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Bonjour Mimmoz,
Si je résume ce que j’ai retenu de mon entretien avec la psychologue du CSAPA, je dois faire un pas de côté et réussir à l’accompagner, comprendre les raisons de son addiction, mettre en place un contrat avec lui si je lui donne de l’argent pour financer sa consommation.
Rien ne peut se faire sans lui et sans sa volonté de s’en sortir et ce qu’il m’a dit jusqu’à présent, c’est qu’il ne voulait pas arrêter. Alors je dois pouvoir l’écouter sans pour autant cautionner, le mettre en garde sur les conséquences du cannabis sur le cerveau et les connexions cérébrales notamment…
Il faudrait aussi qu’il trouve une activité dans laquelle il pourrait s’éclater, se donner des objectifs et se raisonner sur sa consommation s’il veut pouvoir être performant dans l’activité choisie.
Le meilleur copain de mon fils qui a un an de plus que lui ne fume pas du tout, même pas de tabac, et est en apprentissage, ce qui semble être un élément rassurant pour la psy qui se dit que ça peut lui montrer l’exemple de voir ses copains qui ont des objectifs et restent sérieux pour y arriver.
En rentrant à la maison, j’ai eu un échange avec mon fils. Je suis d’abord revenue sur les insultes de la semaine dernière pour comprendre ce qui avait provoqué une telle colère et lui dire que je ne l’avais pas pardonné pour ces mots. La raison de sa colère était complètement extérieure à moi, mais c’est moi qui me trouvais là et c’est moi qui ai pris. Il s’est quand même excusé.
Je lui ai demandé depuis combien de temps il fumait régulièrement et s’il y avait eu un événement à l’origine de cela. Effectivement les histoires avec son père (alcoolique) et une peine de cœur l’ont fait plonger dans le cannabis.
Aujourd’hui, sa consommation est trop importante pour qu’il puisse arrêter et il est bien conscient que l’argent que je vais lui donner ne pourra pas couvrir sa consommation actuelle. Il m’a dit qu’il allait essayer de consommer « comme quand il est en stage », c’est à dire à peu près deux fois moins. Je lui dit que l’argent que je lui donnerais peut être dépensé dans le shit ou gardé pour autre chose et je lui ai fait prendre conscience de la somme qu’il avait dépensé la dedans depuis un an. Il m’a dit qu’il aurait pu acheter le PC sur lequel il lorgne depuis longtemps. J’espère que ça peut être un petit déclic pour lui.
Je lui ai dit que j’avais confiance en lui et en sa capacité à réussir dans la vie et que je serais toujours là pour lui. J’ai fait un pas vers lui et je lui ai demandé d’en faire un vers moi. Et on a fini la discussion par un gros câlin. Nous sommes aussi convenus de remettre nos petites séances shopping en place pour trouver des moments à deux. Il a aussi envie de s’inscrire à la boxe l’année prochaine avec un copain.
Il a continué à fumer ce week-end. Je ne sais pas si tout ça portera ses fruits mais je tente de semer les graines comme je peux et je suis contente qu’il se soit livré un peu plus à moi et que nous ayons eu une discussion ouverte et calme.
Je suis contente d’avoir trouvé cet espace d’échange avec vous. J’ai espoir pour nos fils parce que j’ai des exemples dans mon entourage proche qui me laissent penser qu’on peut sortir de ça, même après avoir été gros consommateur et même après avoir fait des conneries pour pouvoir payer sa consommation. Le tout est qu’il y ait un déclic, une prise de conscience. Je connais même des personnes respectables qui aiment encore fumer leur petit joint à 40 ans passés. Je ne crois pas que le shit soit le diable. C’est la surconsommation, les impacts sur le quotidien et la prise de risque qui sont problématiques.
Delphine lundi 29 avril 2024 08:31:04