Par chat
Chattez avec
Drogues Info Service
Vos questions / nos réponses
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesChattez avec
Drogues Info Service
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponses
Bonjour Verodu60,
Merci d'avoir laissé ce message ici. Je constate l'excellence de vos relations avec votre fille et de la manière dont vous procédez avec elle : dialogue, transparence, confiance, démarches faites d'un commun accord. Votre fille n'est pas en reste. Il lui a fallu sans doute un certain courage et beaucoup de lucidité pour pouvoir dire d'elle "je suis mal", "je fume du cannabis à cause de cela". Elle vous fait manifestement confiance et c'est un point très positif.
En peu de temps elle a donc consulté une psychologue et votre médecin de famille. Ce sont des progrès très importants et, sur le papier, c'est très bien. Si votre fille a confiance dans ces soignants il faut préserver la relation thérapeutique.
Cependant, pour être tout à fait honnête, je suis assez sceptique lorsque je lis qu'elle a une prescription d'anxiolytiques pour se sevrer du cannabis. Les anxiolytiques ne sont pas des médicaments pour le cannabis et ce sont de plus des médicaments qui recèlent un pouvoir addictogène, c'est-à-dire une capacité à rendre dépendant, qui peut être bien plus fort que celui du cannabis. Lorsqu'on sait que la consommation de drogues (légales ou illégales) à un âge précoce favorise les comportements addictogènes à l'âge adulte mais aussi que les médicaments psychotropes sont une drogue de prédilection pour les filles, on peut se poser des questions. Je ne remets cependant pas en cause cette prescription ! Je ne connais pas votre fille, je ne suis pas médecin et, de fait, sur une courte durée et pour apaiser son anxiété, un tel traitement prend tout son sens.
L'arrêt d'une drogue comporte une part d'apprentissage et requiert d'aider votre fille, par exemple, à dire non ou à accepter de s'éloigner de certaines de ses relations. Alors que d'un côté cette drogue "l'apaise", qu'elle joue aussi sans doute un rôle pour son intégration à un groupe "d'amis", de l'autre vous vous proposez peut-être de la lui enlever de manière un peu trop abrupte ou sans avoir mis encore en place l'aide qui lui permettra d'amortir les difficultés pour elle d'un tel arrêt. Ce qui est sûr, c'est que des médicaments ne sont certainement pas suffisants.
Je vous suggère, comme vous vous le demandez à la fin de votre témoignage, de proposer à votre fille de demander l'avis de spécialistes des addictions. Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) me paraissent particulièrement adaptées pour commencer. Sur quelques rendez-vous, si vous en êtes d'accord, un professionnel recevra votre fille gratuitement pour faire le point sur sa consommation comme elle l'a fait devant le médecin et sur ses envies. Dans un second temps le professionnel pourra proposer, si nécessaire, de poursuivre la relation pour l'aider à arrêter, soit au sein du CJC, soit au sein d'un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention des addictions (Csapa). Tout cela ne nécessitera pas d'hospitalisation et restera gratuit.
Vous trouverez les CJC proches de chez vous par exemple en utilisant le formulaire de recherche inclus dans l'article suivant, qui explique l'aide aux jeunes : http://www.drogues-info-service.f...-aide-aux-jeunes-et-a-leur-entourage
Comme vous le constaterez, l'aide des CJC s'adresse aussi aux parents. Vous pouvez y avoir recours pour vous-même et y demander conseil.
En espérant que ces quelques informations vous auront aidées.
Cordialement,
le modérateur.
Moderateur vendredi 20 mars 2015 17:10:49