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Pepite - 05/01/2022 10:35:53

Bonjour Dis,

Je comprends parfaitement ce que vous ressentez.

J'ai moi aussi été dans cette phase de dégoût parce qu'au fond de moi je n'étais pas récompensée de mon investissement personnel. J'étais aussi en colère parce que tout glissait sur lui et qu'il cassait les pierres...que je mettais à sa place.

Cela s'appelle l'égo. Grâce au comportement de mon fils, j'ai travaillé sur mon égo, j'ai cherché à (me, le) comprendre, j'ai revu mes certitudes bien malmenées par mes principes ou croyances.
Ensuite le cancer a achevé mon égo. Je repars à zéro et je chemine pour me reconstruire à mon rythme grâce à mon pays qui m'a sauvé. Cela passe par la thérapie et la prise de conscience. C'est vraiment éprouvant tout en étant libérateur. Comprendre (le, son) monde c'est déverrouillé les entraves et trouver un équilibre entre soi et les autres.

Je reviens sur le premier paragraphe Dis.
N'avons nous pas surinvesti notre enfant ?
Est-ce que notre investissement n'était pas motivé inconsciemment par la pression du milieu et notre égo ?
Avons-nous montré à notre enfant que nous avions un monde intime et que nous n'étions pas que des mères ?

Je pourrai soulever d'autres questions qui ne sont pas là pour nous culpabiliser car cela ne résoudrait rien.
Néanmoins on voit que le milieu agit sur nous et que des peurs non verbalisées créent des tensions qui sont ressenties et souvent fuies parce qu'elles nous angoissent.

A t'il eu la possibilité de prendre confiance en lui sans le regard (attentes ?) parental ?

Le mien a travaillé dès 15 ans en été. Argent de poche = mérite. Au début, il allait aider un papi au jardin les matins. Il a ensuite travaillé en restauration rapide. Il râlait au début puis il était fier d'avoir sa paye.
Malheureusement il a pris goût à l'argent sans capacité à anticiper les besoins liés à l'autonomie. Alors il s'est mis à trouver du travail en restauration en refusant de se former. Il est allé à la facilité.
C'est le problème. Il fait des efforts au début pour avoir de l'argent puis il se lasse au bout de 4 à 6 mois parce qu'il ne donne pas sens à ses efforts. Pendant ce temps il se met en grande difficulté financière puisqu'il est incapable d'anticiper le paiement de ses factures.

B Cyrulnik dit que ce sont les plaisirs immédiats ou immanents qui gouvernent nos vies et qu'ils n'apportent rien de positif physiologiquement dans la durée, si ce n'est des shoots. Une partie du cerveau est donc fortement sollicitée, celle de la récompense. On la chercherait par exemple en permanence avec l'alimentation qui n'est pas forcément un nutriment essentiel à notre fonctionnement organique. Les industriels l'ont très bien compris ainsi que les marchands de morts comme les lobbies de l'alcool et le cartel de la drogue. L'idée étant uniquement de vendre, peu importe la santé...

Nous oublions ou nous n'apprenons pas que notre essence, notre condition humaine, notre corps est une "machine" extraordinaire faite de cellules qui fonctionnent en réseau.
Nos hormones sont perturbées par des leurres endocriniens (alimentation, cosmétique, vêtements...) ce qui chamboule notre développement qui possède une sorte de disque dur qui s'est "construit" pendant des millénaires.
Notre système limbique est la partie ancienne du cerveau. Le langage serait venue après la construction du socle des émotions, ce qui explique l'impulsivité...
A l'époque la peur était nécessaire face au danger du tigre à dents de sabres qui allait nous dévorer. Aujourd'hui cette réaction n'est plus adaptée à notre monde mais reste ancrée.

Alors je vous explique tout cela parce que notre milieu sculpte notre cerveau en plein développement. Nos enfants naissent au monde dans notre culture où le sprint ordonne nos journées alors que notre être a besoin de SON temps pour se développer. Cela coûte inexorablement. Tout pour le commerce qui est aussi à l'origine des pandémies.
Le gouvernement a commandé auprès de B Cyrulnik entouré d'experts le rapport des 1000 jours. Disponible en ligne. On verra ce que les politiques décideront d'en faire. Si cela vous dit, lisez le.

Mon fils a certainement un trouble lié à un mauvais développement de son cerveau ou qu'il se serait développé trop vite. Les substances prises aggravent ou retardent son développement. Certes c'est dommageable mais résiliable. Pour cela, il a la possibilité de choisir de se libérer de sa prison mentale qui se focalise sur ces produits. Lorsqu'il souhaitera (ou pas) se délivrer, il n'aura pas d'autres choix que de développer des comportements transcendants. C'est à dire qu'il devra mettre "en marche" ses hormones qui apportent des bienfaits durables à son corps et à son cerveau et non des shoots. Le sport, la marche déclenche ses processus. Néanmoins avec l'ampleur des smartphones, je crains que les shoots ordonnent nos sociétés...

Mon fils marche beaucoup, il n'a pas le choix puisqu'il n'a pas de véhicules. Il a besoin aussi de se décentrer en développant l'empathie et la gratitude. Cela passe par la découverte du monde intime de l'autre. S'engager dans une association, faire un gâteau...
Pour le diagnostique du TDAH, cela passe par une thérapie avec un psychiatre qui l'orienterait ensuite vers un centre dédié pour des tests avec un psy spécialisé. Je lui en ai parlé. C'est lui qui a la télécommande de sa vie.
Mais je pense que lorsqu'il donnera sens à ce qu'il fait, il sortira tout seul de ce chemin sombre.

En espérant que mon récit soit compréhensible et éclairant,

Prenez soin de vous, quoiqu'il se passe.

Pépite

Pepite mercredi 05 janvier 2022 09:35:53