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Bonsoir à vous tous,
Ma vie a basculé il y a un mois quand mon conjoint m’a avoué prendre de la cocaine depuis plus de 3 ans.
Bref topo : j’ai refait ma vie il y a 4 ans tout juste … ma vie de couple n’allait pas bien j’avais essayé de trouver les solutions mais en vain … séparation deux enfants ../ et là coup de foudre … LA grande histoire d’amour, il Était en couple à l’époque et moi en pleine séparation.
Après avoir vécu un temps avec mes garçons dans un logement, nous avons décidé de tous vivre ensemble pour continuer le comte de fée… arrive alors des interrogations sur des comportements étranges : ça doit etre moi je me pose trop de questions! Les situations se répètent mais finalement deviennent occasionnelles et puis plus présentes à des moments.Mais elles sont là quand mêmes. Les années passent et je tape de plus en plus du poing sur la table en demandant des explications en voulant comprendre pourquoi parfois il était vraiment à côté de ses pompes (disons le comme ça)
Les signes se multiplient et deviennent de plus en plus présents : excitation extrême, délires de persécution, en boucle sur des sujets qui n’ont pas vraiment d’importance et qui provoquent de vives engueulades, grosse grosse fatigue, insomnie, besoin de boire +++, tout le temps cette sensation de chaleur, des comportements où je me dis « non mais là c’est ps lui … », ronflements +++, le nez en vrac tout le temps, agressivité sans raison, parano pour rien !!
j’ai fini par arrivé à gérer ces phases pour ne pas que ça aille jusqu’au conflit …
C’est moment là je les appelle « des phases ».
Entre temps notre fille est arrivée (elle a maintenant 20 mois) : il devient un papa aimant et je dois dire parfait, il l’était déjà avec mes garçons.
Mais ses phases sont là … et arrivent devant nos proches : qui se questionnent …
Et moi je comprends de moins en moins ou peut être que je ne veux pas voir.
Et il y a eu la fois de droit un vendredi, je suis à la maison je viens d’aller récupérer ma fille chez la nounou, une voisine sonne en me racontant que des cambriolages ont lieu dans le quartier qu’il faut faire attention mon conjoint rentre à ce moment là et je vois à sa tête qu’il est dans une de ses phases … je me dis que la soirée va être longue (nous n’avions pas les garçons ce we là) on écourte avec la voisine mais évidement le sujet des cambriolages revient vite sur le tapis … on couche notre fille et là débute une longue soirée comme parfois on pouvait vivre … on sonne à la porte il est pas loin de 22h bizarre, personne au portail !
Et là je le vois sortir de la maison avec un couteau et il va se percher sur notre muret en caleçon … et là je me dis il y quelque chose c’est certain … il finit par se calmer enfin il finit par s’écrouler et s’endormir car quand il vit ses moments là c’est finalement comme un jouet qui n’a plus de batterie tout s’arrête et il dort … et
C’est là que je suis soulagée. Évidement je ne dors pas de la nuit.
Et le lendemain comme si de rien n’était … comme si tout allait bien. Alors je ne dis rien parce que je n’ai pas envie à nouveau de générer un genre de conflit. Et puis parce que j’ai besoin de le voir « normal ». je pars faire quelques courses après le déjeuner et quand je reviens, il est dans un état pas normal très rare en journée … il s’écroule à 17h00. Je m’occupe donc de ma fille. Je la fait manger à 19h00 mais après le repas ma fille vomit ses tripes … comme si elle avait trop manger … je la couche un temps après. Plus tard j’apprendrais qu’il lui avait donné plusieurs fois son goûter … cet élément a été pour moi le trop plein … je me suis décidée à monter d’un cran et j’étais bien décidé à lui faire cracher le morceau … et au bout de quelques heures de discussion le coup tombe … c’est d’une violence … j’ai l’impression que mon cœur sort de ma poitrine… il m’avoue qu’il prend de la cocaïne … et là je lui pose une foule de questions : quand ? Pourquoi ? Comment tu t’y prends ? Qui te vend cette merde ?
Il m’explique alors qu’au début de notre relation quelques temps après il en a eu besoin pour surmonter sa séparation surmonter le fait qu’il soit beau-père qu’il voulait être parfait au travail, parfait sexuellement, parfait pour tous …Cette drogue il l’avait prise quelques temps avant quand il était plus jeune. Il a un discours décousu, reviens sur des choses, j’ai l’impression que rien n’est clair. Il me dit qu’au début c’était quelques prises de temps en temps le mardi et vendredi très ciblée et puis depuis septembre 2020 c’est quasiment tout le temps. Et effectivement, les phases était de plus en plus rapprochées depuis cette période.
