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Au fur et à mesure que j'écrivais mes pensées et mes questionnements sur ce sujet, je me suis rendue compte que je me donnais à moi-même certaines réponses. (je crois que c'est aussi l'intérêt de ce site). En tout cas, voici, en vrac, mes propres réflexions, et je suis preneuse de vos réactions et opinions.
"Mettre son enfant dehors", ce n'est pas pareil que "le laisser partir". A priori, la première "formule" correspond à quelque chose de brutal, en tout cas à une décision unilatérale. Mais au fond, il s'agit dans les deux cas d'un accompagnement à la responsabilisation.
Ce qui est primordial, je crois, dans ce "quitter-la-maison", c'est deux choses indissociables: son organisation matérielle, et le ressenti des deux parties, l'enfant et sa famille. Et je suis bien d'accord avec Bluenaranja, pour arriver à une solution acceptable, matériellement et psychologiquement, il faut se faire aider quand c'est trop difficile.
Il y a 14 ans, j'ai "mis mon fils dehors". Il avait 15 ans et est allé habiter chez mes parents. Nous étions en conflit permanent et je ne supportais pas qu'il fume du cannabis à la maison. (il a continué chez mes parents, et la situation a ensuite gravement empiré, mais c'est une autre histoire). A l'époque: bonne ou mauvaise décision de ma part? je ne sais pas. Etais-je égoïste en voulant préserver ma qualité de vie? Voulais-je me "débarrasser de lui"? Je ne crois pas? Je ne réfléchissais pas autant à l'époque et ne savais pas grand chose de la toxicomanie. Ma seule certitude, c'est que je ne pouvais pas vivre dans une ambiance perpétuelle de conflit, et que je ne pouvais accepter que mon fils se drogue à la maison.
Aujourd'hui, que ferais-je si mon fils n'avait plus de lieu d'accueil, (que ferai-je quand il n'aura plus ce lieu d'accueil) alors qu'il semble si ancré dans sa vie en marge, et que son état psychique est si altéré? Je ne sais pas. Nous ne pouvons pas vivre "ensemble", nous avons l'un comme l'autre besoin de distance. Alors, la solution pour l'heure je ne la connais pas, mais je n'envisage pas de cohabitation.
Et, pour autant, "le laisser prendre tous les risques", cela inclut le pire. Mais ce n'est pas comme inscrire son ado à un stage de canyoning, ce n'est pas comme le regarder, adulte, participer à des courses de moto, où là aussi il y a des risques. C'est tout autre chose, parce que s'y ajoutent sa souffrance, son malheur, l'énorme gâchis ... Alors, pour une mère, un père, ce "laissez-le prendre tous les risques", c'est presque pas audible. Je le comprends intellectuellement, je l'accepte même, mais pas dans ma chair.
Dans ma chair je ne { {{peux pas}} } livrer mon enfant -qu'il ait neuf, douze, trente ou cinquante ans- à la possibilité de mourir, à la possibilité de souffrir toute sa vie.
J'ai récemment pris quelques décisions concernant mon fils - et je sais que je serai amenée à en prendre d'autres - qui allaient dans ce sens de l'acceptation de la prise de risques. Sûre ou non de ces décisions, je ressens un vrai soulagement de les avoir prises: en fait, j'aurais été mal d'agir différemment. Peut-être que cela peut nous guider aussi: s'écouter très fort,interroger très fort comment on se sent, comment on sent la relation avec l'autre en faisant ça ou ça?
Perso, ça m'est très utile, mais je précise que je me nourris bcp de mon travail avec les aidants psy.
Euh, j'ai l'impression d'avoir été assez "fourre-tout" et nébuleuse. J'espère que ça ne vous empêchera pas d'apporter votre contribution!
Merci Bluenaranja pour ce sujet.
A tous amitiés.
Profil supprimé dimanche 02 octobre 2011 10:55:50