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Du réflexe de Pavlov et de la buprénorphine

Par bluenaranja

Bonjour,

Juste une petit "billet d'humeur", on va dire... Je vais très bien, tellement bien que je me suis dit, tiens, je vais passer du sub à la bupré générique, histoire de faire économiser 40 cts par boite à la Sécu - en théorie, je râle toujours parce que finalement, ce sont les honnêtes gens qui payent pour les fautes de ceux qui le sont moins : toujours plus de papiers, de justificatifs à fournir, mais en pratique, je suis la première à être d'accord pour faire un effort.

Donc dans un grand élan de n'importe quoi, ce matin, au lieu des qq mg de sub que je prends depuis des années, je prends de la buprénorphine. Trois mg, déjà, le comprimé que je dois couper en deux, au lieu de le casser 'avé les doigts" je prends un couteau, et là je me retrouve avec de la poudre que je rassemble avec une carte - oh doux souvenirs des temps passés - bon, ça, ça va je gère.

Mais là où vraiment je prends un coup au moral, c'est que je me rends compte que j'y suis bien accro, à mes qq mg.
Déjà ça fond pas pareil, y'a plein de talc, puis surtout, le goût est pas le même.
Et là, je me rends compte que ce goût que je trouvais dégueulasse, ce goût qui me faisait même trouver le shoot justifiable - la bonne excuse, genre ouh c pas bon donc je le shoote - ben ce goût j'en suis arrivée à l'aimer grave. Genre réflexe de Pavlov, à peine je prends le sub, le gout est là et tout va bien.
Alors que ce putain de manque de goût m'a presque mise en panique, là, ça va, je commence à sentir le produit. Putain je me croyais plus forte que ça... Plus détachée du prod... Donc sévère remise en question suite à cette nouvelle loi sur les génériques.

Blue en mode j'ai frôlé la crise de panique pour rien...

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5 réponses


Profil supprimé - 19/09/2012 à 15h54

Bonjour Blue !

Votre message m'a fait tout d'abord un peu peur qu'il vous soit arrivé quelque chose mais en fait non vous avez montré que même si vous aviez encore quelques fragilités vous êtes globalement forte et capable de recul. C'est je crois un signe de bonne santé mentale.

L'histoire que vous racontez est également intéressante dans la mesure où elle illustre le pouvoir de suggestion dont est capable notre cerveau. Ce pouvoir qui joue des tours à plus d'un usager de drogue d'ailleurs. En effet, lorsque vous dites que le goût du Subutex joue un rôle essentiel dans votre ressenti, vous montrez que ce n'est pas seulement l'effet stricto sensu d'un médicament ou d'une drogue qui agit sur soi (il faut du temps pour que le Subutex fasse effet), mais bien aussi des éléments "psychologiques" ou des attentes que l'on peut avoir vis-à-vis d'un produit.

Vous illustrez aussi d'une certaine manière que le concept d'un médicament générique substituable à un médicament non générique, même si c'est la même molécule active qui est en jeu, peut connaître des limites.

Bon courage et merci pour l'ensemble de vos contributions et l'aide que vous apportez aux autres ici.

Le modérateur.

bluenaranja - 19/09/2012 à 16h40

Bonjour,

Et puis, je pense que je ne suis pas la seule à vivre cela actuellement, d'ailleurs, c'est con, mais je suis repassée à quatre mg... Alors que je pensais que ce passage se ferait tout naturellement, puisqu'il s'agit bien de la même molécule.
J'arrive pas à gérer les demi avec ce générique. Je continue quand même sur ma lancée, mais je vais retourner voir mon médecin pour obtenir un complément - ce qui je l'accorde n'est vraiment pas sérieux, puisqu'à la base, le but était de faire des économies...
Et c'est là aussi où le soutien et la présence du docteur et du pharmacien comptent beaucoup - le fait qu'ils prennent le temps de me parler et considèrent mon "problème", du coup, la semaine prochaine, je vais essayer un autre générique, une semaine de plus. -

J'ai toujours pris des génériques, sans aucun problème, sauf pour le sub.
Et ensuite, je me donne quinze jours pour repasser à trois mg.

Et oui, tout va bien, mais je pensais que cette transition se ferait naturellement, comme avec les autres génériques que je prends, sauf que ... !
Même si cela reste parfaitement gérable...

bonne journée
blue

Profil supprimé - 04/10/2012 à 15h58

En effet, je suis entièrement d'accord avec le fait que le Subutex avec son goût si reconnaissable a, sur moi aussi de effets différents que les génériques, bien que ce soit la même molécule. Mais quoiqu'il en soit le vrai ou le faux.....c'est bien pire à stopper que l'héroïne. Enfin, on se croit sorti d'affaire, que ça y est on ne prend plus le traitement , qu'on a passé le cap....et bien non. C'est long, très long!!!Même après 2 mois, je ressens encore le manque. A la fois physique, mal, insommnies,froid et psychologique. Je n'arrête pas d'y penser, je n'ai goût à rien....je me sens complètement vidée.....J'ai été sous traitement pendant 12 ans et j'ai stoppé d'un coup, net, car je n'arrivais pas à baisser progressivement, ou du moins pas aseez vite. J'en avais vraiment marre de cette dépendance. J'attends, je me raisonne en me disant que ça va finir par partir...mais c'est commme si c'était tellement encré dans mon corps, ds ma tête....que le manque réapparait comme ça par vague alors que l'on pense entre débarrassé. On verra, mais j'assume ma décision même si elle est vraiment insupportable!!!

