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bluenaranja - 03/01/2012 14:23:18

Bonjour kalia,

Merci d'avoir eu confiance et posté ici, j'espère que cela t'as fait du bien de pouvoir en parler. Je suis une ex tox sortie de la came et du shoot depuis plus de treize ans.
J'ai beaucoup fréquenté les hôpitaux psy - le seul endroit pour décrocher des drogues dures, en province - et j'ai donc vécu avec des personnes souffrant de diverses pathologies - schizophrénie, paranoïa, bipolaire, etc... Certains sont devenus des amis.

Je sais à quel point c'est difficile, compliqué d'admettre les maladies mentales. Déjà, contrairement à d'autres handicaps, ce n'est pas visible, ensuite, les symptômes sont vastes, parfois fluctuants, et même les psys ne sont pas d'accord entre eux sur certains points.

Même si de grands progrès et découvertes ont été faites, un pas de géant en cinquante ans, le cerveau humain et ses diverses pathologies restent une terre inconnue.

Par exemple, pour le hasch et le cannabis, il me semble qu'on ne sait pas encore le pourquoi du comment. Pourquoi chez certaines personnes - une très faible partie des consommateurs - il déclenche ou révèle des troubles psys.
J'avais un ami qui était persuadé que c'est le produit qui avait déclenché ses troubles, puisque c'est suite à quelque pétards qu'il s'était retrouvé en hp. Ses problèmes ont pu être stabilisés, mais il s'est retrouvé avec un traitement à vie.
D'après ce que j'ai lu, on ne sait pas si le shit agit en déclencheur ou en révélateur - des troubles déjà existants de manière éparse qui se cristalliserait via les premiers joints.
Ou des jeunes qui, sentant des signes de mal être, fumeraient des pétards comme une auto-médication.

J'ai du mal à comprendre pourquoi les psys mettent systématiquement les familles à l'index. Qu'ils respectent la confidentialité de la parole du patient, bien sûr, c'est tout à fait nécessaire, c'est la base même.
Mais ils pourraient, dans le cas où la famille le souhaite, inclure la famille dans le processus de stabilisation.
Prendre le temps d'expliquer, et offrir des pistes aux proches.

J'en arrive à penser que c'est peut être parce qu'ils n'ont eux-mêmes aucune certitude, qu'ils tâtonnent. Et du coup, c'est plus facile à vivre s'ils le font dans leur coin.
Et cela prend moins de temps que de parler au père, à la mère, au conjoint.
Alors que c'est eux justement qui vont gérer au mieux les problèmes du quotidien. C'est eux qui vivent en pointillés, en retenant leurs souffle en attendant la prochaine - ou pas ! - crise. Eux qui doivent apprendre à reconnaître le vrai du faux dans ce que dit la personne. Eux qui doivent faire table rase du passé et faire genre tout va bien dès que la personne va mieux.

Je pense qu'il faudrait faire du cas par cas, une approche globale dans certains cas, une thérapie familiale dans d'autres, parfois même, une approche pluridisciplinaire - autour du cerveau - mais qu'il n'y a ni le temps, ni les moyens pour cela.

Donc, à la famille de se démerder pour pêcher des infos où ils le peuvent. Déjà, il y a de très bons psys et d'autres moins, ou qui ne conviennent pas à ce cas particulier, mais comment le savoir au vu du secret dont ils s'entourent.

La première chose, c'est qu'il prenne son traitement correctement, et qu'il soit honnête - dans une démarche de dire la vérité pour aller mieux, ce qui implique une prise de conscience de sa part, ce qui est évidemment très compliqué - avec le psy, pour que le psy voit ce qui fonctionne ou pas. Et puisse adapter le traitement au mieux.

Je sais qu'il existe des injections retards pour certaines pathologies - une piqûre par mois - plutôt que des comprimés tous les jours.
Je pense qu'il est important de voir un psychologue et un psychiatre. ( Au vu de mon expérience perso, il me semble qu'il y a une guerre de principes et d'avis entre psychiatres et psychologues dont les patients font les frais. Perso, je voyais un psychologue pour les traumatismes du passé, et un psychiatre pour l'addiction, et ce n'était pas les meilleurs amis du monde. Chacun étant persuadé de détenir la vérité. Et ils se sont tous deux attribués ma guérison - en fait, c'est mon fils qui m'a sauvé, mais le psychologue aussi, car il s'est énormément investi, pour lui, j'étais une personne, et pas juste un cas ou un dossier.)

Il faut qu'il admette son problème pour pouvoir aller mieux, car c'est là seulement qu'il pourra voir si tel psy l'aide plus ou le comprends mieux que tel autre.
Ensuite, si le traitement fonctionne, il y a le piège classique - j'ai vu beaucoup de gens tomber dedans. Le traitement les stabilisent, ils vont bien, reprennent le cours de leur vie. Et se disent qu'ils sont guéris. Arrêtent le traitement. Et le cycle infernal reprend jusqu'à ce qu'ils admettent que cela va prendre du temps, plus que deux ou trois mois, et qu'ils vont devoir prendre ces médicaments longtemps.

Je pense que le mieux, pour répondre à tes questionnements, serait d'aller voir un psychologue avec qui le courant passe, qui pourra t'expliquer. Pareil pour la soeur de ton ami qui a l'air de beaucoup s'impliquer.
T'aider à accepter, parler de tout ça... Au moins quelques séances pour trouver les réponses que le psy de ton ami ne peut pas te donner.
Arriver à faire le deuil de "l'homme parfait" qu'il a été durant ces trois ans, pour pouvoir avancer, quelque soit ton choix de vie.

Je repasse régulièrement, si tu as envie de parler, ce sera avec plaisir.

courage

bluenaranja

Profil supprimé mardi 03 janvier 2012 13:23:18