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Sevrage canabis je ne reconnais plus mon mari

Par Clairdelune

38 réponses


Tornade4812 - 12/02/2024 à 10h04

Bonjour,

Le break a ceci de bon que oui, la distance permet de raisonner. De sortir d'une culpabilité ou de la violence des paroles.
J'ai de rares contacts avec mon compagnon qui a réussi à me demander une coupure, dans l'apaisement, mais en étant toujours ensemble. Pour arrêter de fumer et consolider cela. Et visiblement pour réfléchir parce que l'arrêt de la substance remet tout en cause, y compris ses sentiments pour moi.

Je ne sais pas s'il se rend compte de la violence créée par le manque. Il rejette toujours la faute sur le monde entier y compris moi. Mais visiblement, il tient le coup et a arrêté maintenant depuis presque 3 semaines. Avec tous les symptômes d'insomnie, d'angoisse, de parano...

Je me sens légère loin de cette agressivité au quotidien, je me suffis à moi-même, suis indépendante donc si cela se termine, je ne serais pas au 36eme dessous sachant que tous ses mots, s'il les pense, je ne perds rien!!! Je suis aussi actrice de cette potentielle décision.

Mais, je me demande qui est mon compagnon et si tous ses sentiments n'étaient qu'une illusion créée par le pétard. Il a une haine, une parano, une intolérance dirigées contre moi.
Parfois, des questions me traversent... Et s'il augmentait sa consommation effectivement pour supporter ma présence? Le contact physique avec moi? Ce serait terrible...
Je ne sais plus ce qui a été vrai ou pas.

Et vous, Jojodici, êtes-vous toujours sous le même toit que votre ex?
Est-il toujours odieux?

Bien à vous Jojodici.
Une pensée pour Clairedelune en espérant que tout se passe bien pour elle.

Bonne journée

KATE75 - 12/02/2024 à 16h52

Bonjour à tous
ça me fait beaucoup de bien de lire vos témoignages qui me font me sentir un peu moins seule.
En effet, j ai connu mon compagnon il a bientôt un an : un amour fait 'homme , hyper attentionné, câlin , hyper sensuel et affectueux mais dépendant au cannabis; Au début il y a eu quelques crises liés au sevrage du matin car après une longue nuit sans fumette le sevrage commence et l agressivité arrive puis ces crises sont devenues récurrentes , car il a voulu diminuer le cannabis .
Nos premières vacances d'été ont été atroces : un jour sur 2 normal en alternance avec l enfer
Il a donc essayé de ne plus en prendre du tout et il est devenu adorable mais malheureusement il a recommencé d'en prendre ponctuellement généralement en début de week-end et là patatras , les dimanches sont devenus un véritable enfer car c'est à ce moment là que l'agressivité du sevrage apparaissait de nouveau avec beaucoup de violences verbales et même parfois physiques;
On se sent très démunie car quand la personne redevient normale, elle est très gentille, se sent coupable et déborde de gentillesse , c'est le triangle de Karpman tant décrit par les psychologues, mais nous les non fumeuses on est désemparée, hyper triste.
Je lui ai conseillé maintes fois de consulter un addictologue pour se faire aider mais il n a pas donné suite
j'ai appelé également une fois la police par peur et il va, à cause de moi, devoir se rendre au tribunal pour violences conjugales, je ne voulais pas en arriver là ? je n ai porté plainte mais mon signalement a déclenché une procédure à son encontre.
En bref , je suis décidée à arrêter cette relation malgré mes sentiments pour lui car la drogue est plus forte que moi et que je n ai pas à subir cet enfer , ces dimanches d'horreur, ces chaud /froid constants , ce Dr Jekyll et Mister Hyde qui déstabilisent et peuvent mener à une dépression ....

