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Bonjour Sousou, désolée, je prends du temps à répondre. Pour la dépendance, la prise en solo fait partie des critères, la fréquence aussi, la place que cela prend à la personne, le temps aussi qu'elle y consacre (à chercher le produit, à le consommer), la souffrance que cela induit à cette personne ou à son entourage... Il y a ton point de vue et il y a le sien. Je ne mets pas en doute ton point de vue, j'ai lu tes posts, et si tu écris ici c'est qu'il y a des voyants au rouge sur la consommation de ton compagnon. J'écrivais cela dans mon post précédent pour indiquer que la consommation de drogue n'est pas synonyme de dépendance, qu'on peut en consommer de manière occasionnelle, récréative, et qu'il n'y a pas toujours lieu de s'inquiéter. Après le mieux c'est que la personne réponde elle-même à cette question. Pour ma part, en retour d'expérience, j'ai demandé à mon compagnon s'il acceptait de répondre à quelques questions sur la dépendance. Il était ok. Je lui ai dit de garder les réponses pour lui, qu'il n'avait pas à me les dire. Je lui ai tendu mon téléphone, j'étais sur la page du questionnaire des narcotiques anonymes, je mets l'url ici, je pense que ça passera la modération : https://www.narcotiquesanonymes.org/na-est-il-pour-moi/#suisje
Il a lu silencieusement, il m'a rendu mon portable. Quelques temps plus tard, nos échanges ont changé. Ils étaient simplifiés. Il y avait quelque chose (de nouveau?) qu'il avait perçu. En parallèle, je fais en sorte de le mettre "à l'aise" avec le sujet. Il me dit qu'il a honte, je lui fais comprendre qu'il n'a pas à avoir honte vis-à-vis de moi. Est-ce que je le juge? Réponse négative. J'espère que déjà ça, ça pourra aider à débloquer des dénis, ou des personnes qui ne perçoivent pas qu'elles ont un "problème" dans leur consommation, ou un risque.
Je comprends très bien la situation du découvert. A-t-il des personnes qui pourront "effacer la note" si jamais il s'avère qu'il a un découvert et que la banque veut stopper son compte? Pour ma part, je lui avais dit (je pense que c'est important de dire ce que l'on va faire, et de le faire, mais que ça ne sonne pas une menace). Je savais qu'il ne disait pas tout sur sa santé financière, et je l'avais informé que s'il considérait que le sujet ne me concernait pas, alors il devait considérer que la résolution du problème ne me concernerait pas. Il s'est avéré un lourd découvert, des relances de la banque, le risque d'être fiché à la banque de France. C'est vers sa famille qu'il s'est tourné. Ca a été un moment difficile pour lui. Sa famille l'a aidé financièrement, et en faisant cela ils m'ont aidé aussi et pas juste financièrement. Ils m'ont aidé car ça m'a permis de ne pas m'impliquer, de garder une distance qui me paraissait nécessaire à ce moemnt-là, de montrer qu'il y a des conséquences. Le fait que la résolution vienne de "en dehors" de notre couple, rendant à mon sens les choses plus "réelles". Après cet épisode, il n'avait plus le droit au découvert, mais j'avance les frais pour deux, et il me rembourse. Il n'a pas de "trésorerie" pour ainsi dire. Moi aussi j'ai eu du mal avec le stress "financier" et je me dis que ça peut revenir. Le truc c'est qu'on s'épuise à penser à tout, pour deux, et surtout, c'est nous qui pensons qu'il faut penser à tout pour deux. Maintenant je me dis qu'il y aura des problèmes, mais ils arriveront quand ils arriveront. Pour l'instant, je respire et je profite comme je peux.
Pour répondre à ta question, je n'ai jamais voulu d'enfant. Je pense que si j'en avais voulu, dans cette situation (mais surtout en connaissance de cause de cette situation), je n'en aurais pas fait. C'est déjà dur pour moi adulte, comment ça pourrait être plus simple avec un enfant en plus à gérer? Dans sa pratique de consommation, mon conjoint s'absente sans prévenir pendant des heures. Comment je pourrais faire vis-à-vis d'un enfant pour pallier à ses absences imprévisibles? Ca serait signer ma mort psychologique, lol! Et comment ça pourrait être pour l'enfant lui-même? Je ne pense pas que je serais satisfaite de faire naître un enfant alors que je suis très consciente de la difficulté de la situation pour moi-même et pour mon conjoint aussi.
Pour le point que tu mentionnes en dernier paragraphe, je voulais dire qu'on a tendance à infantiliser une personne qui consomme une substance, du fait (selon moi) de l'altération induite par la substance. Je veux dire par infantiliser qu'on ne considère plus la personne "d'adulte à adulte", mais qu'on fait basculer le lien à "parent-enfant". Je sais pas trop comment exprimer cela, mais on lui retire le fait d'être responsable d'elle-même. Je peux comprendre lorsque c'est sous la durée des effets, "sous influence de". Et encore, faut mettre des guillemets à ce que je viens de dire, vraiment au cas par cas et en fonction due la substance, par exemple la cocaïne n'empêche pas de réfléchir, de parler, de raisonner (après faut s'entendre sur les doses, lol), de se bouger, etc. Quand elle n'est pas sous influence de la substance, la personne est un "adulte" "responsable de ses actes" comme toi et moi. Alors que la tendance c'est de les voir comme des personnes qui ne sont "pas conscientes", "pas responsables", "pas capable de faire les "bons" choix, prendre les "bonnes" décisions, etc. qu'elles aient consommé ou non. On se positionne comme si nous on savait tout de ce que l'autre devrait faire, on prend en quelque sorte son autonomie. Je sais pas si c'est plus clair, en fait c'est super dur à définir et à préciser.
Ce que j'écris là, c'est en fonction de mon expérience (bien que je pense qu'il y a un petit mécanisme sur ça, puisque je retrouve des échos dans les récits délivrés à travers le forum).
En espérant avoir pu t'éclairer un peu sur mes propos.
Lemouvement mardi 13 février 2024 21:19:45