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Moderateur - 10/04/2019 10:42:31

Bonjour Happinesst,

Pour compléter un peu la réponse de lorete, je crois qu'il faut souligner que l'important est qu'il ait malgré tout envie d'arrêter de fumer. Y compris s'il est ambivalent par rapport à cela. L'arrêt ne se fait pas forcément du premier coup, même à 1 joint par jour. Il serait intéressant de poser plusieurs questions :
- quelle "fonction" particulière a ce joint qu'il n'arrive pas à quitter ?
- y a-t-il une activité, un changement d'habitude, un aide qui permettrait de diminuer le besoin qu'il a de consommer ce joint ?
- à quelle heure et accompagné de quels rituels il le consomme ?
- qu'est-ce qui l'a poussé à reprendre selon lui et qui a facilité cette reprise ? Il peut y avoir plusieurs facteurs (ennui, rencontre d'un ami fumeur, reste de shit ou d'herbe gardé à portée de main, etc.)
- qu'est-ce qu'il pourrait changer ou mettre en place la prochaine fois qu'il arrête pour que les conditions changent et qu'il se donne plus de chances de ne pas rechuter ?
- enfin, quel rôle pouvez-vous éventuellement joué pour l'aider ?

Il existe une raison importante pour qu'il arrête de nouveau rapidement : son métier où il conduit. Mais cette prise de risque ne semble pas suffisante pour en faire une motivation. Il a aussi manifesté qu'il éprouvait peut-être moins le besoin de fumer car le fait d'être avec vous le calmait naturellement. Cela ne fait pas une motivation non plus mais le fait qu'il ait exprimé cela montre que c'est une raison qu'il avait de vouloir abandonner le cannabis. Cette rechute montre cependant que c'est un peu plus compliqué que cela.

Donc, quelles motivations supplémentaires pourrait-il trouver à vraiment vouloir arrêter le cannabis et résister à la tentation d'en reprendre ? Par exemple quels projets pourrait-il avoir ou quelles activités pourrait-il se permettre de faire grâce à son abstinence ? Et à nouveau, en quoi pouvez-vous éventuellement l'aider ?

Dans votre récit on sent que vous avez une relation solide avec lui, où il est possible de parler même si, lorsqu'il a rechuté, il a fallut que ce soit vous qui le confrontiez à sa consommation. Cultivez ce dialogue au sein de votre couple.

Et quant à consulter en CSAPA, vous n'êtes pas la première à énoncer une réticence à y aller alors que vous travaillez vous-même dans le secteur médical. Cependant, si vous avez affaire à des professionnels de qualité vous aurez affaire à des personnes bienveillantes et qui ne jugeront pas la situation. Tout se fera dans la confidentialité et, si vous êtes amenés à rencontrer ces personnes dans votre cadre professionnel, vous pouvez faire l'hypothèse que cela peut créer aussi une connivence entre vous. Il serait paradoxal que les personnes qui ne peuvent pas demander d'aide soient celles qui précisément aident les autres. Faites confiance aux personnes formées pour qu'elles adoptent la bonne distance avec vous en fonction des circonstances et le cas échéant n'hésitez pas à aborder la question lorsque vous êtes en consultation.

Cependant le passage en CSAPA n'est pas forcément nécessaire à ce stade de la situation. En réinvestissant le dialogue qui existe entre vous, en l'aidant à se poser des questions sur ce qui s'est passé et sur sa motivation pour la suite, vous pouvez l'aider à cheminer. En espérant qu'il décide de nouveau d'essayer d'arrêter assez rapidement (ne serait-ce que pour son travail). Dans tous les cas défendez votre couple, votre relation avec lui et la nécessité de jouer franc-jeu entre vous.

Cordialement,

le modérateur.

Moderateur mercredi 10 avril 2019 08:42:33