Veilleuse89 - 12/02/2024 à 21h55

Je reconnais beaucoup mon compagnon dans vos témoignages. İl fume tabac + cannabis depuis plus de 30 ans (commencé à 14 ans, il va sur ses 46).
İl parle régulièrement d'arrêter ou du moins de diminuer sa conso. Ça le travaille, je l'encourage dans ce sens quand il en parle. Mais il persiste à vouloir arrêter sans aide, persuadé qu'il est que c'est "juste une question de volonté".

Quand il est privé de substances lors de certaines fins de mois difficiles, ça n'est plus le même homme. İl ne dort plus, ne parle pas, ne tolère pas que je le touche, m'envoie chier, devient méchant... Parfois, j'arrive à le prendre avec philosophie. Parfois, suivant mon état de fatigue, je craque et je l'envoie balader propre et net.

İl a conscience de m'en faire voir de toutes les couleurs par moments. Je sais qu'il en a honte. Je l'aime profondément, et il le sait. İl a confiance, il sait que je n'ai pas l'intention de le lâcher. Et en même temps, il a honte de ce qu'il a pu me mettre dans les dents parfois.

Pour le moment, je tiens. Et je peux tenir encore longtemps je pense. Me renseigner sur le fonctionnement des addictions et leur effet sur le cerveau m'aide beaucoup.

Force à vous tous qui encaissez par amour ❤️

Jojodici - 20/02/2024 à 13h30

Bonjour à toutes/tous,

Merci Tornade, de prendre de mes nouvelles, je suis toujours sous le même toit et il est toujours odieux mais il a enfin trouvé un logement. En principe, le déménagement est proche. Je n'ose y croire même si j'ai mis en suspens, pour l'instant, la procédure pour le faire expulser que je m'étais résignée à enclencher. Je vous tiendrai au courant.
Je suis contente d'apprendre que vous avez réussi à trouver un peu de distance et j'espère que cela restera comme ça. Une chose est sure, il ne consomme pas pour réussir à supporter votre présence, il consomme parce qu'il a un manque/déséquilibre affectif qui existe depuis toujours (bien avant vous) et qui le fait aller vers l'addiction.
Et s'il est cruel avec vous, ce n'est pas parce que vous êtes insupportable, c'est parce qu'il attend de vous que vous le guérissiez (ce qui ne peut pas arriver puisque ses maux sont plus anciens que vous) et parce que c'est plus facile de vous détester que se détester soi-même.

Ma propre expérience et tous les témoignages que j'entends me font être convaincue que la meilleure aide qu'on peut lui apporter, c'est de se barrer : tant qu'une autre personne le verra comme une victime qui a besoin son aide et de son amour pour s'en sortir, il ne pourra pas affronter la réalité de son addiction. Il attendra de nous que nous le guérissions par notre amour, tout en nous détestant de ne pas y arriver.

Kate75, bienvenue sur ce fil. Voir que votre expérience est en fait quelque chose de systématique dans les couples avec un addict, cela aide beaucoup à réaliser le problème mais aussi à voir que vous n'êtes pas la solution au problème.
Il est vraiment important, pour briser la "prison", de faire intervenir des tiers (en parlant à des amis, de la famille, à un psy, un avocat, etc.) et même la police, même si vous n'avez pas choisi ça. Les victimes de violences conjugales nie souvent la gravité de leur situation car ça la rend plus supportable. A partir du moment où vous avez eu peur pour vous, c'est justement le rôle de la police de vous protéger. Car c'est très dur de s'en sortir seule.
On relativise, on culpabilise ("mais il souffre tellement comparé à moi", "je dois le protéger car il est fragile", "il va réaliser tout seul qu'il va trop loin", "c'est à moi de faire des efforts car je suis plus solide" etc). Je sais car j'ai les mêmes réflexes de vous vouloir le protéger et de prendre sur moi.

Veuilleuse89, bienvenue à vous aussi. Je vous souhaite le même chemin vers l'indépendance. Le plus grand piège, c'est de confondre amour et aide : ce n'est pas parce que vous l'aimez que vous pourrez l'aider.
Bon courage.

