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quand l'héroine devient un membre à part entier dans le couple

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mon compagnon est consommateur d'héroine depuis plusieurs années. Il est sous traitement de méthadone depuis environ 4 ans. depuis un an , il a une consommation de 1 à 3 fois semaine ce qui pour lui est déjà un bel effort par rapport à avant où il consommait tous les jours du matin au soir et du soir au matin. en sa faveur , il a tjs garder son travail et est le premier debout le matin (dingue!!!). Malheureusement , pour moi cette conso reste bcp trop régulière et bien entendu au fil du temps je suis devenue bcp moins patiente et indulgente. j'en ai ma claque de cet adultère , et oui , ce produit , cette saloperie est bien un membre de notre couple. Il me dit que je ne peut pas comprendre, que c'est difficile et même que ca lui arrive de le faire à contre coeur. effectivement, j'ai du mal à le suivre. Cmt peut on se laisser contrôler par un produit? , cmt peut on risquer de perde tout ce qu'on a pour ca? ... Il y a des solutions de médication , des thérapies mais sans VOLONTE, sans le "déclic" tellement répété sur tous les sites c'est peine perdue. Je sais que les ultimatums et les menaces sont loin d'être la solution , mais , de quel droit vous les toxicomanes pouvez vous faire subir ca à vos proches. Je donnerais tout pour lui et pour une vie heureuse et saine mais je me bats contre une poudre blanche bien plus importante que moi . Quelle triste histoire!!!

Je vous souhaite à vous les femmes de toxicomanes beaucoup de courage et de patience en espérant que ca puisse payer un jour!!!

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11 réponses


bluenaranja - 19/06/2012 à 13h02

Bonjour !

J'ai aussi connu une trop longue période où je me shootais du matin au soir.
A une époque, je ne me shootais que trois fois par jour, et pour moi, rien que ça, c'était déjà un grand pas.
Puis la substitution est arrivée, cela m'a aidée à ne plus me mettre en danger et à me reconstruire. Cinq ans de lutte de thérapies et pourtant je me droguais toujours.
Puis j'ai eu mon fils. Pendant toute ma grossesse je n'ai rien pris du tout, rien, et surtout pas de shoot. Puis quand mon fils a eu quelques mois, que je me suis rendu compte que je gérais, tout est remonté, une sorte d'effet boomerang. J'ai repris du Subutex et une fois de temps en temps - je me faisais un shoot d'eau teinté de sub. Pour moi, vu ma vie d'avant, ce n'était rien : je ne me droguais plus c'était ça le plus important. Mais je n'arrivais pas à laisser tomber la seringue... Jusqu'à ce que je m'entende dire un jour à mon fils, alors que j'étais enfermée ds la salle de bains attends Maman prends son médicament. Et là, j'ai réalisé : n'importe quoi, je lui faisais vivre ce que je m'étais promis de ne jamais lui faire vivre, et même s'il n'y avait pas de drogue ds ma seringue, mais de l'eau, la situation était la même.
Cela, et le fait de m'être fait grillée par un copine, a été le déclic. Cela va faire douze ans.
Par contre, la volonté de m'en sortir, je l'ai toujours eu - pour moi, me droguer, c'était laisser gagner les gens qui m'avaient fait du mal, et ça ct juste pas possible.
Je pense que ton mec veut s'en sortir, sinon il ne se bougerait pas comme ça.

Je pense - au vu de ce que j'ai vécu - qu'il vaut mieux pointer ce qui va bien que ce qui va mal. J'ai toujours lutté, à chaque fois j'y croyais et je disais autour de moi cette fois la drogue c bien fini, et bang, je replongeais. Ce n'était pas un mensonge dans le sens où j'y croyais à fond et pourtant on me disait que j'étais menteuse ce qui ne m'aidait guère...

Une réussite est souvent faite de trois pas en avant deux pas en arrière - ce qui est épuisant pour tout le monde. L'important c de garder le cap.

Moi j'aspirais désespérement au bonheur, et dès que je l'atteignais, je ne me supportais plus - il fallait que je me sente en danger, sur le fil, pour être vivante.

