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Moderateur - 05/01/2018 11:37:36

Bonjour Basilis,

C'est une question difficile en effet. Dans quelle mesure "laisser faire" et faire confiance ou discuter pour faire changer d'avis.

Si je comprends bien la situation ses prises de drogues sont encore occasionnelles, ce qui laisse augurer qu'il n'est pas encore dépendant. Cependant ce sont des drogues "dures" (vous citez la cocaïne) et par conséquent elles représentent une réelle prise de risque.

Il faut reconnaître qu'effectivement la cocaïne et pas mal d'autres drogues sont aujourd'hui extrêmement banalisées. Mais sous cette banalisation se cache aussi une véritable méconnaissance des risques. Le milieu dans lequel on évolue a tendance à ne valoriser et renforcer que les aspects positifs et laisser de côté les dangers et les effets négatifs, comme si cela ne pouvait pas arriver ou que si cela n'arrivait qu'aux "faibles".

Maintenant il faut reconnaître aussi que la prise de cocaïne ne conduit pas toujours à la catastrophe non plus. Lorsque la dépendance s'installe c'est assez terrible et difficile de s'en débarrasser mais cela n'arrive qu'à environ 20% des consommateurs. Il y a de plus en plus d'accidents de consommation (problèmes cardiaques notamment) et d'hospitalisations voire de décès mais cela va de pair avec un développement des consommations de cette drogue et une augmentation de sa pureté. On ne peut pas éviter totalement ce risque mais il y a des moyens de le réduire et dans l'absolu, par rapport au nombre de consommateurs, il reste heureusement rare.

Vous défendez une position de non consommation. Comme vous le dites c'est votre éducation et votre milieu qui vous a sans doute amené là. Vous avez notamment la chance de savoir qu'on peut faire la fête sans prendre de drogue.

Votre compagnon est lui un consommateur qui n'est pas près à y renoncer apparemment. Vous pouvez difficilement l'y obliger.

Je crois que tout en défendant votre position, qui est personnelle mais tout à fait légitime, vous pouvez peut-être, plutôt que d'essayer de l'acquérir à votre "cause", essayer d'admettre que vous ne pouvez pas l'en empêcher. Vous pouvez alors vous en servir pour parler concrètement des risques avec lui et des moyens de les réduire. Par exemple lisez ensemble des documents sur les drogues qu'il prend (vous avez notre dico des drogues à votre disposition) et essayez de le faire parler sur sa perception de ces risques. Desquels est-il prêt à s'accommoder ? Lesquels lui font peur ? Comment pense-t-il s'en protéger ? Quels seraient pour lui les signes d'alerte pour se dire qu'il va peut-être trop loin par rapport à ce qu'il en attend ? Serait-il capable de vous en parler si jamais il ressentait qu'il éprouvait des difficultés à cause d'une drogue qu'il prend ? Ou en parlerait-il à quelqu'un d'autre ? Et de votre côté, est-ce que cette lecture et ce qu'il est prêt à faire pour limiter les risques vous aide à relativiser le danger que vous voyez dans ses usages ?

Dans tous les cas je vous conseille de jouer la carte de la proximité avec lui sans forcément renoncer à vos convictions. Évitez l'opposition pour favoriser la collaboration. On peut avoir des points de vue différents mais cela ne doit pas empêcher d'en parler et d'essayer de trouver un terrain d'entente.

Cordialement,

le modérateur.

Moderateur vendredi 05 janvier 2018 10:37:36