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bluenaranja - 30/05/2011 23:39:48

Au moment de quitter le site, une phrase a accroché mon regard : comment faire comprendre à un tox que c'est dangereux alors qu'il est dans un paradis artificiel. Quelque chose comme ça.
Quand on est acro, la drogue, c'est l'enfer. Quand on en a on est défoncé quoi quinze minutes, une demi heure, puis on est juste normal : pas mal au dos, pas se vomir dessus. On est juste bien et détendu. Dès que ça descend, l'angoisse monte, le prochain shoot. C'est juste l'enfer.

Il me semble plutôt que votre fils a besoin de se sentir en danger, avec une aiguille dans le bras, pour se sentir vivant. Même s'il sait que ça le détruit.

Voilà pourquoi je pense ça, à 17 ans, j'ai été sequestrée, violée, pendant 24 heures, menacée de mort. Et franchement, vu qu'on était ds le Sud des états unis, j'étais mineure, blanche, lui était accro au crack, avait un couteau, et m'a frappée. Plusieurs fois, il m'a fait fumer du crack - quatre mois plus tard, quand j'ai enfin porté plainte, les flics m'ont dit que c'était une "technique" pour mettre les filles au tapin et que j'avais du bol d'avoir pu me sauver.
Sauf que moi, je me sentais pas sauvée du tout.

Vu qu'en plus, c'était prémédité, il avait une corde sur lui, en plus du couteau, quand il m'a dit qu'il allait me buter je l'ai cru. Il risquait cinquante ans de taule...

J'ai essayé de lutter, mais il était beaucoup plus fort, et à un moment, je me suis dit, voilà, je vais mourir, ou je meurs en pleurant et en me débattant, ou je meurs dignement.
J'ai choisi la seconde option. Et je pensais, voilà, j'aurais jamais dix huit ans, et j'ai rien fait de ma vie.
Et à un moment, j'ai accepté cette idée, et j'ai même attendu la mort comme une délivrance. Et mon esprit est "parti".
Si j'ai réussi à me sauver, c'est que j'ai un putain d'instinct de survie chevillé au corps. Ma tête était en pilote automatique.

Après, je lui en voulais, au taré, je lui en voulais de pas m'avoir tuée, de m'avoir laissée vivante avec ça dans la tête.
D'abord, je me suis mise grave en danger, je voulais que quelqu'un me tire une balle vu que j'avais pas le courage de le faire.
Puis je ne supportais plus rien, et surtout pas le bonheur. Il fallait que je sois en danger de mort constant pour me sentir vivante.
Des années de thérapie m'ont permis de verbaliser tout ça. Quand on accepte l'idée de la mort, c'est vachement dur de revenir à la vie. Cela m'a pris des années, et un bébé, qui m'a permis de renaître littéralement à moi-même.

Et si je fais un parallèle, c'est dans la présence de la mort et le traumatisme. Parce que votre fils a vécu longtemps avec la mort sur son épaule. Un cancer si grave, et tellement long. Puis la période de rémission, avec toujours le doute, et l'angoisse des résultats.
Peut être que je me trompe, que je "projette". C'est pour ça que je vous ai raconté cet épisode de ma vie, pour que vous vous fassiez votre propre idée sur mon "intuition".

Allez, cette fois, c'est vraiment fini pour aujourdhui !

bye

bluenaranja

Profil supprimé lundi 30 mai 2011 21:39:48