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Bonjour,
Nous comprenons votre frustration. Vous aimeriez voir votre frère pris en charge dès qu'il le demande, c'est-à-dire au moment où il fait l'effort de demander de l'aide et c'est bien normal. Cependant les Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) travaillent déjà avec une file active de patients importante qu'ils aident tous les jours et il est rare qu'ils puissent prendre quelqu'un en urgence. De plus, comme leur nom l'indique, ces centres sont des centres de "soins", qui aident à faire un sevrage ou à entrer en substitution, mais aussi "d'accompagnement" parce qu'il ne s'agit pas seulement de faire un sevrage mais aussi d'accompagner le patient avant, pendant et surtout après pour éviter la rechute. Arrêter est une construction au long cours, pas tellement quelque chose que l'on réussit dans l'urgence car il y a des réaménagement de sa vie à faire après.
Si votre frère a arrêté et qu'il est en manque, sachez déjà que le manque d'héroïne est très douloureux mais n'est pas dangereux pour la santé. Cela dure environ 5 jours et vous pouvez rester à ses côtés pour le nourrir de plats qu'il puisse avaler facilement (soupes pour se réhydrater, ...), lui proposer des bains chauds relaxants et des massages pour dénouer les muscles. Si votre frère n'y arrive pas il peut alors se tourner vers un médecin généraliste pour demander un traitement de substitution à l'héroïne à base de burprénorphine. Peut-être que le CSAPA peut d'ailleurs vous orienter vers un médecin de ville qui connaisse ce genre de problématique, ce qui sera toujours mieux qu'un médecin qui ne s'intéresse pas à ces questions.
En attendant le rendrez-vous au CSAPA, votre frère et vous-même pouvez aussi appeler notre ligne d'écoute pour parler et faire le lien jusqu'au rendez-vous.
Et en tout état de cause, qu'il se soit sevré entre temps, qu'il ait repris l'héroïne ou qu'il se soit mis sous substitution, je vous conseille de vous assurer que votre frère aille bien à son rendez-vous pour entamer un suivi et un soutien au long cours. Le sevrage n'est en effet qu'une étape dans l'arrêt de la drogue. Il faut ensuite réussir à faire en sorte qu'il ne rechute pas. Cela suppose qu'il ait des projets, qu'il puisse couper les ponts avec certaines personnes, qu'il soit soutenu par ses proches et qu'il trouve un réel bénéfice à avoir arrêté. Le fait d'être aidé au long cours par des professionnels est un facteur de réussite supplémentaire.
Pensez aussi à informer votre frère que s'il devait reprendre de l'héroïne après s'être sevré quelques jours, il vaut mieux qu'il en prenne moins que d'habitude car le sevrage fait baisser le seuil de tolérance à l'héroïne. Une reprise après un sevrage est donc à plus grand risque d'overdose qu'une consommation continue.
Cordialement,
le modérateur.
Moderateur lundi 17 octobre 2016 16:29:48