Ce dont je suis sûre, c'est que ton mec est sur la bonne voie. Vraiment. Après c sûr c long c ingrat c épuisant - c pour ça peut être gagnerais tu à trouver une aide extérieure, quelqu'un à qui tu puisses tout dire et qui t'aide à aller bien en parallèle.

Bon courage à tous les deux

blue

Profil supprimé - 21/06/2012 à 19h31

Salut Blue,
Avoir le témoignage d'une personne qui a connu ce monde là donne une autre vision du problème. Mnt , je comprends que c'est plus fort que tout et qu arriver à faire un trait sur ce plaisir intense est un combat face à soi meme fait peur!! Tu as eu le déclic et je te félicite pour ton combat. Qu'il soit en bonne voie , probablement je lui souhaite vraiment!! mnt , c'est peut être égoïste mais cette co-dépendance (moi) ne me convient plus que j'aille trouver de l'aide extérieur c'est une idée mais à la base ce n'est pas moi la malade . j'ai pris la décision de travailler sur moi et de me retrouver pour ce que je suis moi et pas moi à travers lui . Fini de prendre sur mes épaules SES problèmes; c'est ses choix , c'est sa santé , les conséquences de sa consommation et de sa manière d'être lui appartiennent, c'est sa vie pas la mienne . crois moi , ce travail n'est pas facile , le détachement de la personne qu'on aime et qui se tue à petit feu pour juste garder un min d'estime de soi. ce soir , il est parti fumer , il a été clair il me l'a dit ; je n'ai pas réagit , ni crier , ni pleuré, il y aurait été de toute façon. Il m'a envoyé un sms en me disant "je t'aime " crois tu vraiment qu 'en le lisant j'ai eu envie de le croire ! et bien non !! l'amour c'est pas ca!!! enfin soit , je suis en colère et décue , ce que je souhaite pour MOI c'est trouver un jour le courage de le quitter, arrêter de vivre avec quelqu'un qui s'accroche à toi comme à une bouée de secours.
Je te souhaite beaucoup de bonheur et accroche toi !!
bises

Profil supprimé - 22/06/2012 à 15h59

BONJOUR
Pour ma part, mon conjoint ne dépend que de la méthadone (c'est une certitude) mais celle ci prend bien sa place au sein de notre couple...enfin, tout du moins en ce qui me concerne...3 ans déjà et ça me pèse. Rien à faire pour avancer plus vite! D'autant plus dur que je n'ai jamais rien pris et du mal à comprendre que l'on prenne le risque de tout perdre pour un produit de merde...là çà m'épuise de me battre surtout quand la VOLONTE n'est que pseudonyme! C'est désespérant...s'il y a quelqu'un dans le même cas de figure, des femmes qui supportent ça au quotidien, les solutions sont les bienvenues...enfin s'il y en a...sad

Profil supprimé - 23/06/2012 à 13h48

Salut , et bien malheureusement je n'ai aucune solution pour toi pour d'accepter ca plus facilement. Un traitement de méthadone peut prendre pas mal de temps avant d'arriver à son terme et même pire certaines personne ne savent jamais être sevrées cela n'est meme pas une question de volonté mais carrément physique.Je voulais juste te dire que c'est déjà une bonne chose que seul la méthadone fait partie de couple même si pour toi c'est désespérant, il se soigne!! prends patience tant que c'est gérable pour toi et dis toi que du temps il en faudra .. accepte jusqu'au limite de l'acceptable pour TOI après tu es seule à décider de ta vie et tu n'es pas responsable de LUI !!! courage on le mérite toutes... bises

bluenaranja - 23/06/2012 à 20h09

Hello,

C'est absolument pas égoiste, tu as le droit de vivre ta vie !!
Je viens de revoir un ami que j'avais pas vu depuis quinze ans, on a passé la soirée à discuter de nos vies : qu'il allait bien, qu'il s'éclatait lui aussi en tant que père, qu'il avait vachement évolué.J'étais Trop contente !!
Et une fois qu'il est parti, je me suis rendu compte qu'il m'avait volé une boite de sub... La claque !!!
Je l'ai zappé direct, juste un message pour lui dire de rester loin de chez moi. Vu son état d'esprit même pas la peine de tenter d'entamer le dialogue hein !
Je le laisse à sa 'super réussite"... Autant je participe ici parce que cela ne me met pas en danger autant il y a un périmètre interdit aux toxs et alcooliques autour de mon appart.

