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e.martin - 17/06/2011 16:51:22

Bonjour Janson,

Je suis le modérateur de ce forum. Je vous remercie d'avoir posté ce message sur notre forum et je vous remercie - et Bluenaranja aussi - d'avoir engagé cette conversation ici. Comme Bluenaranja je suis touché par votre histoire, par les difficultés que rencontre votre fils.

Bluenaranja vous a déjà donné de bons conseils : traiter le problème d'argent en lui donnant plutôt des denrées que de l'argent, croire en votre fils, essayer de trouver d'autres pistes thérapeutiques tout en évitant les escrocs, faire en sorte que votre fils soit impliqué dans son soin (et donc faire en sorte que vous ne lui mâchiez pas tout le travail)...
Bluenaranja a aussi bien souligné, je crois, combien l'imprégnation de votre fils par des produits psychotropes au début de son adolescence, {"période où l'on construit sa future personnalité d'adulte"}, a pu entraîner ensuite son attrait pour les produits psychotropes. Je confirme pour ma part qu'un ensemble de données scientifiques démontre que plus on est amené à consommer des produits psychotropes jeune (médicaments ou drogues), plus on a de chances d'en être dépendant à l'âge adulte et même de développer une dépendance sévère. Il y a donc bien une certaine "fatalité" malheureuse qui s'est abattue sur votre fils. On ne pouvait pas, je pense, faire l'économie des traitements qu'il a reçu à l'âge de 12 ans.

Après cet échange avec Bluenaranja il existe néanmoins quelques points que j'aimerais aborder.

Le premier point qui m'intrigue est une question que je voudrais vous poser : que prend au juste votre fils aujourd'hui ? En effet vous évoquez des substances prises dans son enfance et ensuite, des substances "de plus en plus dangereuses". Mais de quoi parle-t-on au juste ? {{Que prend-t-il et qu'aimeriez-vous qu'il arrête de prendre ?}}

Le second point qui me semble important est que votre fils semble ne pas avoir été seulement diagnostiqué dépressif mais, dites-vous, "dépressif à tendance bipolaire". Cela signifie probablement qu'il souffre d'une maladie psychiatrique qui nécessite une prise en charge sur le long terme, à la fois psychothérapeutique et médicamenteuse. Cette aide lui est-elle bien apportée par le centre qui le suit actuellement ? A priori on est tenté de répondre oui - il a un suivi psy et un médecin - mais pouvez-vous nous en dire plus ? Voit-il ce psy souvent ou non ? Quel est son ressenti par rapport à son suivi actuel (si vous avez des informations à ce sujet bien sûr car ce sont normalement des informations qui ne vous regardent pas directement)?
L'autre aspect que je voulais souligner est que lorsqu'on souffre d'une dépression "à tendance bipolaire", alors les pensées négatives dont fait état votre fils (vouloir mettre fin à ses jours, sentiment d'avoir gâché sa vie, découragement, manque de force pour se battre, etc.) sont consubstantiels à cette maladie. Je ne dis pas qu'il faut les prendre à la légère mais il faut aussi les relativiser un peu. Dans cette situation la qualité du suivi médico-psychologique et la qualité de vie du patient sont essentiels pour favoriser des améliorations. Cela justifie la question que j'ai posé sur la qualité de sa prise en charge. Cela justifie aussi que l'on se pose la question de sa qualité de vie...
Vous nous dites par exemple qu'il ne voit ses filles que deux fois par an : est-ce une source de souffrance et de culpabilité pour lui ? N'y a-t-il pas moyen d'essayer d'améliorer cette fréquence ?
Vous nous dites également qu'il ne fait rien de ses journées. Il semble difficile qu'il travaille dans son état mais que pourrait-il envisager comme activités "plaisir" et structurantes pour lui ? Combien même il ne s'agirait de faire quelque chose qu'une ou deux fois par semaine au début. Et si cela pouvait être des activités socialisantes en dehors du milieu médical cela serait sans doute un plus...
Plus généralement qu'est-ce qui permettrait que sa qualité de vie s'améliore ?

Enfin je dois souligner également que Bluenaranja vous a dit quelque chose que vous semblez ignorer (vous n'en n'avez pas reparlé) et qui me semble pourtant très important. Vous devriez en effet essayer de trouver un psychologue {{pour vous}}. Comme le dit Bluenaranja : "{quelqu'un qui puisse vous aider à analyser ce que vous traversez}". Ce n'est pas une insulte que l'on vous fait en vous conseillant cela. C'est au contraire vous donner plus d'éléments pour être capable d'aider efficacement votre fils. Il est important que vous ayez un moment "pour vous", rien que pour vous... Il y a mille raisons à cela mais je vous laisse les découvrir. A toutes fins utiles je vous conseille aussi la lecture de la contribution de Bluenaranja à ce sujet : ["De la difficulté à trouver "le" psy"->http://www.drogues-info-service.fr/?De-la-difficulte-a-trouve-le-psy]. Cela peut vous aider dans votre recherche mais aussi pour essayer de mieux cerner la qualité de la prise en charge de votre fils.

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé vendredi 17 juin 2011 14:51:22