Pour ma part un soulagement… sentiment bizarre mais en fait je ne suis pas folle il y avait bien quelque chose. On s’endort au milieu de la nuit … enfin lui s’endort car moi je passe le reste de cette nuit sur internet en mode je veux tout savoir …
Je me sens affreusement seule … perdue … triste, écœurée, conne, vide, angoissée, j’ai peur tellement peur …
Les 5 premiers jours : je le retrouve, il est conscient de tout et arrive à verbaliser sur son mal être.
Au bout de 8-10 jours état dépressif +++ affreux. Ce que je redoutait arriva : je l’ai surpris dans la buanderie à tourner en rond, j’ai compris je pense qu’il a repris mais m’a inventé une explication comme d’ailleurs à chaque fois … je suis allée dans le sellier et j’ai trouvé des bouteilles d’alcool vides… j’ai entamé une discussion sur le fait qu’il ne pouvait pas le vivre seul et s’en sortir seul … j’avais lu que l’alcool était un rebond dans le sevrage : le plus dur c’est de l’entendre me mentir et trouver des excuses limite j’ai eu envie de rire ! Mais je ne relève pas je sais que ça fait parti du processus.
Il m’a dit que c’était trop dur qu’il avait qu’une envie c’est dans reprendre ou de se tirer une balle. C’est tellement dur de se sentir impuissante dans ces moments là et en sortant des phrases toutes faites « t’inquiète pas c’est normal » tout ce qu’il vit je l’ai lu …
J’ai de la chance d’avoir ou contacter dans mon entourage pro un professionnel qui travaille au sein d’un centre d’Addictologie : tout ce qu’il m’a dit se passe … ça m’a fait un bien fou d’en parler et d’avoir des réponses. Mais ça a été de courte durée.
Mais avec ce qu’il s’est passé dans la buanderie je me suis dis que ça marquait une nouvelle étape dans son sevrage je me suis dis qu’on allait pas s’en sortir … que ma vie maintenant c’était ça vérifier, avoir peur, protéger mes enfants…
Quand il m’explique il me dit vouloir être fort aux yeux de tout le monde de ses collègues de ses enfants il me dit vouloir assurer …
Et moi je suis assez forte pour supporter tout ça … parce qu’en fait même si on gère les choses à deux pour notre famille et pour le quotidien (il est plus que présent) quand il vit ses phases : moi je dois être forte et je dois être là …. Ce qui est dur aussi c’est ça : ne pas juger, ne pas hurler, ne pas lui dire ses 4 vérités car avoir la peur que ça puisse avoir un impact sur sa rechute !!! Alors je rassure, je berce je protège … mais moi qui le fait pour moi …C’est de lui dire que j’ai plus confiance en en lui, que j’ai peur pour mes enfants, que si un jour il va pas bien qu’il puisse peut-être faire une bêtise.
Le week end qui a suivi l’annonce il a vu ses potes pour une répétition de musique j’étais sûr que ça allait mal se passer, ça n’était pas possible autrement … il a bu … beaucoup trop … il en a parlé à ses potes … ils n’ont pas compris et on même fait de l’humour.
Ce soir là il n’est pas rentré c’est rare quand je ne dors pas contre lui… j’ai pleuré toute la nuit … j’ai regardé ma fille dormir … L’avantage que j’ai c’est qu’il parle, il parle beaucoup de se qu’il ressent ce qu’il vit…. Il me dit que depuis une semaine il est déprimé, il en mange plus, plus de libido … mais il utilise tout de Même le mensonge … bon après tout tant qu’il ne prend plus …
Entre 10 jours et le vingtième jours : bcp de doutes de déprime … il pleure bcp il tient devant les enfants mais le soir il s’écroule.
Là nous sommes à 1 mois pile aujourd’hui : y’a des hauts et des bas : bcp de manque de confiance et de périodes de dépression. J’ai l’impression qu’il a repris ce soir, il me dit que non évidement mais il vient de s’écrouler y’a 1 h en sombrant dans un discours qui n’a pas de sens … comme quand il consomme.
Quoi penser?
Je viens de prendre conscience de la longueur de mon message.
Et je crois que je pourrais encore écrire durant des heures.
Ça m’a fait du bien de vous lire et peut être que ça fera du bien à quelqu’un de me lire.
Je crois que j’aimerais pouvoir aussi échanger avec des personnes qui vivent la même chose que moi. Ma vie sociale est compliquée je pense ne pas arriver à en parler autour de moi. Sauf peut-être à une amie.
J’essaierai de vous raconter la suite si vous êtes arrivé jusqu’à la fin de ce message.
Profil supprimé lundi 05 juillet 2021 20:22:42