Bon courage !!
blue

bluenaranja - 25/06/2012 à 09h54

Re !

Voilà, Sheeva a tout dit ! Aujourd'hui je prends entre trois et quatre mg de subutex par jour, mais cela va faire treize ans que je n'ai touché à rien, ni seringue ni drogues dures - je fume un pétard à l'occase mais je ne bois pas une goutte d'alcool.
Et surtout, j'ai toujours tenu parole, comme me l'a rappelé une amie qui m'a autrefois accueillie en "famille d'accueil", six mois je crois : tout le temps que j'ai passé chez eux, je n'ai pris aucun produit, même pas de fume, et quand j'ai atteint mes limites, je suis allée la voir pour lui dire, désolée, je n'y arrive plus, faut que je parte.
Et même si ça avait été dur, elle s'était sentie respectée.
Et que c'est pour ça qu'on a pu renouer ensuite.

bonne journée
blue

Profil supprimé - 07/07/2012 à 21h21

bonsoir,
tout d'abord merci de m'avoir répondu! je me doute bien qu'il n'y pas de solution! c'était juste au cas où ... mais bon estimer que j'ai de la chance parce qu'il n'y a que de la métha ça c'est pas une idée que j'accepte!!! Certes quand c'est de l'héro c'est un autre prob ok mais ça c'est pas mal non plus j'ai l'impression que les gens ne décroche jamais non plus!
Je sais bien que l'héro c'est pire pour avoir vécu 5 ans auparavant avec un mec qui ne savait pas aller bosser sans! Alors maintenant après cette expérience, mon nouveau conjoint de 3 ans ne sait pas se restreindre sur la métha. Alors oui mes limites sont bien arrivées à terme! Je n'envisage pas d'avoir 1 enfant dans ces conditions et faire ma vie comme si de rien était comme un traitement banal de diabèthe par exemple; le diabèthe est une maladie, la drogue et ses substitution une dépendance et beaucoup de personnes confondent les deux. C'est révoltant! Si il y a des femmes qui peuvent tolérer ça alors tant mieux, moi non. L'amour ne permet pas toute cette tolérence. Ou alors c'est moi qui est un grain je sais pas mais comment une femme peut tolérer que son conjoint soit dépendant A CE POINT DE QUELQUE CHOSE? Ou alors elles sont dépendantes aussi pour comprendre! Moi suis clean je l'ai toujours été jamais essayè tout ça et totale c'est moi l'incomprise. Sérieusement je pense qu'il faut ouvrir les yeux et arrêter avec ces conneries d'être tolérente. Un membre de ma famille est psy pour les addictions drogues/alcool et je crois que même ces gens la sont sur une autre planète: faut être tolérant et patient c'est entourage qui fait que le patient va s'en sortir. Mais c'est quoi çà? Alors les gens se droguent en étant plus jeunes, se soignent et c'est encore aux autres nous les conjoints d'endurer tout ça. A force, c'est nous qui allont avoir besoin d'un psy c'est clair! Tolérence oui mais pas éternellement! Pour ma part moi je suis au bout de supporter toutes ces conneries de drogues et substitution, et courage à toutes celles qui endurent ça, faudrait une médaille! Au finale, il n'y a que la VRAIE volonté sans se mentir à soi même pour résoudre tout ça et elle se fait rare de nos jours!

bluenaranja - 09/07/2012 à 13h09

Coucou Geicha,

Je voudrais juste dire un truc,parce que je sens de la colère et de la révolte dans ton mail. Si je viens ici c'est pour dire qu'avec un gros travail sur soi, etc, c'est possible.
En aucun cas je ne peux me permettre de juger, et dire sauve toi ou reste avec ce mec.

Perso, j'ai fait des choix : depuis que j'ai mon fils, chez moi, c'est zone interdite aux drogués, aux alcooliques et même aux fumeurs - faut aller fumer sur le balcon ou penché à la fenêtre de la cuisine avec la porte fermée... Et je le vis très bien !

