Moderateur - 06/09/2018 10:19:36

Bonjour Lily42,

La dépendance à la cocaïne est bien particulière. Vous illustrez aussi que certains sont plus sensibles que d'autres à cette dépendance car vous avez plongé très rapidement là où pour d'autres cela aurait pris plus de temps et où d'autres encore réussissent à rester consommateurs occasionnels. Mais nous n'allons pas refaire l'histoire : vous avez goûté à cette drogue, d'une certaine manière elle vous "correspond" et/ou vous y êtes très sensible et aujourd'hui vous êtes en difficulté.

Si je comprends bien vous constatez la destruction que cela amène chez vous sans pour autant que vous puissiez réellement ressentir l'envie de lui tourner le dos. Vous concevez rationnellement qu'il faudrait arrêter tout cela mais vous ne le vivez pas ou vous ne vous enlevez pas de la tête l'idée d'en consommer. C'est cette dichotomie qui est très caractéristique avec la dépendance à la cocaïne. On voudrait bien arrêter, on sait qu'on a intérêt à le faire mais on est aussi prêt à consommer dès que l'occasion se présente, indifférent parfois à tout ce qui peut arriver tant qu'on en a.

Ce que vous éprouvez d'autres l'ont déjà vécu. Vous n'êtes pas la seule consommatrice à qui cela arrive. La recommandation que l'on peut vous faire est de faire comme kaalinox : aller consulter des spécialistes des addictions et être accompagnés sur le court, moyen ou long terme. Les professionnels des addictions peuvent vous recevoir gratuitement dans le cadre de consultations dans un CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie). Ils vous aideront à arrêter la cocaïne, à redéfinir vos priorités, à changer certaines habitudes, à "rebrancher les câbles" entre votre volonté et ce que vous faites, à faire face aux contrecoups d'un arrêt (fatigue, irritabilité, état dépressif...), à envisager les situations propices à la rechute et à les éviter ou les gérer, etc. Les équipes pluridisciplinaires des CSAPA peuvent vraiment vous aider sur tous les plans : médical, psychologique, social... Elle s'adaptent à vos besoins et à là où vous en êtes. Même si vous n'êtes pas sûre de vouloir arrêter vous serez reçue. Ces professionnels peuvent vous aider à changer et c'est vraiment une piste à suivre.

Enfin parlez. Parlez-en pour extérioriser vos problèmes et vous en saisir. Parlez-en pour poser vos questions et éviter que, sans réponses, elles bloquent votre processus d'arrêt.

N'hésitez pas à appeler notre ligne d'écoute pour obtenir des adresses ou en parler : 0 800 23 13 13 tous les jours de 8h à 2h (gratuit et anonyme).

Cordialement,

le modérateur.