Benito04 - 03/04/2025 19:22:26

Bonjour tout le monde,

J’ai arrêté de fumer en juin 2024 après plusieurs tentatives infructueuses de me détacher de cette substance.
Pour m’assurer de ne plus avoir la possibilité de rechuter, j’ai pris une décision radicale : déménager à 800 km de chez moi.
Je me suis dit que couper un peu les ponts avec tout ce qui me rattachait à mon passé serait une bonne idée et que cela m’aiderait sûrement dans mon sevrage, en me permettant de prendre du recul. Surtout, je ne pense pas que j’aurais pu arrêter si je n’avais pas pris cette décision sur un coup de tête.

J’ai donc fumé de 2019 à juin 2024, et dès le premier mois dans mon nouveau chez-moi, j’ai vécu ma première crise de panique pendant que je faisais les courses dans un Leclerc.

Tout a commencé par de légères douleurs dans mes orteils, suivies d’une sensation étrange qui a complètement engourdi ma jambe. Après ces deux symptômes, j’ai basculé dans ce qui semblait être un malaise vagal.

Ce qui est impressionnant, c’est le temps que j’ai mis à comprendre ce qui m’arrivait. Pendant un mois, j’en riais même, convaincu que tout allait bien.

Puis ça m’a rattrapé. Une crise d’angoisse en pleine course avec ma copine m’a poussé à me rendre aux urgences… pour en ressortir avec encore plus de questions.

J’ai fini par décrocher un CDI, mais je n’ai pas pu le garder. Dès le premier jour, j’ai vécu une énorme crise d’angoisse dès le matin. J’ai trouvé la force de tenir le coup, mais cette sensation de mal-être ne me quittait pas…

J’ai donc pris rendez-vous avec une psychologue, sur conseil de mon médecin traitant, et j’ai enfin pu obtenir des réponses à mes questions.

Ma consommation a sûrement mis en pause mes troubles anxieux. Je me souviens qu’avant de fumer, j’avais déjà des périodes de stress intense (avec des nausées sans vomissements), au point de croire que j’avais une phobie de vomir.

Aujourd’hui, je dois reprendre ma vie en main, reprendre le travail que je n’ai pas su affronter avant de tomber dans cet engrenage qu’est le cannabis.

Est-ce que cette substance a aggravé mes symptômes existants ? Je ne sais pas.

Mais ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui, j’en souffre. Et c’est quelque chose que je dois porter avec moi partout où je vais, sauf chez moi, où je me sens bien.

C’est un combat permanent, sans durée définie. Cette impression d’être contraint par le stress est horrible et nourrit même la dépression.

On ne se sent plus maître de son corps, ni de son esprit.

Aujourd’hui, je suis sur le départ. Je compte revenir vers chez moi, mais je suis rempli de doutes :

Comment vais-je réagir ?

Est-ce que je vais réussir à travailler ? (chose que j’ai pourtant faite pendant 5 mois)

Vais-je pouvoir faire mes courses tranquillement, sans déclencher une crise de panique ?

On verra bien… Pourtant, dans cette nouvelle région, pendant un bon mois, j’ai eu l’impression de revivre. J’ai recommencé à ressentir mon corps et mon esprit.

Mais il y a quelques jours encore, une nouvelle micro-crise. Cette fois, dans un centre de contrôle technique (histoire de changer). Puis, en allant faire les courses avec ma copine, rebelote : des vertiges, comme avant.

Heureusement, avec le temps, j’ai appris à mieux gérer. J’arrive à apaiser les crises, mais c’est épuisant, autant physiquement que moralement.

L’impression de vivre des hauts et des bas, sans jamais trouver un juste milieu… Tout va bien pendant un moment, et puis, soudain, une piqûre de rappel imprévisible.

Bref, ne tombez jamais dans la drogue si vous souffrez d’anxiété (et même si vous n’en avez pas !). Battez-vous ! Et si vous êtes en plein dedans, dites-vous qu’une crise n’est pas un échec.

J’ai réussi à me confronter à des situations stressantes volontairement. J’ai exercé deux métiers différents en intérim, et je peux vous assurer que jamais, durant ma période de consommation, je n’aurais eu le courage de le faire.

Je suis encore la tête sous l’eau, mais je garde espoir en des jours meilleurs. Cette période m’a au moins appris à prendre soin de moi et à écouter mon corps.