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Jezab - 13/04/2025 10:57:55

Bonjour,

Je me permets de vous répondre, pas en tant que professionnelle de la santé mais en tant que adolescente qui a été comme votre fille. J'ai 35 ans maintenant.

J'ai moi même vécu une enfance difficile suite à certains drames familiaux et malgré la stabilité et le soutien sans faille que m'ont apporté mes parents, j'ai commencé à me droguer à 16 ans.
Je ne saurais vous expliquer exactement les mécanismes complexes qui rentrent en jeu mais c'est surtout signe d'une grande souffrance chez votre fille, qui cherche à fuir ce qu'elle ressent à travers ces produits.
Mais à aucun moment il ne faut le prendre contre vous. Ce n'est pas envers vous qu'elle fait cette trahison, c'est quelque chose à elle et seulement elle.
Faire du chantage émotionnel à des personnes dépendantes ne marche pas ("tu te rends compte tout ce que j'ai fait pour toi" "tu fais du mal à tes proches en faisant ça"blunk tant que la personne n'a pas pris conscience de ses troubles et ne commencent pas sa guérison ; ça va juste l'enjoindre à se cacher de vous et se renfermer encore plus.
Bien sûr, la complaisance ne sert à rien non plus : il va falloir l'aider en étant ferme. C'est un travail long et compliqué, qui doit surtout être amorcée par elle même, mais avant tout parlez avec elle. Rassurez là, vous êtes toujours sa maman et ça ne changera pas. Prenez rdv avec elle avec un addictologue dans un CSAPA.
Mais à aucun moment ne prenez ces actes de rébellion contre vous et ce que vous lui avez donné en tant que maman. Le combat contre l'addiction n'est pas un sprint, c'est un marathon long et douloureux. Il va falloir comprendre la racine de son mal-être, dans laquelle a pris ses sources son addiction.

J'ai actuellement un CDI dans un boulot que j'adore et où j'aide les autres, une maison. Ma maman a souffert des années à cause de moi, et elle est encore à l'affût du moindre dérapage. J'en suis sincèrement désolée, je n'ai jamais voulu la faire souffrir ; mais on est parfois aveugle aux autres quand on souffre trop de soi même. Actuellement je m'accroche pour prouver à mes parents qu'ils n'ont pas tout loupé avec moi, mais c'est le chemin d'une vie.
En tout cas, c'est le pire sentiment que d'entendre qu'ils pourraient être déçus de moi, alors que tout ça n'a jamais dépendu d'eux. C'était mon chemin de vie.

Un psy m'a un jour dit "À chaque instant tu fais du mieux que tu peux. Même les jours où tu as fait les pires choix, c'est qu'à cet instant là, c'était le mieux que ton mental pouvait faire." L'adolescence est difficile. Ne désespérez pas de pouvoir aider votre fille, en restant ferme mais aimante et le plus compréhensible possible.
Elle n'a pas fait ça pour vous décevoir ou vous blesser.

Bon courage à vous

Jezab dimanche 13 avril 2025 10:57:55