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Bonjour Malice,
Effectivement votre petit ami a l'air de s'être enfoncé dans des comportements addictifs où la drogue compte plus que tout. Dans ce contexte, si vous pouvez essayer de l'aider, vous ne pouvez néanmoins pas tout faire pour lui et certainement pas "le sauver". C'est une angoisse à laquelle sont confrontés la plupart des proches des usagers de drogues que de ne pas oser partir de peur que cela soit pire. Et vous, pour le coup, sur la base de votre propre expérience, vous envisagez bien le pire.
Alors, s'il va être difficile de vous enlever cette idée de la tête, songez tout de même que vous n'êtes pas responsable de ses faits et gestes. Si vous l’étiez il aurait arrêté ou se contrôlerait selon vos souhaits. Mais ce n'est pas le cas parce qu'il a malgré tout son libre arbitre. Certes la drogue lui dicte probablement la plupart de ses comportements, cependant il garde une marge et il peut toujours faire des choix. Vous n'êtes pas responsable s'il ne fait pas les bons et ne vous écoute pas. Je crois que vous devez accepter cela justement pour avoir une autre attitude vis-à-vis de lui, peut-être plus aidante mais surtout pour que vous en souffriez moins.
En effet, c'est peut-être précisément en le "lâchant" sur ce qu'il doit faire que vous allez lui donner la marge nécessaire pour se positionner et comprendre que ce qu'il fait ce sont aussi ses choix. A partir de là il sera déjà plus capable de se dire qu'il peut arrêter (qu'il en a le pouvoir) et qu'il aurait peut-être intérêt à le faire ou du moins à changer quelque chose dans sa consommation. Si au contraire vous le prenez trop par la main, si vous vous mettez dans la position du "sauveur", alors forcément vous allez avoir des attitudes culpabilisantes et "infantilisantes" qui ne vont que lui faire prolonger son envie de se droguer.
Faites la part des choses : vous vous positionnez "contre" ses consommations non par principe mais bien parce que cela lui enlève sa lucidité et que cela génère plein de choses chez lui que vous n'aimez pas et qui vous font peur. Vous avez peut-être besoin de lui pour qu'il vous rassure sur le fait que le pire que vous imaginez ne va pas arriver (demandez-lui de vous rassurer plutôt que d'arrêter). Mais dans le même temps vous reconnaissez, et vous lui dites, que seul lui peut changer quelque chose et qu'il y a jusqu'à présent eu beaucoup de promesses non suivies d'effet de sa part. S'il continue comme cela il est clair pour vous que vous ne le supporterez pas parce que cela vous entraîne vers le bas. C'est du moins ce que vous dites aujourd'hui. Qu'a-t-il envie de faire sachant cela ? S'il fait l'autruche, s'il ne veut rien faire, s'il continue à faire des promesses sans agir, peut-être cela signifie-t-il que votre présence à ses côtés n'est pas suffisante pour l'aider. S'il réagit, alors discutez ensemble des suites à donner, des objectifs, des stratégies à adopter pour essayer de les atteindre et du rôle que vous pouvez jouer là-dedans. Ainsi vous pourrez mieux trouver votre place pour l'aider efficacement. Dans tous les cas soyez très concrets tous les deux sur les objectifs pour éviter les promesses en l'air. Il faut que ses progrès soient mesurables.
Mais souvenez-vous toujours que sans lui vous ne pourrez rien faire et que si effectivement cette situation vous entraîne vers la bas alors il est important de vous préserver, quel que soit les moyens que vous trouvez pour vous préserver de cette situation (le quitter, penser à vous d'abord, etc.).
Vous pouvez en parler à ses parents car cela les mettra en position eux aussi de faire quelque chose, d'essayer de l'aider. Parlez-en à ses amis aussi avant de les "disqualifier" : s'ils ne réalisent pas qu'il est mal ils ne risquent pas d'essayer de l'aider et ce n'est pas parce qu'on ne connaît pas le milieu de la drogue qu'on est incapable d'aider ! Il est en effet est important que vous ne restiez pas seule avec ce problème, que vous établissiez un réseau d'aide autour de lui. Vous vous en sentirez mieux et vous augmenterez les chances qu'il s'en sorte.
Enfin, pour ce qui est de l'aide par les professionnels, les Consultations jeunes consommateurs (CJC) ou les Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) peuvent le recevoir ou vous recevoir ou les deux. C'est gratuit et sur rendez-vous. Les CJC vont vous permettre de mettre la situation à plat et de vous positionner face à cette situation. Les Csapa vont vous permettre de parler "soins", "aide" pour votre petit ami mais vous diront qu'ils ne peuvent rien faire si lui-même ne veut pas tenter quelque chose. Dans la colonne de droite ci-contre vous verrez une carte de France stylisée. Cliquez dessus pour accéder à notre répertoire. Il vous suffit d'entrer votre département pour trouver les ressources d'aide disponibles à proximité. Bien sûr, vous pouvez aussi appeler notre ligne "Drogues info service" (0 800 23 13 13 ou 01 70 23 13 13) pour "en parler" et avoir une orientation personnalisée.
Bon courage à vous !
Cordialement,
le modérateur.
Moderateur mardi 03 février 2015 11:35:23
Modéré par: Drogues info service
Modéré par: anonymous