Par chat
Chattez avec
Drogues Info Service
Vos questions / nos réponses
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesChattez avec
Drogues Info Service
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponses
Bonjour Charliiie, bonjour Ar47,
Tout d'abord, Ar47, merci pour votre témoignage. Désolé de vous avoir "choqué" mais content que cela soit dans le bon sens. Votre message montre que vous avez pris conscience du problème pour vous et pour vos proches et que votre priorité est maintenant de sauver votre couple. C'est un bon aiguillon pour vous en sortir et j'espère que vous allez trouver votre nouvel équilibre. En tout cas nous sommes de tout cœur avec vous et n'hésitez pas aussi à appeler la ligne d'écoute si vous avez besoin de parler.
Charliiie la plupart des questions que vous posez je ne peux pas y répondre. C'est à vous d'essayer de savoir quelles sont vos limites, jusqu'à où ou jusqu'à quand vous êtes prêtes à endurer ce que vous endurez. Je ne peux pas me substituer à vous pour le savoir et cela change d'une personne à l'autre. Mais en tout cas vous posez les bonnes questions et je vous recommande d'en parler avec votre médecin ou votre psy pour tirer au clair ce que sont vos limites ou tout simplement comment vous pourriez "aller mieux" malgré cette situation. Vous avez le droit de penser à vous et c'est important pour tenir le coup.
Cependant, Charliee je tirais la sonnette d'alarme avec Kaly007 sur le symptôme paranoïaque parce que malheureusement il peut déboucher sur beaucoup de violence psychologique et/ou physique pour la personne qui vit avec la personne qui prend de la cocaïne. Quand la peur s'installe dans le couple c'est un signal d'alarme. Quand vous êtes obligée de fuir ce n'est pas normal. Quand on vit avec une personne qui prend de la cocaïne et qui développe de tels symptômes on se retrouve à accepter des choses qu'en temps normal on n'accepterait pas. A force d'accepter on ne sait plus où sont nos propres limites et je crois que c'est le sens des questions que vous posez aujourd'hui. Oui, en tant que "conjoint", on se retrouve à la fois affecté, perdu et on essaye de s'adapter. Mais c'est rarement la vie qu'on aurait voulu et on ne sait pas quand est-ce que cela va s'arrêter ni ce qui va mettre fin à cette situation.
S'il peut y avoir une petite note "optimiste" dans cette histoire de paranoïa chez un cocaïnomane c'est que c'est d'abord un symptôme de la prise de cocaïne avant d'être vraiment le trouble mental décrit par le DSM. C'est-à-dire que l'arrêt de la cocaïne peut, à terme, faire disparaître cette paranoïa. Mais parfois les frontières entre les deux peuvent s'estomper, notamment si cela fait très longtemps que la situation existe. Et puis on ne peut pas exclure aussi que dans certains cas la paranoïa préexiste à la prise de cocaïne qui ferait office alors d'amplificateur de ce trouble mental. Mais ce n'est sans doute pas la majorité des cas. A noter aussi que la paranoïa n'est pas un symptôme obligatoire de la prise de cocaïne et qu'elle est plus fréquente lorsque l'usage est important et dure longtemps.
Lorsqu'on est face à la paranoïa de quelqu'un il n'y a pas vraiment moyen d'en sortir. Tout sera prétexte à soupçon, c'est une réinterprétation faite par le cerveau de la personne qui consomme. Il faut essayer de ne pas se sentir coupable, ce qui est difficile, car c'est alors entrer dans le "jeu" de la personne paranoïaque. Répondre agressivement n'est pas non plus une "solution", cela pourrait faire monter l'agressivité chez une personne qui est déjà "haut dans les tours". Souvent la solution pragmatique est de "faire profil bas" mais ce n'est pas sans conséquences sur son propre équilibre psychologique et cela renforce le côté irréaliste de la situation.
Mon conseil d'aller voir un médecin ou un psychiatre pour se renseigner était trop optimiste car ils n'ont pas vraiment de temps pour faire de l'information aux proches. Votre médecin a raison : effectivement, idéalement, cela serait à votre conjoint de faire la démarche pour se soigner. S'adresser alors à un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) serait sans doute alors une bonne option car l'approche est pluridisciplinaire.
Vous pouvez aussi, en tant que conjoint, vous adresser à un CSAPA. Ils reçoivent les entourages et vous auriez alors la possibilité de travailler sur toutes les questions que vous vous posez. Cela serait un temps de prise de recul qui vous aiderait certainement, y compris pour aider votre conjoint sans y laisser trop de plumes de votre côté.
Essayez finalement, pour répondre à vos questions, d'avoir en ligne de mire non pas qu'il s'en sorte - cela ne dépend pas de vous - mais que vous retrouviez une meilleure qualité de vie.
N'hésitez pas aussi à en discuter en appelant notre ligne d'écoute au 0 800 23 13 13.
Cordialement,
le modérateur.
Moderateur lundi 15 avril 2024 09:32:48
Modéré par: webmestre