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cynoque - 03/11/2011 16:00:21

Si les dealers existent c'est qu'il y a de la demande. Eux remplissent le rôle que l'état se refuse à remplir, comme je l'ai dit, les drogues ont toujours existées, et elles existeront toujours, pourquoi les combattre ? C'est se battre contre des moulins à vent. Non il faut faire avec et quand bien même ça posera un problème moral au départ. Ne pas accabler un dealer de braver la loi parce que je trouve courrageux ce qu'il fait, (1) il prend de sacrés risques pour satisfaire la demande. Pas que je sois d'accord avec mais nous vivons dans une société fondamentalement capitaliste (2), et quand il y a demande il y a forcément offre. Les états du monde devraient sortir de leur position statique et suivre les directives des 19 personnalités de [la Global Commission on Drug Policy (rapport en français)->http://www.globalcommissionondrugs.org/Report] (dont Kifi Annan, Ruth Dreyfuss, George Papandréou, etc...), qui préconisent de changer les politiques des drogues, puisqu'ils se sont aperçus après 40 à 50 ans de guerre intensive, que cette guerre (la répression) a fait le contraire de porter de bons fruits, le nombre de consommateur et de vendeur (normal, l'un entraîne forcément l'autre) a explosé au lieu de baisser, et c'est le but de la répression de faire baisser ce nombre : ça n'a pas fonctionné. Et j'irai même dire que ces politiques de répression ont fait bien plus de mal qu'ellles n'en ont soignées. Les seules politiques qui ont été positives pour le peuple dans sa globalité sont les politiques de prévention et d'accompagnement, je pense qu'il faut donc aller par là. Et si donc les Etats du monde prenaient les choses en main et mettaient à disposition des demandeurs, comme des médicaments, leurs drogues pures (qualités contrôlées) et gratuites (ou remboursées) alors tout le business du deal s'écroulerait, et en quelques semaines/mois il n'y aurait tout simplement plus de dealers! Pourquoi aller acheter dans la rue à un prix prohibitif une substance dont on est même pas sur de la qualité, alors qu'en allant voir un toubib on pourrait l'avoir gratuite ? C'est en quelques sortes ce qu'a fait la Suisse avec l'héroïne médicalisée par exemple. Seulement ils ont pas été assez loin et du coup on trouve encore énormément d'héro en Suisse... A tatons hein blunk Faudrait pas que la partie "sévère et répressive" du peuple considère ses dirigeants comme des laxistes. Les dealers profitent d'un effet pervers de la prohibition pour se faire de l'argent et combler un manque. Ils sont aussi des commerçants, des capitalistes, mais sans eux, ben je pourrai pas me fournir. Et pour ce qui est de fumer, j'adore ça et ça me fait du bien (pour ma part) ça fait des années que j'utilise ça comme un médicament, seulement (toujours pour ma part) j'ai depuis un certain temps moins de mal à trouver de la morphine que du cannabis, et si les lois avaient été plus souples envers le canna, il y a de grandes chances que je ne sois jamais tombé dans la morphine! Et le cannabis, depuis que j'ai compris que ma "dépendance" n'était qu'un prétexte à fumer 24/24 et était psychologique, je n'ai plus jamais eu de mal à arrêter sur de longues périodes. Par contre j'ai conscience qu'en terme de santé, fumer un joint est moins mauvais pour moi que de me faire un shoot...

Pour ce qui est des salles de consommations, dans l'état actuel des choses (prohibition) elles sont nécessaires et solutionneraient pas mal de problèmes d'hygiènes et pas seulement d'hygiène des consommateurs, mais aussi pour les gosses qui trouvent des seringues par terre partout autour des "scènes ouvertes" (3) quand je déménagerai si il y avait une salle de conso je serai même plus tenté d'aller consommer dedans en mode "safe" que même chez moi où les conditions sont aussi parfois assez mauvaises. Alors oui bien sûr, je ne vois pas le souci s'il y avait des salles de conso un peu partout. Même et surtout en bas de chez moi! (4)

Pour ce qui est de ne rien interdire à ses enfants, il faut aussi leur inculquer les lois naturelles de savoir vivre, comme dirait un groupe assez connu {"Comme c'est pas le style de la maison, nous n'imposerons aucune loi. Nous savons qu'en toute chose, la nature les possède déjà, c'est écrit dans l'écorce des arbres, inscrit dans les veines du marbre. (...)"} (Lofofora) Une fois que l'enfant en apprentissage de la vie a compris ça et connait les limites naturelles à ne pas dépasser, on a plus rien à lui interdire... C'est là où je te rejoint sur les limites, mais ce n'est pas à nous de les imposer, nous il faut qu'on les transmette. Aussi pour avoir du plaisir à apprendre, il faut vivre à peu près sereinement. Je prend mon exemple. Etant enfant, ma mère était barge, elle frappait, criait, hurlait, et refrappait. Résultat, ses fils étaient mal dans leur peaux, et malgré une capacité étonnante à apprendre, ils ne travaillaient pas à l'école. Aujourd'hui j'ai beaucoup plus de plaisir à apprendre les choses que je n'ai donc pas apprises à l'époque, puisque je vis sans les contraintes du bâton...

