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Bonjour,
Parlons d'abord de vous et après nous parlerons de la situation de votre frère.
Notre premier conseil c'est vraiment que vous preniez de la distance avec son problème pour vous occuper de vous en premier lieu. Ce n'est pas normal que vous ne pensiez qu'à cela alors que c'est son problème avant tout. Si vous vous occupez de vous d'abord et que vous retrouvez de l'énergie et de la force, alors vous serez en meilleur état pour tenir les promesses que vous lui avez faites : être là pour lui quand il aura besoin d'aide et qu'il décidera de se sevrer. C'est très bien de lui avoir dit cela et c'est ce que vous pouvez faire de mieux pour lui. Alors concentrez-vous sur votre concours s'il est encore temps, coupez le téléphone ou éloignez-vous si vous le voyez tous les jours. Mettez-vous en tête de vos préoccupations. Ce n'est absolument pas être égoïste, c'est juste normal et c'est pour pouvoir l'aider plus tard et aussi tenir dans le temps.
Votre frère, lorsqu'il arrête, semble développer ce qu'on appelle une "comorbidité" de type "dépression". Cela arrive chez certains lorsqu'on arrête le cannabis. Cela peut être dû à l'arrêt proprement dit du cannabis, mais aussi à l'arrêt concomitant du tabac (à ce moment là utiliser des substituts nicotiniques pour combler le manque de nicotine peut apporter un soulagement décisif) ou encore un mal-être sous-jacent. Lorsqu'il y a une telle comorbidité la priorité, avant ou même temps que l'arrêt, doit être de s'adresser à elle, c'est-à-dire y répondre. En ce qui concerne le dépression 2 voies existent : la psychothérapie (recommandée) et les médicaments. Évidemment il n'est ni facile de faire la démarche de se soigner ni facile d'accepter de parler devant un psy. Néanmoins c'est le meilleur chemin pour se donner toutes les chances de s'en sortir. Ce qui peut être positif dans le parcours de votre frère c'est qu'il a déjà eu affaire aux centres de soins où il pourrait recevoir l'aide nécessaire.
Nous vous recommandons donc, tout en gardant en tête de mettre la priorité sur vous, de continuer à lui tenir le discours que vous lui avez déjà tenu ("seul lui peut décider de s'en sortir et vous serez là pour lui lorsqu'il aura besoin de votre soutien" ) et d'insister sur l'aide que peuvent lui apporter les centres de soins alors que pour lui arrêter semble plus compliqué que pour la plupart des fumeurs de cannabis. C'est compliqué mais c'est possible et même des personnes comme lui peuvent s'en sortir si elles acceptent de parler à des professionnels de confiance et entament un suivi régulier.
Enfin, vous avez tout à fait raison de vouloir mettre des limites à son comportement et de dire "j'en ai marre". Ecoutez-vous : si vous ne supportez plus la situation, mettez le maximum de distance entre elle et vous et prenez soin de vous. Cela peut être aussi "thérapeutique" pour votre frère dans la mesure où cela montre que ce n'est pas vous qui allez résoudre son problème mais bien lui qui est au centre de ses difficultés. Il peut décider de continuer à s'y morfondre (il faut avouer que c'est la pente "facile" ) mais il peut décider aussi de devenir "meilleur" et sortir pas-à-pas de sa souffrance car elle n'a rien d'inéluctable. A lui de jouer.
Cordialement,
le modérateur.
Moderateur jeudi 12 mars 2020 15:27:37
Modéré par: webmestre