Bonsoir,
Une personne de mon entourage a commencé par le cannabis, puis la cocaïne et maintenant l'héroïne et peut-être encore d'autre produits que je ne connais pas.
J'ai trouvé plusieurs flacons de chlorhydrate de methadone et je voulais savoir si quelqu'un pouvait m'éclairer.
J'ai lu quelques articles à ce sujet sur le net, ce qui m'amène à me poser encore plus de questions.
Je veux vraiment aider cette personne, et je pense qu'elle n'est suivi par aucun médecin ou quelconque autre institution, alors que ce substitut est apparemment prescrit avec un suivi et tout ce qui peut aller avec.
Je ne sais plus comment m'y prendre pour l'aider.
J'ai essayé le dialogue mais cette personne me dit qu'elle gère, qu'il ne faut pas que je m'inquiète mais je sais pertinemment que c'est faux.
Merci de me donner quelques conseils, je voudrais faire vite...
Bonne soirée à toutes et tous
Mise en ligne le 15/12/2009
Bonjour,
Comme vous avez certainement dû le lire, le chlorhydrate de méthadone (communément appelé : méthadone) est l'un des produits de substitution des opiacés (tout ce qui provient de l'opium et, notamment, l'héroïne). C'est un médicament qui n'est délivré que sur ordonnance et prescrit pour éviter le manque d'héroïne. Ce produit n'est pas préconnisé pour le cannabis ou la cocaïne par exemple. Il est indiqué pour les usagers d'opiacés qui ne sont pas dans une démarche d'arrêt. Vous pourrez trouver de plus amples informations sur ce médicament en consultant notre lien ci-dessous.
En ce qui concerne votre proche, il semblerait, selon votre description de la situation, qu'il se procure la méthadone "au noir" (marché parallèle illégal). Même si cette personne vous affirme "pouvoir gérer" et, ainsi, éviter toute discussion, peut-être pourriez-vous déjà l'informer sur les avantages qu'elle pourrait avoir en se faisant délivrer la méthadone par un médecin ou dans une consultation spécialisée en toxicomanie :
- Un coût financier moindre de la méthadone (gratuite dans une consultation spécialisée et remboursée à 65% par la sécurité sociale),
- Une meilleure stabilisation (ne plus connaître de pics ou le manque en alternant héroïne et méthadone),
- Plus de risque judiciaire avec une prescription,
- Une possibilité de dialogue avec un tiers extérieur à son histoire (neutre et bienveillant).
Par ailleurs, vous pourriez aussi expliquer à votre proche qu'il est fortement déconseillé d'associer héroïne et méthadone car, même s'il ne ressent pas l'effet de "défonce", il prend le risque d'une dépression respiratoire, d'un surdosage.
En revanche, même si nous entendons votre fort désir d'aider cette personne, cela reste difficile tant que votre proche ne vous sollicitera pas dans ce sens. Votre position peut vous renvoyer un sentiment d'impuissance, mais il n'est pas possible de désirer à la place de quelqu'un.
Toutefois, en lui apportant un certain nombre de conseils, ne serait-ce que pour réduire les risques potentiels qu'il prend, votre proche pourrait vous reconnaître comme une interlocutrice valable.
Nous vous conseillons également de, vous aussi, en discuter avec une tierce personne afin de trouver soutien et conseils. Vous pouvez téléphoner à drogues Info Service (0800.23.13.13 gratuit d'un poste fixe, de 8h00 à 2h00) où des professionnels peuvent vous aider dans cette situation. Vous pouvez aussi être reçue dans une consultation spécialisée en toxicomanie (confidentielle et gratuite), dont vous trouverez une adresse sur notre site à "adresses utiles". Nous vous avons mis deux de ces consultations de votre département en lien ci-dessous.
Cordialement.