Profil supprimé - 06/10/2012 à 01h14

Je viens de relire cette réponse et je ne peux m'empêcher de donner mon point de vue. Réflexe de Pavlov, conditionnement plus ou moins de ce goût du Subutex, si proche de la Vraie drogue...OK. Pour moi, en tout cas c'était pareil; mais comme elle le souligne; on s'y habitue. Ce n'est pas si grave...et comme dab, on continue, on continue à en prendre...pour se sentir, disons, normale.Par contre, il est évident que lorsque l'on arrête d'en prendre....là, c'est dur. Que ce soit du générique ou du Vrai ( histoire de labo , de commercialisation...)on se rend bien compte que c'est la même molécule. Et là, je ne comprends pas. Je ne comprends vraiment pas comment peut on encourager tous ces gens, moi la première,à prendre encore et encore ce genre de traitement qui à la base ne doit être que passager!!!Bien sûr que pour décrocher de l'héroïne c'est efficace. Mais si l'on prend de l'héroïne de façon si quotidienne , que l'on arrive à le cacher à tout son entourage, enfin bref que l'on soit vraiment accroché à ce produit...je ne pense pas que la solution soit de proposer pire!!!
En tant qu'usager, de malade, je demande de l'aide. Certes on me la donne, mais on me replonge dans une dépendance encore pire. Certes, ça reste légal..mais c'est se voiler la face. On ne me fera pas croire que d prescrire ce genre de traitement pendant des années et des années est ds le but de sevrer...au contraire!!!Pendant plus de 12 ans, chaque jour, le matin je prenais mon médicament. Un médicament, qui faisait parti de mon quotidien sans que j'en mesure vraiment les conséquences; hormis, il est vrai que je n'ai pas retouché à l'héroïne depuis.Gagner d'un côté, mais en fait si on décide de l'arrêter.. alors là...c'est pire et encore plus traitre que le manque, le vrai. ça fait maintenant plus de 2 mois que je ne prends plus de Subutex, enfin buprénorphine, et je n'ai jamais été aussi mal. On croit que ça va, on a gagné , c'est fini...et bien non, le manque est tjrs là. Je ne comprends pas que ça reste si longtemps dans le corps et la tête, bien sûr. Je m'attendais à ce que ce ne soit pas facile; mais une fois passé le cap physique , très dur d'environ 10 jours, je m'attendais ...à y penser, à avoir à affronter des difficultés psychologiques, des tentations. Mais pas du tout aux 2. J'ai ce manque , vraiment avec tous ces symptômes qui revient comme un boomerang...plus de 75 jours après ne rien avoir pris.Ce n'est pas une question de pouvoir de suggestion du cerveau. C'est physique, plus rien ne suit. La buprénorphine Manque vraiment. C'est avant le corps qui a mal et donc la tête et donc on se demande à quoi ça sert et si vraiment on peut se sortir de cette situation un jour. Là, je doute. Comment ce produit peut faire autant de dégâts, sans que l'on s'en aperçoive vraimment!! Les jours, les années passent; et c'est trop tard. Je reste persuadée que pour être aussi mal alors que je ne prends plus rien depuis donc 2 mois, c'est que ce n'est pas la solution en tout cas . Ce n'est pas normal. Je ne pense pas être une exception et je ne comprends donc vraiment pas que l'on prescrive ces traitements si longtemps et de mànière si courante apparemment.Pour ma part, je résiste car je ne veux pas retomber ds une dépendance quelle quelle soit. Je souhaite juste que les effets dévastrateurs de ce produit finiront par me lacher. Méfiance, donc. Traitements de substitution pour décro, c'est efficace... mais que le temps strictement nécessaire; sinon c'est retourner dans une spirale infernable, dure, interminable...peut être même pire que le problème de base!!!En conclusion, pour moi le plus important n'est pas si le générique ou l'autre est mieux, ça reste un détail. Pourquoi plutôt le paye t-on si cher et combien de temps.. A vie????

bluenaranja - 09/10/2012 à 17h52

Hello !

Merci d'avoir répondu Alyssa, je me sens moins seule ^-^ ! Je sais que ce que tu es en train de vivre est très compliqué. Que plusieurs fois par jour ton cerveau te susurre, à quoi ça sert de lutter ?
Après - mon expérience perso - m'a montré que ct autant difficile de décro du sub que de la came - j'ai tourné sept ans, il y a quinze ans ( pour moi le manque psychologique le plus abominable c le crack, et le manque physique, la morphine - skenan en IV- et j'ai bien dégusté puisque qu'à l'époque, j'ai décro sans substitution en hp. Juste du catapressan.
J'ai du tenir pareil six, sept mois sans came - j'étais polytox - et la même sans sub.
Il me semble que le cerveau compile tous les états de manque qu'on ressent, et nous les ressort dès qu'on est en manque de quelque chose - quand j'ai arrêté la clope, je me suis remise à rêver de came alors que cela faisait des années que ça ne m'était pas arrivé.
Le truc bien vicieux.

Surtout tiens le coup, c clair, c pas le manque physique le plus dur, c'est de tenir ds le temps et de trouver la force de se reconstruire alors que le cerveau te susurre à l'oreille, à quoi ça sert ? Pourquoi tu te bats, etc... N'hésite pas à te faire aider, psy, antidépresseur - vachement plus facile à arrêter que tout le reste une fois qu'on est posé.

courage !!!

blue - qui est piteusement revenue au sub...

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