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PierreQuiRoule - 10/05/2021 08:57:03

Bonjour

J'ai 38 ans, je suis bien inséré socialement et ancien consommateur de cannabis.
Cela fait quinze ans que j'ai arrêté et cela m'a paru être compliqué à l'époque , mais je voulais partager une lueur pour ceux qui auraient du mal.

J'ai décidé d'arrêter à mes 23 ans, après 10 ans de consommation moyenne (4-5 par journée normale, plus d'une dizaine en soirée).
Le fait avoir commencé aussi jeune était une vraie connerie, j'en ai perdu une mémoire photographique.

Au niveau des symptômes de manque, le vrai problème me paraissait être la dépendance psychologique. Physiquement je n'ai rien ressenti de particulier si ce n'est une consommation accrue de tabac pour le geste . Les proches, consommateurs pour la plupart, étaient une source potentielle de rechute. La solution était simple : DITES LEUR. S'ils tiennent à vous, ils le comprendront. Sinon, sont-ils vraiment des proches ?

La vraie raison de la consommation était les problèmes de ma vie. Une fois la fumée dissipée, restent les problèmes. Et c'est là que ça devient difficile. On a envie de fuir. De se cacher la tête dans le sable. Ne pas voir ses problèmes . Plein de possibilités s'offrent à vous : sport, méditation, en bref faire qq chose pour ne pas se focaliser uniquement sur les problèmes . Et de traiter les problèmes calmement et fermement, mais ça c'est une autre histoire. Je n'en ai pas ressenti le besoin mais je pense qu'un accompagnement psychologique peut aider.

D'en parler avec des amis aide. Mettre des mots pour traiter froidement le problème permet de s'en convaincre dans un premier temps. Ensuite, l'envie reste là, diminue avec le temps, revient plus forte lorsqu'il y a des problèmes . Le remplacement par l'alcool est aussi liée au manque, le but dans le fond restant le même : s'abrutir pour ne plus souffrir.

Mauvaise nouvelle , on souffre tout le temps. C'est un des petits soucis de la vie.
Bonne nouvelle, on souffre de sujets superficiels (modèle de smartphone, etc) une fois les problèmes de fond résolus .

Pour la façon de procéder, j'ai arrêté d'un coup. C'est dur, mais en essayant de limiter la conso , je ne constatais rien. Toujours une bonne excuse pour en fumer. Je me suis un peu éloigné des mes proches et c'était encore plus dur parce qu'isolé et avec une envie de fumer, ça n'aidait pas vraiment.

Le déclic a été quand j'ai commencé à compter . Compter la conso par jour. Compter les dépenses. Compter sans tricher. Arrivé en fin de mois ça pique. En prendre conscience froidement , c'est déjà une étape. Et de se dire que ce n'est ni mal ni bien, mais que c'est là. Parce que le réaliser sans émotions aide à analyser. Mettre de la culpabilité, de la tristesse ou autre me faisait me sentir comme un petit garçon qui avait fait une connerie. Et comme c'est là, et que c'était chiffré, je me suis dit que c'était décidé et que j'allais pas recommencé.
Et là j'ai commencé à compter les jours depuis le dernier joint.
C'était comme essayé d'avoir le meilleur score possible à un jeu.
Et on a pas envie de recommencer la partie quand le score est élevé.

J'en suis à la quatrième partie.
Elle dure depuis 15 ans.

Et si l'envie est parfois là, elle n'est pas la montagne que j'imaginais avoir à gravir.
C'est une petite colline.
Courage

PS désolé du pavé

Profil supprimé lundi 10 mai 2021 06:57:03