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Bonjour Lolitadu40,
Merci d'avoir laissé votre message ici.
Votre mari est progressivement tombé dans l'addiction à la cocaïne qui est compensée aussi, comme souvent, par de l'alcool lorsqu'il n'en n'a plus à disposition. Vous ne lui faites plus confiance et c'est tout à fait compréhensible dans la mesure où, bien qu'ayant essayé d'arrêter, il a recommencé. La nuance que j'apporterais cependant c'est que votre mari ne contrôle lui-même plus sa consommation, c'est au-delà de sa volonté. En effet, l'usage régulier de cocaïne a fini par transformer l'équilibre de son cerveau qui notamment ne produit plus, ou plus assez, de dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans le plaisir. Il a "besoin" de la cocaïne pour déclencher le plaisir ou, comme bien souvent chez les usagers réguliers de cocaïne, pour se sentir "normal". En effet, au bout d'un moment les usagers dépendants de la cocaïne ne prennent même plus celle-ci pour se sentir stimulé mais juste pour ne pas se sentir déprimé. Tout arrêt de cocaïne trop prolongé les mets dans une humeur noire et la dépression. A cela s'ajoutent des effets comme l'anxiété, les troubles du caractère, la paranoïa. Tous ces effets que vous subissez malheureusement aujourd'hui.
Votre mari est donc d'une certaine manière "malade" tout en étant peut-être dans l'illusion de pouvoir contrôler ce qu'il fait. La première visite à l'addictologue n'a pas été très concluante mais il semble que la situation ait été un peu sous-estimée à cette époque ou bien qu'elle a évolué négativement ensuite. S'en remettre à sa seule "motivation" est en effet un peu léger mais peut-être aussi votre mari a-t-il cru que cela serait suffisant. Aujourd'hui c'est un échec et il serait sage de pouvoir en faire le constat non pour dire que l'addictologue n'est d'aucune aide, mais pour se dire qu'il faut essayer "autre chose" (avec l'addictologue de préférence ou un autre professionnel si celui-ci ne propose rien de plus concret) car la problématique reste la même : votre couple est en danger.
Ce qui a été "positif" dans la première démarche a été que dès que vous avez évoqué la séparation il a essayé de faire des efforts. Cela signifie malgré tout qu'il tient à vous et que votre relation commune a un sens pour lui. Sans tomber dans l'excès du "chantage à la séparation", la qualité de votre relation avec lui est un vrai point d'appui pour essayer de le ramener vers le soin. Je vous recommanderais de parler de vous, de ce que vous ressentez en employant le "je" et de faire état de vos émotions et de vos besoins. Demandez-lui de l'aide pour vous plutôt que de lui demander directement d'arrêter. C'est une manière différente d'attaquer le problème qui lui laisse l'opportunité de se positionner sans le bloquer par résistance à une demande d'arrêt.
Cependant c'est bien d'aide dont il aurait besoin car on ne se sort pas de la cocaïne comme cela et s'il arrête il aura a faire face à une période difficile de déprime. Il peut aller revoir l'addictologue déjà vu ou peut-être essayer d'en voir un autre. Il peut aussi s'adresser à votre médecin de famille si c'est plus facile. Je ne sais pas si l'addictologue a été vu dans le cadre d'un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) mais sachez que vous trouverez les coordonnées du Csapa le plus proche dans notre rubrique "adresses utiles" : http://www.drogues-info-service.fr/Adresses-utiles
Vous pouvez vous-même avoir recours au Csapa, pour vous. En effet les Csapa reçoivent et soutiennent aussi gratuitement les proches. Actuellement vous semblez perdre pied face à la situation. Il n'y a pas de honte à cela car c'est difficile. Il est violent et il faut pouvoir vous en protéger. Vous êtes aussi follement inquiète et vous aimeriez pouvoir contrôler la situation, d'où vos appels multiples qui n'arrangent rien mais qui sont bien le symptôme de votre panique. Au Csapa vous pourrez parler sans être jugée. Il y aura aussi peut-être un groupe de parole "entourage", ce qui aide beaucoup. Vous pouvez également nous appeler ponctuellement si vous le souhaitez, n'hésitez pas : 0 800 23 13 13 (8h-2h, 7j/7). Commencez par là quoi que fasse à côté votre mari : si vous ne pouvez pas l'obliger à se soigner vous pouvez au moins recevoir une aide qui vous permettra de mieux savoir quoi faire.
N'hésitez pas à nous raconter comment cela évolue.
Cordialement,
le modérateur.
Moderateur lundi 25 avril 2016 10:13:00