Par chat

Chattez avec
Drogues Info Service

Par téléphone

Drogues Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Prévisualisation du message

bluenaranja - 13/10/2011 15:38:22

Bonjour,

Mon fils doit faire un stage de trois jours ds une entreprise - il est en quatrième.
Il aime deux choses : le multimedia et les livres. Donc son premier choix serait d'aller dans la boutique d'informatique qui répare nos pc.

Je lui ai bien dit que ce stage n'engageait pas son avenir, que c'est juste "pour voir".
Pour des enfants qui ont peur de grandir, ça peut être flippant. Ou qui n'ont vraiment aucune idée.
Et plus le stage est important, plus c'est flippant... Moi, j'ai eu mon bac à 16 ans, j'avais la maturité psy d'une gamine, aucune idée de ce que je voulais faire...

Peut être pourriez vous lister toutes les possibilités qui existent autour de vous, et lui proposer de choisir, en éliminant ce qu'il n'aime pas. Car s'il ne sait pas encore ce qu'il aime, il sait sûrement ce qu'il n'aime pas.

Dans ce qui reste, sélectionnez en trois ou quatre et accompagnez le en voiture, mais laissez le seul se débrouiller, s'il est d'accord. Qu'il choisisse en fonction de la personne plus que de l'activité.
Si c'est possible bien sûr..
Une rencontre humaine peut être plus importante que le travail en lui-même.


L'autre fois, je vous ai dit d'intervenir seulement si votre enfant souffrait, de ne pas projeter.
Je l'ai appris à mes dépends.

Un jour le collège m'appelle pour me dire que des élèves ont traité mon fils de "pauvre" et qu'ils souhaitaient me voir.
J'ai du expliquer que certes, je suis mère célibataire et au rsa, mais que mon fils voit régulièrement son père qu'il adore - je lui ai toujours dit que son père faisait au maximum de ses possibilités, ce qui est peu en sous et en visites, mais énorme au niveau symbolique.
En plus, ma famille l'a conduit à Paris, en Suisse, au bord de la mer. Je parle plusieurs langues, j'écoute arte ou france culture toute la journée, du coup, il baigne dedans.
Et j'ai du me justifier !!!

J'ai toujours dit à mon fils qu'être pauvre en France c'est être riche dans l'autre moitié du monde : on a l'eau courante, le chauffage, un minima social, si on vivait en Inde, les gens me jetteraient des cailloux et lui ramasserait les ordures ou ferait des briques. Je suis trop ouverte sur le monde pour ne pas avoir conscience de cela.

J'ai du justifier mes choix, et cela m'a ramené à mes parents, qui étaient riches, mais maltraitants. Eux n'ont jamais été convoqués...

Donc je sors de là assez déboussolée, et j'en parle à mon fils en lui disant :"voilà, le collège m'a dit que certains te traitaient de pauvre, pourquoi tu ne me l'a pas dit, tu avais peur de me blesser ?
Je peux demander à ma copine - qui venait de s'acheter une belle grosse voiture neuve - d'aller te chercher au collège si tu veux"

Il a ouvert de grands yeux et m'a dit :" Mais Maman je t'en ai pas parlé parce que c'est pas grave, ça me passe trois km au dessus de la tête. C'est des c... s'ils me traitaient pas de pauvre, ils me traiteraient d'autre chose. C'est juste que j'ai pas d'habits de marque, et moi, je m'en fiche des marques, c'est pas ça qui compte. Mais eux c'est des gamins dans leurs têtes, et ils l'ont pas compris.
Toutes façons, on est toujours le pauvre d'un autre !
Et demander à G..... de venir me chercher en voiture, ce serait leur montrer que j'écoute ce qu'ils me disent. Ce serait leur donner raison. Donc non merci."

Je m'étais fait plein de films - pourquoi comment blablabla, alors que lui gérait ça de façon très saine et prosaîque, avec une bonne dose de confiance en lui.

Son discours tenait tellement la route, que je l'ai laissé faire, à sa manière.
Et le côté gratifiant, c'est que, bien que je manque cruellement de confiance en moi, j'ai réussi à lui en donner !

Ensuite, je dirai que c'est bien de lire, d'apprendre de l'expérience des autres, mais il faut aussi se faire confiance et adapter en fonction de sa propre expérience.
Quand j'étais enceinte, j'avais tellement peur de replonger ou d'être une mère maltraitante, j'ai lu ou relu tous les bouquins de psy et sur l'enfance de la bibli, et quand mon fils est né, j'ai fermé les livres et j'ai plongé dans la vie.
J'ai juste gardé un de ces livres sur comment élever son bébé, avec les maladies, les acquisitions etc... Mais ce que j'avais lu et appris avait fait son chemin en moi, et ressortait naturellement dans mes actes et mes paroles.

