Par chat
Chattez avec
Drogues Info Service
Vos questions / nos réponses
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesChattez avec
Drogues Info Service
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponses
Bonjour à tous et MERCI pour vos messages et vos contributions à ce fil.
Je découvre un peu ce site et j’ai pu lire quelque uns de vos posts qui me permettent de mieux comprendre ce que je vis et ce que je ressens.
Vivre cette situation est unique, et même si toutes les histoires sont différentes, je lis une grande détresse commune qui ne peut être comprise que lorsqu’elle est (ou a été) vécue.
Pour ma part, je suis passé par des phases variées depuis ces dernières années. La plus dure est derrière moi, à l’époque il y a 5 ans , où mon fils n’avait plus aucun projet de vie et abusait de tous types de substances. J’ai cru qu’il allait mourir, devenir fou à lier, il était agressif, menaçant (« un jour , je te planterai » ) , méprisant, sans aucune gratitude. Et j’ai cru mourir aussi, de tristesse , d’anxiété …ou d’un cocktail entre les 2.
Puis, il a trouvé une voie et il s’est mis à aimer son métier de cuisinier. Il a enchaîné les missions, puis a réussi à se stabiliser sur des postes pendant 1 an. Puis, a rencontré une femme avec qui il a vécu près de 2 ans. C’est à ce moment aussi où mon fils a commencé à exprimer de la gratitude envers moi pour la première fois (« papa, je t’aime », « papa, tu es mon pilier », « grâce à toi, j’en suis là.. »).
Puis, le confinement , rupture avec la copine et retour comme une fleur à la maison avec une conso d’alcool quotidienne et importante.
Depuis quelques mois, il bosse à nouveau, 50 h par semaine... Et a repris une conso régulière de cannabis , de coke et d’alcool.
Je suis inquiet pour santé bien sûr mais aussi parce que je ne le vois pas prendre son autonomie. Il claque son argent dans la dope, l’alcool et les sorties, vient à la maison quand il veut, ne participe pas aux frais ni aux courses.
Je sens que je devrai agir autrement, être moins arrangeant , parce qu’indirectement, je cautionne son addiction en lui facilitant les choses. Je n’arrive pas à être plus ferme pour le moment.
Par contre, j’ai réussi à renouer le dialogue avec lui très récemment et le fait d’en avoir parlé sur ce site et d’avoir lu vos posts m’a aidé à prendre une certaine distance. Et à me sentir mieux pour aborder le sujet en face avec lui. Nous avons eu 2 discussions en 3 jours, sans que je force . Il parle ouvertement de ses addictions et reconnaît les dégâts que cela cause dans sa vie. Il ne parle pas d’essayer de décrocher ou de se faire aider mais le dialogue est ouvert.
@Pépite : merci pour votre message. Oui, écrire ce post et lire les vôtres m’a fait du bien. Cela permet de sortir du marasme des pensées et des angoisses et ouvre la possibilité de voir la situation sous des angles nouveaux. Le yo-yo émotionnel que j’évoque vient d’une sur-implication dans la situation. C’est comme si mes émotions et mes pensées étaient calquées sur celles de mon fils. Quand je pense qu’il va bien, je vais bien et inversement quand il va mal. Il faut que je change ces patterns toxiques. Je veux aller bien ou mal indépendamment de la situation. C’est en cela que la spiritualité m’aide. Etre dans le moment présent, profiter de ce qui se présente. ACCEPTER. C’est mon chemin actuellement. J’ai lu que vous étiez sur cette voie aussi, à travers la méditation notamment et la résilience. C’est inspirant.
@Kohai : Je comprends ce que vous ressentez. Difficile de mettre son enfant dehors sans anticiper le pire. J’en suis un peu là aussi, sans les menaces ni la violence mais j’ai connu ces phases. Vous semblez bien entourée, notamment avec ses frères. Je ne sais pas quelles sont les solutions mais il y a sans doute un espace pour soi à retrouver. Perso, cela passe par la méditation et le chemin spirituel. Je compte également parler de nouveau à un thérapeute (rdv demain).
Je n’ai pas le pouvoir d’agir pour mon fils mais je peux agir pour moi.
@Miredo : tout à fait d’accord, les soucis perso nous suivent partout, y compris au boulot. J’ai fait l’erreur de garder toute la détresse pour moi. Cela m’a conduit à l’anxiété et à la dépression à un moment. J’ai des amis à qui je peux parler mais côté famille, je bloque, j’ai honte je pense...et je préserve mes parents. Mais bon, la parole peut bien se libérer ailleurs. Cette perspective me remplit d’espoir. Non, mon fils n’est pas suivi. Il ne l’envisage pas pour le moment. Par contre, il me parle facilement, j’ai beaucoup de gratitude pour ça.
Maximus lundi 07 février 2022 11:18:49