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e.martin - 10/06/2011 14:50:18

Bonjour AnonymousK,

Je suis le modérateur de ce forum. Je vous félicite, tout d'abord, d'avoir eu le courage d'en parler sur notre forum alors que cela n'était pas facile pour vous. Je remercie infiniment Bluenaranja de vous avoir répondue, avec la justesse qui la caractérise.

Nous constatons tous que tant que votre mère nie avoir un problème avec la drogue qu'elle prend rien n'est possible. La première question que je me pose alors est quel est l'enjeu qui se cache derrière pour votre mère ? {{Qu'est-ce que votre mère a à perdre à reconnaître qu'elle se drogue ?}}
Je n'ai pas de réponse mais je vous suggère d'essayer peut-être de méditer cela de votre côté, de vous mettre dans un coin tranquille, de calmer votre esprit et d'essayer en imagination de vous mettre à la place de votre mère. Vous la connaissez, vous êtes la plus à même de faire cela. L'objectif est d'essayer de comprendre ce qui entretient son déni. Cela peut vous permettre dans un second temps de comprendre sur quoi agir pour que ses défenses s'affaiblissent.

Ma seconde réaction est de me dire qu'il faut peut-être essayer de contourner ce "jeu" du chat et de la souris : vous cherchez à la piéger, à la mettre devant le fait accompli parce que vous avez la certitude qu'elle se drogue et elle, de son côté, elle s'échappe, elle recule devant le chat.
{A priori} je suis tout à fait d'accord avec la suggestion de Bluenaranja d'utiliser des preuves irréfutables, de partir de faits concrets notamment, pour essayer de la bloquer et de "l'empêcher" de nier. J'ai moi-même souvent donné ce conseil. Cependant, d'expérience aussi, je sais que dans certaines circonstances une personne qui ne veut pas reconnaître ce qu'elle fait est capable de ne pas le reconnaître y compris devant des preuves irréfutables. Si la personne a trop à perdre elle continuera à nier ou plutôt elle esquivera la réalité et risque même de couper un peu plus les ponts avec son entourage.
En fait ce conseil de mettre la personne devant des preuves irréfutables est valable dans certaines situations et pas d'en d'autres. Il est difficile de savoir quand il peut être utile mais je pense que jouent notamment la drogue dont il est question (la cocaïne induit une dépendance difficile à reconnaître), et la position des protagonistes l'un par rapport à l'autre.
Par exemple il est souvent plus difficile pour un parent de reconnaître face à son enfant avoir un problème que l'inverse. En l'occurrence une manière de lire votre situation est de se dire qu'en cherchant à lui faire avouer vous prenez un rôle "parental" et mettez votre mère dans un rôle "infantile", ce qui est l'inverse de la réalité et ce qu'elle peut ne pas pouvoir accepter. Cela peut d'ailleurs contribuer à ses résistances...
En ce qui vous concerne également, je me demande dans quelle mesure le fait que vous ayez connu la cocaïne et que vous vous en soyez sortie ne met pas en difficulté votre mère qui, elle, n'arrive pas à arrêter. Est-ce que reconnaître qu'elle n'a pas arrêté signifie pour votre mère reconnaître qu'elle est plus faible que vous et cela l'empêche de le reconnaître devant vous ? Je ne sais pas, mais c'est une hypothèse.
Alors, une seconde piste à explorer est peut-être pour vous d'essayer de modifier le mode relationnel qui existe entre votre mère et vous actuellement sur cette question. Vous avez raison d'être inquiète mais comment pourriez-vous faire pour être à ses côtés autrement ?
Par exemple, si c'est possible, vous pourriez essayer de lui parler de {{ {votre} }} besoin de la sentir en bonne santé, de votre besoin d'être rassuré pour son avenir, de l'amour que vous avez pour elle quoi qu'il se passe, etc. Il n'est pas nécessaire de parler de son usage de drogue. Lui montrer votre affection et votre souci pour elle sur un mode qui évite la confrontation et pour cela partir { {{de vous}} } lorsque vous lui parlez, de vos émotions et de vos besoins plutôt que de vos certitudes sur elle, me semble être de nature à aider votre mère. En effet, lorsqu'on est un usager sentir, malgré le filtre de sa dépendance et de ses propres problèmes, que l'on a autour de soi des proches qui vous acceptent et qui sont solidaires et aimants constitue un réel soutien. Même si l'usager ne le perçoit pas sur le moment, l'existence de ces liens d'affections contribuent à lui faire prendre, au final, les bonnes décisions.

Voilà, je ne sais pas si cela peut vous aider mais essayer de mieux comprendre ce qui nourrit les résistances de votre mère d'un côté, essayer d'adopter une autre manière d'être avec elle de l'autre sont, il me semble, deux pistes à explorer pour essayer de débloquer cette situation.

Cordialement,

Le modérateur.

Profil supprimé vendredi 10 juin 2011 12:50:18