Et c'est vrai que le fait que le père de mon fils ne boive pas, ne fume pas et ne se drogue pas, j'ai pris ça comme une chance.

S'occuper d'un tox, même pour les pros, c'est épuisant, c'est le tonneau des danaïdes que tu remplis d'un côté et qui se vide de l'autre...
Drogué ou pas, sous méthadone ou pas, si cette histoire te fait plus de mal que de bien, et que pour toi c'est terminé, alors pars !
Vous êtes adultes tous les deux, votre histoire est fini pour x raison, voilà, tu n'as rien à te reprocher!

Je le dis régulièrement, j'interviens ici car j'ai besoin de faire quelque chose à mon tour, mais je suis protégée pas en prise directe avec les toxs, cela je n'en serais pas capable.

L'important, c'est que tu sois au clair avec ce que tu veux, en phase avec toi-même, le reste - ce que les gens disent... - c'est du vent.

Bonne chance

blue

Profil supprimé - 16/07/2012 à 10h07

Bonjour Blue.
Tout d'abord merci pour ta réponse sincère. C'est vrai que je suis révoltée quant à tout ce qui touche de près ces substances même s'il s'agit d'un traitement. Je sais ce que je veux et je pense que lui aussi, mais voilà mon vécu fait que je ne suis plus capable d'assumer le fait que mon conjoint prenne quelque chose. Il est vrai que certains diront que j'ai de la chance que ce soit uniquement de la métha, mais au fond si on y réfléchit bien, c'est remplacer une cochonnerie par une autre qui rend les gens tout aussi dépendant. A écouter mon conjoint c'est encore plus dur d'arrêter ca que le reste. La dépendance à tout cela est une chose que je ne connait pas. Alors j'ai énormément de mal à "subir" cela. Je lui ai dit quand on s'est rencontré d'ailleurs qu'au vu de mon vécu j'aurait du mal à le supporter. Maintenant après 3 ans de vie commune, je me dit qu'on est toujours au même point, même si la métha a diminiuée elle est toujours là! A ce rythme là, il y en a encore pour 3 ans, whaou... Ce qui me désespère, c'est lorsque je vais sur des forums qui parlent de traitement de confort, 15 ans de traitement et ça continue encore... Mais bon quand je lis ton histoire ça me réconforte un peu et me qu'il a des personnes qui y arrivent! Pour ma part, le hic c'est que c'est un sujet "taboo" entre nous 2 car mon conjoint me dit toujours "c'est comme ça, moi aussi je voudrait bien arrêter mais tu crois que c'est facile". Super le dialogue, je devrais me contenter de cette réponse et attendre et encore attendre! De là j'ai l'impression qu'il n'y aucune réelle volonté. Même le fait d'avoir des projets ne semble pas plus le booster. C'est clair que je ne suis pas responsable de lui, mais si je ne suis pas capable de l'aider à avancer qui le fera? Quel comportement adopter? Si je ne dis rien et que je laisse faire, il prend plus de métha qu'il n'en faut, et si je dis qqc alors ça part en dispute je m'énerve... Et parler avec les médecins,c'est pas top, la réponse est tjs la même, soyez tolérante il a besoin de votre soutient. Nous aussi en tant que conjoint, on en aurait bien besoin du soutient!
Tu me disait que tu avait fait des choix et qui apparemment ont été décisifs pour toi. Dans mon cas, je ne vois pas quelles attitudes je pourrais imposer :il n'y que nous, notre petite vie et.... sa métha. Tes conseils sont les bienvenus...
Il est vrai que je devrai faire le tri des quelques personnes qui viennent à la maison et qui, eux, "tapent" tjs, entre autre son ami d'enfance. A part ça, je ne vois pas ce que je peux faire. Peut-être arrêter de gendarmer le bouteille de métha pour essayer de croire qu'elle n'est plus là. Mais faire semblant, c'est pas dans mon caractère.
Enfin, voilà encore un long monologue à me plaindre, j'espère que je ne vous soule pas trop...avec cette problématique métha.
Bonne journée.

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