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Diane - 02/07/2021 01:33:57

Bonjour à toutes,

Je lis votre fil avec grand intérêt, et merci au modérateur pour ses pistes de réflexion.

Voilà quatre années que je suis avec mon conjoint. Famille recomposée, nous vivons ensemble depuis trois ans.

La cocaïne a toujours été dans nos vies, bien que je la pensais festive et non autant addictive pour sa part. Avec du recul, je pense qu’il en prenait tout autant à certaines périodes de nos débuts, sauf qu’il me le cachait. J’ai eu consommé pour ma part, de façon ponctuelle, lors d’occasion particulière, jamais de façon chronique.

Nous avons la « chance » (ou la malchance dans ce cas) d’avoir une situation financière aisée. Sa consommation ne se limite donc pas à ses finances. Cela fait maintenant une année qu’il sombre complètement, correspondant notamment aux périodes de confinements, avec un pallier extrême depuis ses 6 derniers mois (15 à 20 grammes par semaine), du matin au soir.

Ses fréquentations sont évidement toxiques, que ce soit dans son cadre professionnel, ses connaissances, ses amis qui n’en sont pas. Je suis terrifiée de voir les personnes qui sont à la tête de ces réseaux, se protégeant les uns et les autres. Je n’imaginais pas le monde tourner ainsi, et je ne suis pourtant pas naïve. Je ne peux pas en parler autour de moi, j’aurai peur d’en dire trop, et de risquer pour ma vie.

J’ai l’impression que j’aurai pu écrire certain de vos témoignages notamment celui de Codelea. Il n’a pas été capable de m’accompagner un matin pour l’enterrement d’un membre très proche de ma famille, alors que j’avais besoin de son soutien. Il consomme bien plus lorsqu’il a ses enfants que lorsqu’il ne les a pas, comme pour se donner le courage de les supporter, en ayant un comportement délirant qui ne les font désormais plus rire. Combien de fois ai-je retrouvé des traces de poudre sur la table en marbre de notre salon, les matins où ses enfants étaient entrain de déjeuner, car il avait « oublié » de nettoyer ses traces de la veille ? Les palabres hystériques, où il est impossible de le contredire, où il est impossible de lui faire entendre raison car il se pense plus intelligent que tout autre humain sur terre.

Il a également un problème avec l’alcool, alternant les vins en se prenant pour un œnologue, jusqu’aux cocktails pour le goûter, à l’apéro du soir, au vin du dîner, au digestif de la soirée... C’est sans fin. Tant et si bien que la prise d’alcool n’influe plus sur son comportement qui paraît ordinaire. La cocaïne quant à elle est dévastatrice.

Nous alternons les phases d’euphories avec les phases de manque au réveil, les phases de colères, de condescendance, où tout n’est jamais à sa hauteur. C’est un homme brillant et charismatique, mais c’est la déchéance que je vois désormais dans son regard. À 48 ans, ce n’est pas un jeune homme perdu et immature, et pourtant, du haut de mes 36 ans, j’ai l’impression de voir un adolescent entrain de se brûler les ailes.

Je l’aime, c’est mon grand amour, j’en suis convaincue. Il est entrain de nous détruire et j’en souffre terriblement. Ses humeurs déteignent sur les miennes. Je suis une grande empathique et dans ses moments je prends du recul, je m’isole. Dans le cas contraire, je n’arrive plus à gérer les émotions que je ressens. Je suis partie il y a 18 jours maintenant, lui exhortant de se soigner pour que je regagne notre domicile. Je me prenais des pluies de reproches exagérées, car nous ne sommes plus dans la même réalité. Et je ne parle même pas des crises de colères vis à vis de ses enfants.

Cela fait 18 jours que je ne dors pas car je l’aime et que j’ai peur pour sa vie. J’ai peur à tout moment qu’il fasse une overdose. Je sais que ces 18 jours ont été éprouvant pour lui, et qu’il surconsomme toujours plus pour essayer de se donner un courage qu’il n’a plus. Nous nous voyons toujours, nous nous aimons toujours, on déjeune ensemble, on a des projets communs en cours qui font que nous partageons du temps ensemble. Mais...

...Je ne sais plus quoi faire pour l’aider. Il me dit être conscient de cette addiction, mais il n’a pas envie de s’en libérer. Il renoncerait à beaucoup trop de chose, notamment socialement, bien qu’il s’isole de plus en plus.

J’en suis venue à me dire qu’il fallait sans doute que je dénonce tout ce qui se passe, tout ce que je vois, pour que tout ce système s’arrête... Mais à quel prix ?

Profil supprimé jeudi 01 juillet 2021 23:33:57