J'ai toujours aimé Dolto et son humanité, son espoir en la vie et les hommes.
Quand j'étais enceinte, en hôpital psy - je voulais absolument avoir un suivi pour montrer que j'assurais, je ne voulais pas qu'on mette un éducateur à mon fils pour MES conneries - j'ai eu la chance qu'une infirmière de l'équipe ait travaillé avec Dolto.
Contrairement aux autres qui voulaient que j'accouche sous x, elle s'est tout de suite rangé de mon côté, qui était celui du bébé.
Elle m'a proposé un truc qui m'a paru saugrenu : c'est la possibilité de me baigner dans une petite piscine, destinée à la ré éducation. J'ai toujours aimé l'eau et je savais qu'elle voulait m'aider, j'ai donc accepté.
Elle venait dans le bassin avec moi et m'enseignait les bases de la sophrologie. Que ces moments furent précieux.
Dans l'eau, j'étais bien, coupée de tout ce qui n'était pas moi et mon enfant. Je me recentrais sur moi et sur lui pour prendre des forces. Je n'étais plus une droguée, mais une maman.

Pour ce qui est des dealers, je ne sais vraiment pas quoi vous dire...
D'un côté, l'ancienne loi de la rue me dit : balancer, c'est interdit, de l'autre, en tant que maman, je comprends parfaitement vos interrogations.

J'aurais tendance à me dire que des dealers, y'en a partout, on en enlève un il en repousse trois, donc en toutes logique, mieux vaut renforcer votre fils que faire la chasse aux dealers. Même si c'est pas juste...

Ensuite, je me méfie des rumeurs, je mène une vie quasi-monacale, et pourtant, étant mère célibataire et désargentée, je suis le "cas social du quartier". Les gens me jugent en fonction de ma position sociale et du Dieu Argent.
Et quand j'ai tenté de soigner mon hépathite C - une infirmière venait me faire des piqûres régulièrement - la vieille mamie en bas de chez moi ( elle a une tête de mamie nova, mais est d'une méchanceté bête à crever) a été raconter partout que j'avais le sida. Du coup, j'ai arrêté de lui offrir des fleurs et de lui faire ses courses.
Je n'ose imaginer ce qu'elle raconte aujourd'hui !!

Et puis surtout, ce n'est pas dit que la police va faire quelque chose...

Depuis un an, un exhibitionniste se balade autour de chez nous, avec une préférence marquée pour les fillettes de douze ans. Notre seul espoir, c'est de relever son numéro d'immatriculation pour que la police se décide à intervenir.
Il y a eu au moins dix plaintes de déposées, dans différents commissariats, et bien, elles n'étaient même pas regroupées... Il a fallu que les parents râlent pour qu'elles le soient.
Tant qu'il n'y a pas "d'agression physique" - je touche du bois - ben, c'est loin d'être une priorité.

Notre seul moyen de lutter, c'est de faire circuler l'info un maximum. Parce que s'il y a eu dix plaintes déposées, c'est qu'il y a eu le double ou le triple de faits, entre les enfants qui n'osent rien dire, ou trainaient quand ils auraient du être à la maison, les parents qui ne disent rien parce que "c'est la honte"....

Je comprends que vous essayez de faire au mieux pour aider votre fils. Mais j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux garder votre énergie pour aider votre fils, plutôt que de vous jeter dans un combat sans fin.

Surtout que les vrais dealers, ceux qui ne fument pas et vendent, qui profitent du malheur des autres, sont souvent bien intégrés dans la bourgeoisie locale.

Avez vous eu le temps d'aller voir le pédo psy ? Avez vous pu parler avec l'association ? Votre fils est il partant pour un suivi ?

Surtout, dites lui bien, et montrez lui par des actes, que vous préférez qu'il vous dise la vérité. Que c'est la seule façon de progresser.
Même sur les petites choses. Quand il vous dit de lui même qu'il a été puni au lycée, grondez le moins que si vous l'apprenez par x ou y.
Dites lui que quoiqu'il arrive, vous pourrez l'aider, cacher les problèmes, c'est les laisser pourrir. Et donc plus compliqué de les résoudre.

N'hésitez pas à écrire, si cela vous fait du bien, je reste dans le coin !

Bonne journée
bluenaranja

Profil supprimé jeudi 13 octobre 2011 13:38:22