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Bonjour Lorenzo,
cette réponse intervient alors que vous êtes sans doute hospitalisé pour le sevrage et la substitution de votre traitement. J'espère déjà que vous aurez pu aller jusqu'à ce processus sans trop de réticences tout de même.
Ce que vous éprouvez peut être résumé en un mot : ambivalence. L'ambivalence c'est penser ou ressentir en même temps deux choses contradictoires. C'est très humain et cela manifeste surtout dans les moments où justement on doit prendre une décision.
Vous savez, vous l'écrivez vous-même, que vous ne pouvez pas continuer comme cela. Vous n'avez pas d'avenir à continuer à prendre Oxycodone et Fentanyl parce qu'au fil du temps ils vont perdre leurs propriétés antalgiques et vous aurez besoin d'en prendre de plus en plus pour atténuer la douleur.
Cependant vous êtes aussi "accro", c'est-à-dire que le sevrage va créer un manque douloureux, et en plus vous n'êtes pas si insensible que vous le dites - même si ce n'est pas ce que vous recherchez en premier - aux effets positifs de ces opiacés. Que vous l'appeliez "euphorie", "bien être orgasmique" ou autre vous l'éprouvez et il vous est difficile d'y renoncer.
C'est normal d'éprouver cela et vous devriez pouvoir en parler sans honte à vos médecins. Oui la morphine est aussi une source de plaisir. Non ce n'est pas ce que vous cherchez à la base mais c'est, que vous le vouliez ou non, quelque chose que vous éprouvez aussi.
Le danger c'est que vous ne vouliez pas renoncer à ce plaisir et qu'il prenne le dessus, qu'il finisse par être l'objet de votre prise de médicament en lieu et place de la recherche de l'effet antalgique. Il est donc déjà utile que vous stoppiez-là ces traitements. Mais il est important aussi en effet que vous en parliez pour expulser ce problème de votre tête et que vos médecins puissent anticiper vos difficultés éventuelles à ne pas chercher à en reprendre après le sevrage. Car il va aussi y avoir un "après" sevrage, des moments où vous serez très attiré par la reprise d'opiacés. Ces moments vont être assez intenses mais de courte durée et s'estomper progressivement mais il faut que vous soyez prêt à les affronter, à dire "non". Alors parlez-en à vos médecins. Ils comprendront la situation, ils ont sans doute l'habitude.
Cordialement,
le modérateur.
Moderateur jeudi 31 mars 2016 12:51:16