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Bonjour Bioune57,
Je suis le modérateur de ces forums. Je vois que quelques internautes ont tenté de vous réconforter et de vous conseiller mais il n'est pas facile de savoir par quel bout prendre un tel problème. Il n'y a d'ailleurs pas de réponse unique. Voici ce que je perçois de la situation...
Votre fils utilise le cannabis et l'alcool comme des refuges, il vit principalement dans un monde parallèle que les services que vous lui rendez lui permettent d'entretenir. Il est probable qu'il essaye de "soigner" à sa façon une profonde dépression et peut-être un sentiment de culpabilité. Il semble se trouver dans l'impossibilité de reconnaître son problème, de l'affronter. Il faut dire aussi que ces problèmes - l'alcoolisme, la dépression - ont l'air d'être un héritage familial particulièrement lourd. Est-ce que des mots ont été mis sur ces différents maux ? Est-ce que tout est clair pour votre fils ou bien y a-t-il des choses dont il n'est pas au courant ?
Dans ces circonstances l'arrêt brutal des drogues qu'il prend pourrait être trop difficile pour lui. Mais le problème doit néanmoins être posé tel qu'il est : il souffre probablement d'une maladie mentale - la dépression - qui se soigne mais pas avec les drogues qu'il prend. En l'absence de soins, qui ne doivent pas se limiter aux médicaments, il ne peut que continuer sa lente et longue agonie silencieuse. Au départ pris comme auto-médication, l'usage de shit et d'alcool s'est sans doute suffisamment installé pour qu'il en soit en partie dépendant. Bien sûr qu'il n'a pas "envie" d'arrêter ses béquilles, bien sûr qu'il ne peut pas vraiment se le permettre !
Vous nous écrivez dans ce forum en partie donc, pour qu'on vous aide à trouver une solution à son addiction. Je crois qu'avant cela il faut essayer de trouver un soin pour son mal-être ! Reconnaissons-lui le droit d'être dans un deuil impossible et à la croisée d'un héritage familial difficile. Mais néanmoins je vous encourage à combattre chez lui cette tendance à s'en servir comme d'une excuse pour ne rien faire. Il est malade, il a besoin d'une prise en charte médicale ET psychologique. On ne peut pas la lui imposer mais il est important de pouvoir le poser, de le dire et de le considérer comme tel. Le faire permet éventuellement d'ouvrir aussi la voie aussi à d'autres solutions pour le travail ou l'hébergement (cela dépendra du diagnostic posé sur sa maladie, de son degré d'inadaptation à la Société...).
Maintenant voulez-vous "jouer" à être sa mère-infirmière le restant de vos jours ? Quelles sont vos limites ? Qu'est-ce qu'aider réellement son fils ?
Il semblerait que dans votre vie, comme vous l'avez d'ailleurs remarqué (encore une répétition décidément !), vous ayez déjà eu à tenir ce rôle de - passez-moi l'expression - "roue de secours". Vous êtes une maman qui remplit parfaitement son rôle nourricier et nous avons déjà eu dans ces forums de longues discussions sur la place d'une mère auprès de son enfant qui se drogue. Si vous ne l'avez pas déjà fait, vous pouvez par exemple aller consulter le fil "Mes enfants se droguent" lancé par Tristesse22. De ces discussions il ressort qu'il est très difficile, voire impossible, pour une mère de laisser tomber son enfant et que bien souvent elle s'y refuse. D'ailleurs si l'enfant en question s'en sort, ce n'est apparemment pas grâce à elle mais en revanche il lui est ensuite extrêmement reconnaissant d'avoir été là - souvent la seule, souvent la dernière - dans les moments les plus difficile !
On ne peut donc absolument pas, alors que vous avez peur de sa précarité et de sa fragilité psychologique, vous suggérer de mettre votre fils à la porte pour qu'il affronte la "vraie" vie. En revanche je crois que l'on peut s'appuyer sur votre souffrance, sur le fait que vous en avez marre, que vous appréhendez le soir de rentrer chez vous, pour vous inciter à aller en parler avec un psychologue. Vous n'êtes pas "malade" mais la situation est en train de vous rendre malade. Vous avez besoin d'un tiers pour vous décoller de ce qui se passe, pour vous offrir un espace à vous, pour vous permettre de faire bouger les lignes et de trouver la force de changer la situation. Je crois aussi que l'intervention d'autres tiers (amis, famille) auprès de votre fils vous aiderait à ne pas être la seule à essayer de faire quelque chose pour lui. Faites le tour de vos "alliés" potentiels, essayez de les inciter à aller voir eux aussi votre fils, adoptez une position commune et un mode d'intervention commun...
Avec le temps, avec des personnes bienveillantes pour l'aider quand il demandera de l'aide, avec de la chance peut-être aussi, votre fils s'en sortira. Dans ces forums, tant qu'il n'est pas trop tard, nous y croyons et nous vous aiderons, j'espère, à y croire. Croire pour lui qu'il va s'en sortir, lui communiquer de la confiance pour lui donner la force d'affronter ses difficultés, voici des choses positives que vous pouvez essayer de lui transmettre. Mais avant trouvez de l'énergie en vous ménageant des plaisirs, oubliez-le parfois, pensez à vous... aussi !
Cordialement.
Profil supprimé jeudi 20 octobre 2011 16:53:28