Et donnez toutes de vos nouvelles

Profil supprimé - 21/02/2024 à 01h31

Bonjour,

je trouve votre discussion très intéressante, j'ai l'impression que dans l'ensemble vous avez à cœur de soutenir vos compagnons mais que vous n'êtes pas prêtes à vous sacrifier. J'ai envie d'abonder dans ce sens : rien ne légitime la violence, pas plus une drogue que le sevrage d'une drogue. Si le sevrage entraîne de l'irritabilité voir de l'agressivité, le fait de ne pas le reconnaître, de mettre la responsabilité sur l'autre, de pas être capable de se remettre en question, ça, c'est probablement pas l'effet du manque de cannabis à mon avis mais un trait de personnalité qui se trouve exacerbé par le manque.
Il y a aussi cette phrase qui me fait réagir :

"j'ai appelé également une fois la police par peur et il va, à cause de moi, devoir se rendre au tribunal pour violences conjugales, je ne voulais pas en arriver là"

En fait c'est sa responsabilité de ne pas décharger tout son mal être sur toi, de ne pas te faire peur, de ne pas te violenter, et ça n'est pas de ta faute s'il se comporte de façon irresponsable.
Toi, tu as la responsabilité d'assurer ta sécurité, ce que tu as fait en demandant de l'aide, et c'est dommage que tu culpabilises pour ça !

Protégez vous, prenez de la distance si c'est nécessaire, mieux vaut effectivement sacrifier son couple que sa sécurité ou sa santé mentale. Une prise de distance pourrait d'ailleurs aussi bien sauver un couple en évitant des clashs ou débordements. En tous cas je ne vois pas en quoi servir de souffre douleur aiderait quelqu'un à gérer ses émotions, se responsabiliser, reprendre le contrôle... C'est quand même un peu ça qu'on cherche quand on veut se libérer d'une drogue, en plus de préserver sa santé, ne plus être dépendant : être+ autonome....
.
Aussi j'ai envie d'amener un peu de nuance sur les questions d'effet du cannabis/ sevrage sur la personnalité: ça joue mais ça ne fait pas tout non plus, je vois bien que c'est intense là mais les gens qui consomment des drogues ne sont pas la drogue qu'ils consomment.

Je vous souhaite de belles éclaircies après l'orage.


Pepite - 22/02/2024 à 15h46

Bonjour,

Je partage avec vous quelques passages du dossier "Addiction, le désordre du siècle". CNRS, carnets de science. Très intéressant.

L'addiction désigne tous les troubles du contrôle de nos usages - de la consommation de cocaïne à celle du like ou de cigarettes.

Notre société engendre et favorise les addictions tout en prétendant les contrôler.

Nos fragilités face aux addictions sont complexes et difficiles à saisir.

Chaque produit, chaque expérience va modeler notre cerveau.

L'addiction à la nicotine intègre une composante sociale très forte.

L'addiction est une rencontre entre une individualité biologique, génétique, neurologique et un environnement.

Forme d'automédication.

Aider une personne alcoolo dépendante à améliorer la qualité de son sommeil, à réduire son anxiété, c'est un pas pour l'aider dans l'abstinence.

La nicotine induit de l'anxiété.

Le tabac a un pouvoir addictogène plus fort que la cocaïne. Sa toxicité engendre des maladies graves. Le tabac est perçu comme à moindre risque parce qu'il ne va pas désocialiser son consommateur.

L'addiction n'est pas gravée dans notre cerveau.

On observe que lorsqu'une personne addict se persuade qu'elle est atteinte d'une maladie chronique du cerveau, cela peut la conduire à baisser les bras face à son addiction.

En examinant le cerveau d'une personne, on ne sait pas si elle souffre ou non d'une addiction.

