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bluenaranja - 27/08/2012 16:59:25

Hello !

Je vois plein de choses positives dans ce que tu confies, déjà, pour l'avoir déjà fait et tenu aussi longtemps, etc, il en est capable. Après il faut que lui en soit convaincu !
Et surtout, il n'a "que" deux problèmes, ce manque de confiance en soi et la drogue. Je dis "que" mais je t'assures, c'est déjà une base, je connais tant de gens qui sont passés de la drogue à l'alcool, ou se défoncent aux médicaments, tout en ayant l'impression de "s'en être sortis". - Pour moi, se défoncer aux médicaments, c'est faire plusieurs docteurs pour avoir toujours plus, prendre trois, quatre somnifères pour dormir, plus des anxyo toute la journée, plus quelques bières et pétards pour faire passer le tout. Alors qu'aller voir un médecin et prendre le traitement minimal, adapté à ses problèmes, là, c'est se faire soigner.
Et tant de gens violents, ou qui souffrent de pathologie mentales, et tentent d'atténuer les troubles en se pétant la tête - ce qui a l'effet inverse, à terme, hélas...

J'ai l'impression que ses enfants sont un moteur essentiel - quelque part, j'ai jamais réussi à arrêter la drogue " pour moi", mais j'ai réussi à le faire pour mon fils. Et ensuite, en l'aimant, en apprenant à le protéger, j'ai appris à m'aimer et à me protéger.
Et bien sûr, son amour pour toi - sinon il aurait tout plaqué depuis longtemps...

Tu as tout à fait raison, il faut qu'il fasse des choses gratifiantes, mais il faut aussi qu'il apprenne qu'il a de la valeur, et pas uniquement dans les choses qu'il accomplit. Et que ce n'est pas parce qu'il n'est pas le père qu'il a rêvé d'être pour ses enfants, qu'il est un mauvais père pour autant ! Je pense que ses enfants ont toujours autant besoin de lui, mais justement, à leurs âges, après le divorce, ils ne l'expriment plus de la même manière, tout est plus compliqué, et il ne faut pas qu'il renonce à aller vers eux. Pour eux comme pour lui.

Je pense qu'il gagnerait à aller voir un psy, ou un médecin, quelqu'un avec qui il puisse faire le point régulièrement, un endroit où il puisse tout dire, même les choses qu'il n'ose pas s'avouer à lui-même. Même avec tout ce que tu lui apportes, il faut que vous restiez un couple, et qu'il ait un endroit à lui où régler ses problèmes avec lui-même. Je dis ça parce que j'ai eu la chance d'avoir un psy super qui m'a beaucoup aidée.
Après, il y a d'autres solutions, ami, groupe de parole, l'important c'est qu'il se passe quelque chose humainement. Je crois qu'il y a des choses qu'on ne peut confier que parce qu'on sait qu'il y a le secret médical, et c'est grâce à cela qu'on peut aller aussi loin. Et que justement, une fois la thérapie finie, on peut laisser ça derrière soi, comme euh une mue ? Et que finalement, une thérapie réussie, c'est une thérapie avec un début et une fin.

Ensuite, je sais comme c'est dur d'arrêter, qu'il ne veuille pas de substitution, ok, c'est son choix et c'est courageux, mais l'important, c'est de tenir dans le temps, et de vivre quand même ! On a pas besoin d'expier et de se martyriser non plus !

Je dis ça parce que pendant longtemps, je ne voulais pas prendre d'antidépresseur, parce que ça irait mieux demain, parce que j'avais tout pour être heureuse, parce que j'avais pas arrêté la défonce pour prendre des cachetons. Et puis à force de cauchemars récurrents, de me demander dix fois par jour à quoi ça sert tout ça, de passer plus de temps à me battre contre moi-même,que de vivre et de me réaliser, j'ai tenté un premier anti dépresseur, quelques mois, bof, puis un autre, et là, tout est devenu tellement plus facile ! Et pour avoir tout testé, c'est beaucoup plus facile d'arrêter un antidépresseur qu'un traitement de substitution, une fois qu'on s'est retrouvé, reconstruit.
Actuellement, j'en prends, la dose minimale, alors oui dans l'absolu, je préférerais ne rien prendre, mais je n'ai qu'une vie, et j'en ai déjà assez bavé, j'ai envie de profiter de ma part de bonheur au lieu de me pourrir la tête avec des questions pseudo-existentielles. C'est un choix perso, hein, je dis pas que c'est la solution, c'est ma solution, pour l'instant.

Ah et je voulais dire aussi, je ne pense pas que le fait de partir loin soit la solution, finalement, c'est plus le fait de se retrouver à devoir s'occuper de ses enfants, que le fait d'être parti, qui a été le déclic pour lui. Se sentir responsable.
Parce que la came, la défonce, l'alcool, il y en a partout, suffit de chercher...
Je suis partie très loin, dans des trous paumés, et finalement, le truc que je savais faire, pour nouer des relations, c'était la came, et ça revenait à chaque fois. Une semaine plus tard, je rencontrais le tox du coin.
Alors qu'enceinte, j'ai juste changé de quartier, jeté mon carnet d'adresses, et là, ça a marché, tout simplement parce que dans ma tête, je n'avais pas le choix. Ou j'assurais, ou je demandais à ce que mon enfant soit placé. C'est toujours aussi clair dans ma tête, je l'ai pas amené au monde pour lui faire payer mes traumas.
Après c clair que je ne suis pas la mère que je rêvais d'être, même si je fais de mon mieux, mais je crois qu'on en est tous là !!

Je reste dans le coin, si tu as envie de parler - aider un peu, sans me mettre en danger, partager mon expérience en espérant que certains pourront y trouver quelque chose pour les aider, c'est une des manières que j'ai trouvé de me sentir exister. Déjà, juste dire que c'est possible. Qu'il y a une vie après la drogue.

bonne journée
blue

Profil supprimé lundi 27 août 2012 14:59:25