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- 21/07/2013 2:24:05

Salut Nella.
Comme toi, je consomme depuis longtemps (10 ans) et de façon très régulière (jusqu'à 10 joints par jour et je ne me suis arrêté en tout que quelques mois il y a 4 ans et j'ai replongé). Comme toi, j'ai fait de longues études que j'ai réussies. Le plus difficile est de prendre conscience de ses excès.

Pour la première fois depuis toutes ces années, je me suis sérieusement remis en question sur le plan professionnel. En prenant un peu de recul, je me suis rendu compte à quel point ma consommation m'avait freiné dans ma vie personnelle, sentimentale, professionnelle. J'ai également eu quelques contacts avec les drogues dures (je crois que j'ai tout essayé mise à part l'héroïne), ce qui ne m'a pas incité à arrêter le cannabis dans la mesure où j'avais connu pire.

Le moment où ta consommation que tu acceptes et vis bien devient un vrai problème est particulièrement troublant. Je suis parti un mois dans un espace reculé, sans produit et je dois avouer que cela fait du bien aussi bien physiquement que psychologiquement.

Ce moment où tout bascule, où tous les moments agréables deviennent des signes concrets d'abus, d'angoisse et conduisent à une introspection stérile, c'est le point de départ de la prise de conscience.

J'ai toujours parlé de toxicomanie, de conduite addictive (à mes proches, aux médecins, aux amis), mais j'étais toujours à la limite. J'ai toujours considéré que ma consommation était "acceptable", mais j'ai délibérément ignoré tous les signes qui me conduisaient à penser que je devais arrêter.

Le cannabis est un stimulant qui comme tu l'as dit, te permet d'accepter certaines privations dues aux études.

Je crois que le plus dur est d'abord d'en prendre conscience. Ensuite, il faut prendre le problème à bras le corps. Ce qui était un plaisir, un stimulant devient un frein, un boulet, un poids qui t'empêche d'apprécier les choses essentielles de la vie.

Je crois que le plus dur enfin, est d'accepter de se priver d'un plaisir, de couper les habitudes (dans lesquelles on s'enferme, on a peur de se lancer, de devoir changer de vie).

Accroche-toi, ne désespère pas... La vie vaut mieux que ça. On est capable de se libérer de ces chaînes. Ce n'est pas le produit qui nous emprisonne, mais l'idée que l'on se fait de la vie sans lui.

Je reprendrai la phrase de Baudelaire citée en préambule du "Guide d'aide à l'arrêt du cannabis" :
"ce que le haschisch te donne d'un côté, il te le retire de l'autre... Il te donne le pouvoir de l'imagination mais t'enlève la possibilité d'en profiter".

Courage...



Profil supprimé dimanche 21 juillet 2013 00:24:05