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armoni - 23/08/2012 17:18:37

Bonjour Symphonie,

Ton histoire ressemble étrangement à la mienne à quelques détails près. Je vis depuis 5 ans avec un alcoolique et au mois de mai de cette année, j'en ai eu plus qu'assez de son alcoolisme et de tous les problèmes qui en découlent! J'ai bcp d'amour et de compassion pour mon ami et mon plus grand désir étant de l'aider dans sa souffrance.
En plus d'être alcoolique depuis l'âge de 14 ans c'est un ancien toxicomane sous méthadone depuis plus de 10 ans.

Sa famille: père alcoolique et violent décédé il y a de nombreuses années, 2 de ses 3 frères et sa soeur le sont aussi! sa mère a préféré se réfugier au sein d'une secte depuis près de trente ans et à essayer d'embrigader ses enfants pour qu'ils échappent à la violence et alcoolisme du père. Hormis ces grandes lignes, un grand silence subsiste sur leur enfance et impossible de savoir ce qui c'est passé dans cette famille mais c'est déjà bien assez! L'alcool permettant d'oublier et d'anesthésier tout ça. De plus dans leur éducation ils n'ont vu et vécu qu'avec l'alcoolisme et la violence du père et la démission éducative de la mère aucun autre repère, difficile de se construire comme ça.

Il fallait que je casse ces habitudes de vie destructrices pour lui et pour notre couple.
A force de discussions pour lui ouvrir les yeux et d'avertissements en tous genres durant des mois voire des années et que rien ne change, j'ai décidé un soir de le quitter et lui ai demandé auparavant de faire un choix simple et net: c'est moi ou la bouteille! c'était sous le coup de la colère et de l'exaspération! Sous l'emprise de l'alcool son choix a été fait très vite: c'est la bouteille! Donc je suis partie en prenant quelques affaires et je suis allée chez une amie pendant quelques heures! A mon retour sur ses conseils, j'ai fait comme s'il n'existait plus et le lendemain, une fois sobre, je lui ai reposé la même question en étant ferme et lui expliquant que mon choix à moi découlerai du sien et là à ma grande joie il avait changé d'avis, je lui ai donc demandé de prendre contact avec un médecin addictologue et de prendre RDV tout de suite; c'était la condition siné qua non, je m'engage à rester et à t'aider si tu t'engages à te soigner sérieusement.
2 semaines après, le jour du rdv est arrivé et je me suis effondrée dans la salle d'attente du centre d'addictologie et là une psychologue m'a prise en charge alors que mon compagnon était dans le cabinet avec le médecin.
Là il en est à son 75ème jours d'abstinence, sous médicament pour l'instant et sans doute pour un moment. Par contre il ne veut toujours pas consulter un psy ou participer à des séances de parole.

Comme te conseillait le modérateur il faut se faire aider, toi comme lui, et pour l'aider au mieux il faut que tu sois forte et surtout bien conseillée, seule ça me semble très difficile.

Il faut aussi combler le vide par des activités une fois le processus entamer, changer ses habitudes de vie.

Ne pas oublier que ça reste une maladie et bien souvent une maladie honteuse en plus, pour le malade et pour l'entourage. C'est difficile d'en parler à ses proches et c'est pour cela qu'on se réfugie derrière un écran. De plus boire est synonyme de convivialité, de sociabilité, de fêtes mais c'est pas la fête tous les jours quand on vit avec un alcoolique et loin de là d'ailleurs. Oublier les blessures de son enfance ou pour d'autres raisons c'est moyennement drôle.

Chaque histoire de vie est différente mais le calvaire des conjoints d'alcooliques et le même à peu de chose près pour tous.
Je ne suis pas sûre qu'il faille attendre d'un alcoolique qu'il prenne conscience qu'il doive arrêter de boire (cerveau trop imbibé), le seul fait de boire est un appel au secours et c'est la preuve d'une grande détresse. Lui tendre la main était ma réponse à sa souffrance.
Aujourd'hui il est conscient de tout ça. Il découvre de nouvelles facettes de sa personnalité qu'il ne soupçonnait même pas. Il n'est qu'à son tout début de vie sans alcool et tous les jours c'est une nouvelle bataille de gagner toutes les contrariétés du quotidien sont autant de prétexte pour replonger...je sais pertinemment que rien n'est jamais acquis mais pour l'instant il tient bon et c'est l'essentiel.

Je n'ai pas de conseils à te donner, mais juste mon expérience qui est je pense un message d'espoir pour toi et peut être d'autres personnes.

Courage à tous, après les épreuves le bonheur!

Armoni

Profil supprimé jeudi 23 août 2012 15:18:37