Par chat
Chattez avec
Drogues Info Service
Vos questions / nos réponses
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesChattez avec
Drogues Info Service
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponses
Bonjour Cyrille,
Je suis le modérateur de ces forums. Quelle situation difficile que la vôtre ! Je comprends votre angoisse de ne pas savoir ce qu'il fait, de penser que la situation continue et qu'il s'enfonce inexorablement vers des problèmes psychiatriques. Mais voici quelques conseils pour essayer de bâtir un peu d'espoir, pour essayer de trouver des embryons de solutions.
La première chose que je voudrais vous dire c'est qu'il faut que vous essayiez dans la mesure du possible de ne pas avoir honte, de ne pas culpabiliser de cette situation ni de l'avoir mis à la porte. Ce n'est pas que vous ne l'aimez pas, c'est que vous avez essayé tout ce que vous pouviez/saviez faire, que vous n'en pouviez plus, que vous avez à vous occuper et à protéger votre plus jeune fils. Vous n'avez pas à culpabiliser d'autant plus que la situation est difficile et que vous cherchez tout de même des solutions en écrivant dans ce forum. A un moment donné vous avez dit stop et vous avez permis que la situation commence à changer. En mettant des limites, vous avez commencé à l'aider.
Il vous insulte ? C'est "presque" normal car il n'a connu que vous et aimerait bien que rien ne change, que vous le laissiez dans sa "grotte", qu'il continue à essayer de prendre le pouvoir sur vous et votre fils. Mais vous ne l'avez finalement pas laissé faire et c'est tant mieux. Vous avez eu raison.
Il souffre d'un trouble psychiatrique ? Peut-être, peut-être pas. Une consommation dure de cannabis comme celle que vous décrivez (les bangs c'est la manière la plus "dure" de se défoncer avec le cannabis) a de grandes chances de provoquer ce que vous avez vu chez votre fils : de l'agressivité, de la paranoïa. Pour autant, s'il arrêtait - ou au moins s'il consommait moins et différemment- il n'est pas encore sûr qu'il resterait dans cet état-là. On ne peut pas encore dire que votre fils souffre d'une maladie psychiatrique mais il est à haut risque, effectivement, d'inadaptation et de faire une crise violente.
Dans ce que vous avez écrit il y a deux choses je crois assez importantes qui concernent votre fils : vous dites que son père est décédé mais aussi qu'il a vécu une rupture sentimentale. A son âge ce sont des expériences traumatisantes et un jeune pourrait bien vouloir que plus rien ne bouge vraiment autour de lui pour ne surtout pas être de nouveau confronté aux angoisses que ces traumatismes ont pu générer. En tout cas pendant 2 ans votre fils a réussi à maintenir ce statut quo autour de lui, cette illusion que tout restera pareil. Pour cela le cannabis est bien arrangeant.
Il ne faut donc pas être grand clerc pour se dire que votre fils aurait besoin de parler, d'une aide psychologique. Mais il est peu probable qu'il veuille en entendre parler pour l'instant. Cela doit tout de même vous aider à comprendre que vous n'avez pas la solution pour votre fils. Vous ne pouvez pas à vous toute seule réparer ce qu'il a vécu et c'est à lui de faire ce cheminement.
Si le situation psychologique de votre fils le justifiait (menaces/violence envers vous ou d'autres personnes, envers lui-même, menaces de suicide, état délirant), alors sachez que vous pouvez demander à ce qu'il soit hospitalisé en hôpital psychiatrique. Cela s'appelle l'hospitalisation à la demande d'un tiers et il faut vous adresser à votre médecin traitant pour l'enclencher. En cas d'urgence (péril imminent) c'est la police qu'il faut appeler et qui peut à son tour demander à ce qu'il soit hospitalisé. Ces hospitalisations ne sont pas la panacée mais au moins elles obligent votre fils à se retrouver en contact avec le système de soin et de prise en charge psychiatrique. Une première évaluation de sa situation sera possible, une prise de médicaments pourra lui être proposée...
Pour ce qui vous concerne, je vous suggère exactement ce que vous a très bien expliqué Elorapal : vous faire aider par un centre de soins que vous pouvez trouver dans notre rubrique ["S'orienter"->http://www.drogues-info-service.fr/?-Adresses-utiles-]. Comme elle vous l'explique, vous "remettre à flot" est l'une des données du problème. Si vous allez trop mal vous ne pouvez être d'aucune utilité pour votre fils voire au contraire être une source supplémentaire de stress pour lui. Visez votre propre bien-être et celui de votre plus jeune fils n'est pas être égoïste et ne plus penser à votre fils aîné, c'est vous mettre en capacité éventuellement de l'aider quand il demandera de l'aide. C'est pour cela qu'il faut aussi cesser si possible de passer devant chez lui pour essayer de voir comment il va. De même il faut que vous distendiez cette "courroie" qui existe entre vous et qui fait que si votre fils va mal vous allez mal. Essayez, avec l'aide de professionnels, de mettre un peu de distance entre vous et de séparer vos destins. Le faire c'est vous aider et aider aussi probablement votre fils. Je conviens cependant que ce n'est pas facile à faire et que cela ne se fait pas du jour au lendemain.
Bon courage à vous : il y a des solutions, elles vont être longues à se mettre en place mais vous êtes déjà sur la bonne voie en écrivant ici, en nous appelant éventuellement (0 800 23 13 13), en allant voir un centre de soins...
Cordialement,
Le modérateur.
Profil supprimé jeudi 22 septembre 2011 15:02:42