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un renard dans le ventre

Par Profil supprimé

ce lundi matin dans sa chambre mon fils s'est entaillé le bras avec un canif. Vendredi soir, je l'avais emmené aux urgences pour grosse crise d'angoisse et idées suicidaires. Le médecin l'a fait ressortir le lendemain matin "Il n'y a aucun risque" m'a-t-il répété......

Les secours ce matin l'ont ramené aux urgences. Pour demain et pour la suite, je ne sais pas...

Au soir de cette terrible journée, où j'ai vu ce qu'une mère ne devrait pas voir, je suis seule et j'ai une bête qui me dévore le ventre de l'intérieur. Je suis seule et j'ai peur, très peur.

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4 réponses


Profil supprimé - 09/08/2011 à 11h25

Bonjour Madame,

Je suis le modérateur de ce forum. Je vous remercie d'avoir posté ici votre témoignage. Je ne peux que comprendre votre peur de ce qui va se passer après ce que vous avez vu, après ce que vous avez vécu.

Au nom de notre service je vous conseille de ne pas rester seule et de vous faire épauler. Déjà par des proches si c'est possible (famille, amis, voisins...), ensuite par un psychologue ou ne serait-ce que votre médecin de famille. Ce que vous vivez est traumatisant et vous avez besoin d'en parler pour faire sortir le renard de votre ventre. Notre ligne, Drogues Info Service (0 800 23 13 13) se tient également à votre disposition pour vous écouter.

Vous ne donnez pas beaucoup de détails sur ce qui se passe pour votre fils et beaucoup d'interprétations sont possibles. Mais voici trois hypothèses pour essayer de vous éclairer.
Il peut faire une "crise" psychologique consécutive à une accumulation de consommations de drogues, du cannabis par exemple, un hallucinogène ou encore un stimulant. S'il s'agit de quelque chose qui est apparu assez brutalement et qui a été assez violent alors il est possible que le pronostic pour la suite soit plutôt favorable. En effet ce genre de crise psychologique a la particularité d'être aussi violente que brève et, à condition d'avoir tout de même un minimum de suivi psychologique derrière, votre fils peut tout à fait s'en remettre et retrouver son équilibre à moyen terme.
La seconde hypothèse est celle d'un mal-être plus latent, d'une crise qui est montée doucement en puissance, favorisée par l'usage de drogue mais aussi pour un temps sans doute contenue par elle. Dans ce cas de figure il est probable que votre fils soit atteint d'un problème psychologique plus profond, pour lequel il faudra du temps pour poser un diagnostic et l'aider à retrouver un équilibre. Là aussi la prise en charge psychologique "post-crise" est capitale pour son bien-être futur.
Il peut enfin avoir fait cette crise psychologique par "manque" de drogue. Les réactions au sevrage, surtout lorsqu'il est subit et non voulu, sont parfois violente. Difficile de dire quelle peut être la suite de cette crise mais la plupart du temps les personnes finissent par s'en remettre.

Dans tous les cas ce que nous voulons vous dire c'est que si votre fils est malade aujourd'hui, vous pouvez espérer des améliorations pour la suite. Ces améliorations dépendront sans doute beaucoup de la qualité de sa prise en charge psychologique. Elle sera sans doute médicamenteuse d'un côté mais cela ne saurait suffire car lui aussi à très probablement besoin d'écoute.

Je vous souhaite un bon courage et ce forum vous reste ouvert ainsi que, je le répète, notre ligne téléphonique.

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé - 09/08/2011 à 20h30

je vous remercie infiniment.
Mon fils se trouve dans la troisième des situations que vous décrivez. Je ne donne pas bcp de détails car pour le moment, je me sens trop défaite, trop craquelée de partout, trop fatiguée.

J'ai effectivement des rv tout proches avec 2 structures aidantes où je pourrai parler.
Sinon: très peu de famille, et très peu soutenante. Très peu d'amis sollicitables. et un chef (?) de personnel sans humanité aucune, qui m'accable.

