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Bonjour Tristesse22,
C'est le modérateur de nouveau. Merci d'avoir, avec délicatesse, remis à sa place ce qui devait l'être et précisé ce que vous aviez essayé de faire par le passé. C'est avec beaucoup d'humilité que je dois essayer d'écrire des conseils et de donner un avis car, bien entendu, je ne suis surtout pas à votre place et j'ignore beaucoup de choses !
Je ne doute donc absolument pas des efforts sincères que vous avez fait par le passé et aujourd'hui encore. Je me permettrais juste de remarquer que ce n'est pas forcément parce qu'il y a une séparation de corps entre deux individus qu'il y a la séparation psychique nécessaire entre eux pour qu'ils s'autonomisent l'un de l'autre. Il y a mille moyens, y compris à 10 000 km de distance, pour exister continuellement pour l'autre. Ce que je note dans ce que vous écrivez c'est que vous parlez par exemple de "séparation" lorsque vous décrivez la période pendant laquelle il a vécu loin de vous. C'est un langage de couple. Ce que je note également c'est que le schéma qui a l'air de se jouer entre vous deux c'est vraiment "je ne peux pas vivre loin de toi et vice-versa". Lorsqu'il est loin, dites-vous, il "descend aux enfers". Mais lorsqu'il est prêt de vous est-il moins aux enfers ? Réussit-il à s'arrêter, à s'équilibrer ? Si oui comment ? Avec quelle action de votre part ? Cette action ne vous donne-t-elle pas le rôle de l'ultime sauveur de votre fils ? Comme s'il pouvait ne s'en sortir {que} par vous ou qu'il ne mourrait pas {que} grâce à vous... Est-ce cela, votre relation de couple avec lui ? Cela ne signifie-t-il pas que dans votre imaginaire commun il ne vit que grâce à vous et que par vous ?
Si les centres ont raison de souligner l'importance du soutien familial pour aider l'autre à s'en sortir, le "problème" ici est sans doute ce que vous dites : {"la famille c'est moi, il n'y a personne d'autre"}. Vraiment ? Ni son frère ni sa sœur, ni son père (où est-il ? c'est le grand absent), ni ses oncles et tantes, ni ses grand-parents s'ils sont toujours là ? Comment l'histoire s'est-elle déroulée dans votre famille pour en arriver là, à cette relation unique entre vous deux ? En tout cas il manque des personnes autour de vous deux pour faire "tiers", pour varier les relations familiales et ouvrir l'éventail des possibilités qui s'ouvrent à vous deux.
Je pose ces questions pour pointer le dysfonctionnement qui me semble exister. Je crois que vous avez rationnellement conscience de tout cela. Mais c'est véritablement en psychothérapie que vous pourrez dénouer ce qui doit l'être. En aucun cas je ne veux vous accuser de quelque chose et je note d'ailleurs que vous êtes la première victime de cette situation. Vous êtes autant dépendante du devenir de votre fils qu'il l'est de sa drogue. Vous payez le prix fort pour cette dépendance : épuisement, angoisse, ruine financière, isolement social, familial et amical... Quand allez-vous mettre une limite au prix élevé que vous devez payer pour cette dépendance à votre fils ? Qui peut vous aider à dire {"stop, j'ai le droit à ma vie aussi"} ? Qui sont vos alliés ? Vous demandez et souhaitez ardemment que votre fils mette fin à sa dépendance mais... et vous ? quand donc allez-vous mettre fin à la vôtre ?
A vous lire enfin, il m'est venu une idée de piste de soin pour votre fils. Je ne sais pas si cela a été essayé ou envisagé pour lui mais il me semble que cela pourrait être particulièrement approprié. En effet, dans la mesure où il semble ne pouvoir vivre seul pour le moment et où ses seuls liens affectifs valables semblent se résumer à ceux qu'il a avec vous, je crois qu'une famille d'accueil ou un centre thérapeutique communautaire correspondraient bien à sa situation. Il pourrait y tisser des liens d'amitié et y recevoir un soutien structurant qui l'aideraient à (ré-)apprendre à s'autonomiser et à vivre sa vie. La condition pour intégrer ces propositions thérapeutiques est en général d'être sevré, ce qui nécessite auparavant de passer de nouveau par le centre de soin en ambulatoire local pour faire le sevrage (ou mettre en place la substitution). C'est avec ce centre local aussi qu'il pourrait choisir au mieux l'après sevrage qui lui convient. Néanmoins notre rubrique "S'orienter" permet d'ores-et-déjà de trouver les coordonnées des centres thérapeutiques communautaires et les réseaux de famille d'accueil. Pour ce faire il faut utiliser le [formulaire de recherche avancée->http://www.drogues-info-service.f...p.php?page=recherche_stru&rech=d] et y sélectionner successivement, dans le champ {{"type de structure"}} : CSAPA-famille d'accueil ; Centre thérapeutique communautaire ; CSST-centre thérapeutique résidentiel et enfin CSST-réseau de famille d'accueil. Il ne faut pas entrer d'autre critère si vous désirez obtenir une liste exhaustive (il ne faut notamment pas entrer de critère géographique dans la mesure où il n'y a pas de telles structures partout).
Vous pouvez proposer cette démarche à votre fils mais elle doit être avant tout le choix de votre fils. Les délais d'attente avant d'obtenir une place peuvent être longs. J'espère sincèrement qu'il pourra être sensible à cette proposition.
Je vous prie de m'excuser si, encore une fois, j'ai pu paraître un peu dur vis-à-vis de votre situation ou si j'ai pu poser des questions qui semblent impliquer un jugement. Tel n'est pas mon intention et je sais que tout cela est extrêmement difficile et fatiguant pour vous et que vous faites d'immenses efforts. Je vous souhaite à nouveau bon courage !
Cordialement,
Le modérateur.
Profil supprimé mardi 04 octobre 2011 10:38:18