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ihtram - 21/08/2011 13:02:37

... et comment ça fonctionne, parfois {{très bien}}?

voici ma propre expérience de l'aventure "psychothérapie":


j'allais très mal (j'utilise l'imparfait) depuis des années. Peu importe ici les causes.


Ce mal être s'exprimait de différentes façons, plutôt discrètes, sauf l'une qui a fini par envahir toute ma vie: l'anorexie/boulimie. Celles (et, un peu plus rare, ceux) qui connaissent, comprennent de quoi je parle. Pour les autres, je peux juste dire que c'est une addiction terrible, qui révèle, et engendre, de grandes souffrances, et dont on ne sort pas tout seul.

J'étais incapable d'en parler, sauf qu'un jour, mon corps a craqué et j'ai été hospitalisée 3 mois en clinique psychiatrique (ah, ces mots "clinique psychiatrique", "hopital psychiatrique" qui résonnent toujours de façon si particulière !). Une clinique à la pointe en ce qui concerne les troubles du comportement alimentaire. Une chance pour moi, c'est vrai: des équipes compétentes, un panel d'outils thérapeutiques, art-thérapie, théâtre, relaxation, groupes de paroles etc)

et {{aussi et surtout}}: mon engagement actif dans cette thérapie, ma participation, mon investissement, chacun de ces termes convient. J'en ai bavé, je vous assure. Manger est un acte essentiel, vital. Alors quand manger est devenu pendant des années, {{une horreur}}, c'est dur de réapprendre. Je me souviens d'épisodes paticulièrement douloureux, par exemple, de retour chez moi, je devais composer mes repas et respecter ce dont nous avions convenu avec le toubib.
Dès le lendemain de ma sortie, je me suis trouvée confrontée à de graves difficultés familiales, c'était super dur. Moi, je mangeais mon repas -entrée, protéines, féculent, légumes, fromage, dessert !!!)en pleurant toutes les larmes de mon corps. A chaque bouchée: 10 cl de larmes!...


Je vous passe les détails; j'ai guéri complètement.

La psychothérapie entamée à ce moment-là m'a permis de dénouer beaucoup de noeuds, de remonter dans mon enfance, j'ai commencé à apprendre à exprimer mes émotions autrement qu'en me détruisant.

Peut-être que les TCA (troubles du comportement alimentaire) paraissent à certains "{ {{mineurs}} }" ou en tt cas pas comparables à la consommation de drogues, je sais pas. Je n'ai jamais pris aucune drogue, je ne peux pas en parler, sauf à dire que les addictions ont en commun de nombreux points.


J'ai parlé de mon anorexie-boulimie en premier, mais en fait, il y avait déjà eu en parallèle des clashs importants dans ma vie, des épisodes dépressifs, dont l'un accompagné d'une TS.

Guérie de mes TCA, je n'étais pas pour autant parvenue à l'équilibre: re-dépressions, auto-mutilations,...
Il me restait donc un long chemin, un gros travail à faire sur moi-même.

Comme lors de mon séjour en clinique, j'ai fait feu de tout bois, seule et comme j'ai pu, j'ai sollicité toutes les aides que je pouvais: mon médecin généraliste, mon centre médico-psychologique, une psychologue, (et ponctuellement, les aides par web ou téléphone) et aussi: l'écriture, le dessin, noter mes rêves, lire des bouquins spécialisés (d'auteurs crédibles!) etc etc

Pendant tout ce temps, j'ai fait plein d'erreurs, j'ai tâtonné, je suis tombée, j'ai fait des trucs idiots, néfastes, des trucs dont j'ai honte,je me suis fourvoyée, mais... j'ai {{progressé}}.

Je remercie ma psy, l'équipe qui m'a entourée, ils m'ont amenée à la vraie vie. Et je me remercie moi, pour les efforts que j'ai fait, ce (très) dur et (pour moi en tout cas, long) travail.

Dur, long, passionnant aussi, gratifiant. C'est pourquoi, perso, j'aime bien parler "d'aventure". Mais, bon, c'est mon truc!

{Toutes ces années, je me suis bcp centrée sur moi-même, du coup, j'ai laissé déraper mon fils, alors pré-ado: hash, déscolarisation, héro, méthadone, TS, aujourd'hui, c'est lui qui est en HP.

{Mais: réécrire le passé? pas possible...
Faudrait remonter bien loin et changer bcp de choses, hein? rencontres, enfance, histoires familiales...} }

Quand mon moral est pas trop cassé, je me dis que, si {{ma}} propre douloureuse
histoire a malheureusement contribué à écrire {{sa}} douloureuse histoire , mon mieux-être pourra contribuer au sien.


je m'aperçois que ma première phrase {"comment ça fonctionne..."} prête à confusion car je n'ai fait qu'évoquer mon expérience. je n'aurais pas eu la prétention d'expliquer la psychothérapie!

Je voulais juste donner confiance et encouragement à ceux que le seul préfixe "psy" rebute. Encore que perso,j'aimerais qu'il y ait un autre mot. La "psyché", c'est l'âme, le miroir... je ne suis pas sûre que les troubles dits psychologiques relèvent de ... l'âme (?)

Profil supprimé dimanche 21 août 2011 11:02:37