Je reviendrai sur le forum dès que le tourbillon de ces heures horribles sera apaisé.
merci encore.

Profil supprimé - 10/08/2011 à 08h50

la peur, la culpabilité, un sentiment de solitude

je lis les forums initiés en mai et juin par Janson et Témoignage. J'y puise quelque chose de nourrissant et je vous remercie, participants: témoignants, aidants, en souffrance, ou en empathie, pour cette nourriture de vie.
J'ai dit dans un précédent message, que je parlerai plus longuement de ma situation. Pour l'heure, je suis trop dans la confusion, trop faible.

Ce qui m'aide, c'est pour l'instant de dire ma peur. j'ai peur que mon fils meure, peur qu'il ne guérisse pas, qu'il soit malheureux, qu'il ne veuille pas se battre, peur qu'il soit mal soigné, j'ai peur de ne pas avoir assez de forces, j'ai peur de sa mort, j'ai peur de la mort de mon père j'ai peur de l'avenir. J'ai peur, tellement peur

la culpabilité: il y a une chose que je veux plus trop faire, c'est me sentir coupable de me sentir coupable. j'ai pas fait TOUT mal avec mon fils, mais y a plein de choses que j'ai mal faites et même des choses terribles que j'ai faites. Si j'avais su, si on m'avait dit, si j'avais pu, si si...
Le travail sur soi, le recul, l'aide psychologique permettent de relativiser cette culpabilité. Mais il m'en reste, que je porte comme un baluchon. Ce n'est pas que je le revendique, mais enfin, ce baluchon m'appartient, je ne le dépose pas au bord du chemin.

Pour la solitude, merci à vous d'être là. Je vais me faire aider, dès tout à l'heure d'ailleurs, j'ai un RV. Mais mes horaires de travail étant ce qu'ils sont/ mon employeur étant ce qu'il est (un enfoiré)/ le service public d'aide psycho-socio-médicale devenant ce qu'il devient, et sans réconfort familial ou amical: oui, j'ai un besoin avide de soutien.

Profil supprimé - 20/08/2011 à 20h57

Toutes les choses qui sont dans ma tête et toutes les émotions, je n'ai ni l'envie ni la force d'en parler ici, maintenant.

Mais une chose, il y a une chose que je veux exprimer qui me fait mal, parmi tout ce qui me fait mal: quelquefois, pendant toutes ces années de galère et de souffrance il m'est arrivé de penser -très vite et très honteusement - que si mon fils mourait, ce serait enfin plus facile, vu que de toute façon il était évident que je ne lui survivrais pas. Alors, finies les douleurs les angoisses...

Bien sûr c'était une pensée fugitive, aussitôt enfouie.

Maintenant que la mort l'a frôlé et qu'à tort ou à raison, je la sens planer près de nous, je me dis que c'est faux et qu'il n'est pas si simple de suivre son enfant dans la mort, je vis une souffrance que je n'ai jamais connue et je mesure comme elle peut être infiniment plus grande.

Je réalise aussi, accessoirement (!!!), que je pensais à ma propre personne, sans réellement vouloir voir que mon fils aussi était en souffrance

Je me dis aussi que je suis idiote, que ces pensées sont bêtes, et la seule chose qui me console, c'est que peut-être ces pensées aussi monstrueuses qu'elles me paraissent, sont humaines et peut-être naturelles (?)

Voilà, c'est la seule chose que je me sens capable de dire aujourd'hui, et qu'il me fait du bien d'exprimer.

Je veux aussi te dire, Bluenaranja, que tes paroles sont justes et apaisantes. Je t'en suis du profond de mon coeur reconnaissante.

(toujours ce renard dans le ventre quand même, qui ne s'assoupit que tard dans la nuit, d'épuisement, je me demande combien de temps on peut tenir avec ...)

à tous bon courage et des jours plus doux à venir.

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