Pourquoi il y a des overdoses ? Tout simplement parce que comme c'est interdit, et que l'on a toujours opté (les gouvernements) pour la répression, aucune étude sérieuse n'a été faite mis à part pour leur faire dire "c'est mal", aller dans le sens de ce que les lois disent. Donc les connaissances sur les sujets des drogues dures manquent cruellement, et on a des jeunôts qui se lancent la tête la première dedans sans pouvoir se documenter, sans pouvoir se faire accompagner (puisque c'est interdit et que c'est mal...) et une personne (5) qui ne connait pas ses limites aura facilement tendance à prendre des doses bien trop fortes pour son petit seuil de tolérance. Je ne parle évidemment pas des overdoses par suicides qui sont un cas à part. Pour ce qui est des maladies, c'est aussi une question d'éducation, mais c'est pas facile pour un père ou une mère de dire à son fils "si tu touche un jour à l'héroïne, achète un stéribox et ne partage jamais ta seringue" un peu comme quand on leur dit "si tu couche met un préservatif", et pourtant ce serait important de le dire, je remarque par exemple que dans les pays de l'est où la prévention est quasiment ixéxistante et la répression est terrible (Georgie, Russie, etc... Ouzbekistan) le taux de transmission de HIV ou d'hépatites est largement plus élevé chez les usagers de drogues dures. Tout comme en prison d'ailleurs, où on veut continuer à fermer les yeux et à dire que personne ne consomme. Beaucoup de personnes se transmettent des maladies en prison car les conditions d'injection sont [plus que désastreuses->http://laurent-jacqua.blogs.nouve....com/archive/2011/09/28/j-accus.html]. Le manque est aussi un effet pervers de la prohibition en ce sens que si ce n'était pas prohibé l'usager ne serait jamais en manque, il pourrait être à même de se débrouiller pour toujours voir devant et se fournir avant de manquer. Le jour où il souhaiterai arrêter, il pourrait le faire dans une meilleure sérénité. Car pour prendre le chemin du décrochage c'est aussi la croix et la bannière, il faut passer outre cette honte dans laquelle on nous pousse, et on a beau dire c'est pas facile pour tout le monde, parce que quand on est obligé de passer par telle et telle structure avant de trouver celle qui est la bonne pour sa personnalité, on est bien souvent infantilisé, jugé, condamné dans les yeux de certaines personnes qui feraient mieux de changer de métier. Les bons intervenants ne sont pas si rares, mais faut quand même les trouver! (j'en ai trouvé!! happy

Et non la réalité dont tu parle je pense aussi qu'il ne faut pas la nier, j'ai aussi perdu des amis mais pas à cause de la drogue, à cause de la rue, du froid, de l'alcool, du SIDA, du suicide... Toujours est-il que je sais que j'ai de la chance de ne pas avoir connu d'amis qui sont décédés des complications liées à leurs consommation de drogues dures, mais dans ce milieu j'essaye de ne pas m'accrocher aux gens, j'ai énormément de connaissances mais pas vraiment d'amis réels (6).

Désolé pour la longueur, mais il y a vraiment énormément de choses à dire, et je n'ai presque rien dit en fait là big-smile

Cynoque

<sc>Notes</sc>

(1) là je ne parle pas des mafieux, barons de la drogue, car eux sont aussi un effet pervers de la prohibition, ils ont monté leur petite affaire sur le dos de milliers de consommateurs qu'ils empoisonnent avec leurs sales produits de coupe, et s'ils ont réussit là dedans c'est bien parce que les Etats du monde ne veulent pas prendre le problème réellement en main, leur enlever ce business en mettant à disposition, en légalisant - le mot est lâché

(2) l'offre et la demande - et je suis même furieusement contre mais ce n'est pas le sujet

(3) y en a à Paris, et j'ai aussi moi même consommé dans des conditions affreuses, j'ai jamais laissé trainé une seringue, mais beaucoup le font. Aujourd'hui je ne consomme plus qu'exclusivement chez moi et jamais ailleurs). Et en bas de chez moi (j'haite un pavillon pour le moment

(4) j'aurai des enfants je dirai la même chose

(5) jeune ou pas finalement, j'ai commencé à m'injecter de la drogue à 26 ans...

(6) en fait si, quelques uns, mais on se perd de vue facilement

Profil supprimé jeudi 03 novembre 2011 15:00:21