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Aconitum - 06/10/2021 10:55:20

Bonjour Mo,

Contente d’avoir de tes nouvelles!
Nous ça suit son cours, moi plutôt pas mal sauf un peu de fatigue à cause des insomnies - je fais des rêves qui devraient m’inspirer des bouquins, de vrais films - des polars à suspens qui me réveillent d’un coup à 3h du mat- mais on gère nos emplois du temps avec assez de liberté que ce soit jouable;
Pour mon chéri c’est encore chaud, et les angoisses sont encore présentes certains matins. Un quart de xanax et ça repart, mais on comprend bien maintenant comment l’hypothalamus et l’hypophyse ont de l’importance dans nos humeurs et réactions, c’est pas si anodin un sevrage après autant de temps et de quantités consommées.

J’en suis même très étonnée moins qui banalisait plutôt le cannabis- mais c’est vrai qu’il était moins fort quand on a commencé, on n’a juste pas vu que le produit avait changé.. bref, ça va et on est contents de nous: la routine « sans joint » s’est installée, et j’avais peur de trouver ça triste et plat, pas assez r&roll, mais je me force à me souvenir que de toutes façons ce n’était pas si r&roll que ça de fumer en rentrant ou devant la télé avant d’aller dormir (c’était devenu ça).

Donc l’un dans l’autre, ça ne change pas grand chose au côté routinier de la vie, sauf plus de pêche au réveil et plus d’envie de faire des trucs, même si je manque encore de « la grande passion » qui m’absorberait - ce que l’on cherche tous au fond. L’écriture peut être? Bon pour l’instant on continue de bosser sur notre boîte toute neuve, c’est déjà bien.

Te concernant: Beaucoup de questionnements dis-donc, et effectivement une même réponse (ou non-réponse plutôt): la beuh qui évite de se taper les problèmes frontalement. Je suis un peu rude sûrement, mais je me permets car je pense que le pouvoir d’évitement du canna est une fausse solution, culpabilisante puisqu’elle n’est plus festive depuis longtemps et que tout ce qu’on met de côté sans le régler revient tôt ou tard, avec en plus une charge de culpabilité qui atteint l’estime de soit, saloperie.

En plus, je me permets car j’ai l’impression de me reconnaître un peu: à 38 ans je n’étais pas avec mon copain actuel mais avec un homme marié, père de famille également, et avais aussi un boulot très prenant, stressant, avec des responsabilités qui m’empêchaient souvent de dormir. Je ne sais pas si tu as des enfants ou le souhait d’en avoir, moi c’était non, ce sera peut être là la différence. En tous cas, à 38 ans c’était le temps des grandes questions et aussi de la grande déprime- je fumais déjà et peut-être que ça jouait déjà. En tous cas, un jour plus bas que terre j’ai fini par appeler un psychiatre. J’ai regretté jusqu’au rdv mais suis quand même allée. J’ai pleuré tout le temps du rdv, il m’a arrêté 15 j d’office et m’a donné de la paroxétine. Je n’ai pas avoué fumer, ce qui est une connerie car sans doute j’aurais arrêté dans la lancée, mais en tous cas, on a bien bossé sur « moi ».

Je lui expliquais aussi chercher le sens de ma vie, coincée dans avec des gens qui choisissaient pour moi: mon mec de l’époque : pas se voir le week-en, rarement en soirée en semaine sauf lors de ses prétendus déplacements, une nuit complète si lui pouvait, et moi à attendre comme une conne transie d’amour, prête à annuler toute activité pour 2h avec lui. Bref, l’arnaque. Je me souviens de ses réponses qui me guident encore: c’est aux actes que l’on mesure l’attachement, et force était de constater que je me faisais bien couilloner dans l’histoire.

Il me racontait l’histoire de cette femme qui venait le voir pour un problème d’alcoolisme de son mari. elle n’en pouvait plus, mais lui achetait chaque jour ses binouzes pour avoir la paix et être sure qu’il ne la quitterait pas. Je m’en souviens comme si c’était hier, j’avais trouvé que ça n’avait rien à voir avec moi. Il m’avait juste répondu de réfléchir à mes dépendances, et à ce qui me menait dans cette relation à part la peur d’être encore plus seule. Je l’ai vu toutes les semaines pendant 4/5 mois, je ne sais plus, la paroxétine m’a aidée aussi, et j’ai quitté du jour au lendemain ma relation toxique et unilatérale ce qui m’a procuré un grand sentiment d’orgueil retrouvé- qui ne me quitte plus à vrai dire.
15 jours après j’ai rencontré mon chéri de maintenant, j’étais revigorée et plus sure de moi, du coup prête pour une vraie relation « équilibrée » même si c’est bien dommage qu’on ait eu le cannabis en fond de tableau. Ceci dit, il était redevenu « récréatif » au début, au lieu d’être lié à l’évitement.

Pour revenir au cannabis, je pense maintenant que c’est un symptôme, pas un but en soit, un truc facile qu’on a trouvé pour tourner autour du pot et éviter d’affronter ce qui nous fait le plus peur. Je pense que se faire aider pour dégrossir le bordel et retrouver les moyens de penser sereinement en attaquant les problèmes l’un après l’autre, jour après jour, est LE truc à faire quand on pense que c’est un mic-mac dont on ne verra pas le bout.

Le psy te fout à poil, toutes tes fringues sont sur un gros porte-manteau, et on se rhabille tranquillement sans se mettre la rate au cours-bouillon puisqu’il est là pour aider à fermer des boutons ou refaire des lacets qu’on n’arrive plus à faire avec nos grosses paluches. ça m’a fait un bien fou, qui m’aide encore maintenant à prendre beaucoup de recul sur la vie.ça a été idem avec le boulot: compliqué de le quitter, mais au bout du compte c’était aussi compliqué de rester dans cet engrenage malsain limite esclavagisme: avec le recul on a la force de réfléchir à des plans B, il y en a toujours, et après le reste c’est de l’organisation.

Va voir « quelqu’un » (le fameux « quelqu’un » blunk ), tu vas y gagner beaucoup de liberté et de temps de vie. Le plus compliqué est le 1r appel, celui du 1r Rdv, mais du coup, là, ça vaut peut-être le coup de le faire en fumant un joint si c’est pour qu’ensuite tout s’enchaîne positivement. Voilà mon avis.
Continue de me dire, ça m’intéresse!

Profil supprimé mercredi 06 octobre 2021 08:55:21