L'addiction sans substance reconnue pour les jeux d'argent et les jeux vidéos sera rejoint par celle des réseaux sociaux, sites pornos, aliments hyperpalatables ou riches en sucre ajouté...

Stigmatisation, discrimination de la part de la société.

La motivation personnelle de s'en sortir joue un rôle essentiel dans le rétablissement.

Plus les personnes ont de sources de plaisir et de gratification, moins elles sont susceptibles de développer une addiction.

Coût social en 2019 selon l'OFDT :
Tabac, 156 milliards.
L'alcool, 102 milliards.
Drogues illicites, 7.7 milliards.

Lalla - 08/03/2024 à 01h39

Bonsoir,

Ça me fait tellement de bien de vous lire et en même temps ça m'effraie tellement ! Mais je me sent tellement moins seule.
Déjà j'espère que tout le monde a réussi a trouver la solution et la paix dans sont foyer!
Je souhaite aider mon frère qui vie chez moi il a 22 ans nous avons perdu notre mère il y a bientôt 3 ans et j'ai servi un peut de tampon, il fume du cannabis depuis sont adolescence, moi j'étais fumeuse festive il y a une soirée je tire sur un joint comme on peut prendre un verre à lapero, je n'ai donc jamais pris le fait que mon frère fume comme quelque chose de grave, sauf que depuis qu'il vie chez moi je me rend compte que c'est une réelle souci il a une vrai addiction et ça le met vraiment en souffrance j'ai essayé de l'aider, mais à chaque fois il reprend, je l'ai surpris toute a l'heure je lui dit qu'il ai hors de question que sa sente le cannabis sous mon toit que je ne souhaite pas le démocratisé j'ai un enfant, et la je vais sur la balcon il fume encore... je suis un peut désemparé nous avons eu une discussion, je souhaite nous faire aider de professionnel cette fois, il est jeune il n'a que 22 ans quand je voie les témoignages de certain d'entre vous qui subissent des mari à 30 ans d'addiction j'ai de réelle sueur. Pour celle qui on aider des conjoint ou membre comment avez vous enmener le sujet d'un suivi professionnel? Je ne sait jamais comment m'y prendre c'est mon frère je ne veux pas prendre un rôle de "parents" mais je ne veux pas non plus le laisser seule face à son addiction.
Merci d'avance pour vos réponses

Jojodici - 08/03/2024 à 11h57

Bonjour Lalla,

C'est difficile car vous ne pouvez pas faire la démarche à sa place mais vous ne voulez pas rester là rien faire.

Je suis d'avis qu'il est contre-productif de trop se démener pour aider une personne addicte, qui ne demande pas réellement de l'aide, car j'ai l'impression que cela diminue encore plus l'estime de soi de la personne concernée.

Je vous conseillerai de lui dire qu'il est adulte et responsable de sa vie. Que pour autant, son addiction est comme une maladie et qu'il doit être accompagné par un professionnel pour guérir de cette addiction (et l'aider à traverser son deuil avec d'autres "outils"blunk.

Vous pouvez aussi lui proposer de l'aider à trouver un psychologue (ou un médecin ou une association locale) et vous le laissez ensuite prendre les choses en main.

Quant à vous, je vous invite fortement à prendre aussi rdv chez un psy pour vous aider à trouver et garder la bonne distance et glaner quelques conseils (par exemple, en vous donnant les coordonnées des structures locales qui sont dédiées à l'aide au sevrage s'il y en a).

Bon courage

Lalla - 11/03/2024 à 22h11

Merci jojodici pour votre réponse,

Effectivement, c'est pas la première fois que je me démène que je me fait du soucis, et au final je n'ose pas forcément aller jusqu'au bout par peur pour lui, pour notre relation etc... .

J'ai pris un rendez-vous avec une association, pour moi et tant que proche je lui ai demandé de m'accompagner, il pourra si il le souhaite prendre rendez vous pour lui et faire j'espère faire la démarche.

En tout cas merci infiniment pour votre retours

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