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Les jeunes femmes et la drogue

Par Profil supprimé

J'ai pris de l'hero du speed pendant 10,
15 ans.
Je suis un homme ne en 1948
OK?
Pourquoi ce sujet me hante....

K'ai lu sur differents sites des histoires d' hommes et de femmes.
{{I :l me semble que pour les filles les femmes plus ou moins jeunes ...
La passage a la drogue c'est fait dans une violence inoui}}e prostitution, viols direct, HIV. .../ ...
Je ne pense pas que les filles ont plus de problesmes....
Disons j'en ai bavé mais je n'ai jamais été confronté a des situations d'une telle violence.
J'ai des amis des amies qui sont morts d'OD. Mais ... c'est la regle dans ce jeu pour mourir.
Personne ne m'a violé meme il y a 40 ans.
Personne ne m'a refile le Vih
Les femmes sont juste plus vulnerables...et on vit dans un monde ou la violence est banalisée?
C pas juste ca.
Dans les recits que j'ai lus les filles ont toutes subi des maltraitances familiales... ont fugué à 15 ans à 17 ans ont connu le rue, .... pour moi rien de tout ca ....
J'etais en fac à Paris et d'un coup j'ai rencontré le speed puis l'heroine.
J'ai fais ddes OD's.
Peut etre ai je eu bcp de chances.
J'ai evité la prison les enferments en HP. J'ai été en Thailande ce beau pays ou la prostitution infantile est institutionnalisée.
Donc c'est assez logique que les recits
de fille de feemmes m'aient boulversé

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5 réponses


Profil supprimé - 08/12/2011 à 22h33

je suis d'accord avec toi , je suis une femme et j'ai eu l'occase de me voir proposer des "plans" totalement glauques dans ce milieu .. exemple "" ne paye pas mais prostitue toi "
je n'ai jamais eu de probleme d'argent, donc je n'ai pas eu , a devoir verser dans ce genre de pratiques, mais en effet dans le milieu que je frequentais a l'epoque bien des filles faisaient le trottoir pour payer leur dose ... tout comme certaines revenaient de la cité hlm ou tout le monde s'approvisionnait dans ma ville en ayant du subir des attouchements dans une cage d'escalier . je crois que malheureusement tu as raison, c'est plus dur pour les femmes . elle sont aussi moin respectées et on leur donne facilement un produit coupé et recoupé , voire dangereux ...on leur arrache leur argent des mains etc ...

Profil supprimé - 09/12/2011 à 11h14

Bonjour Lostintherain,

C'est le modérateur. Votre message et la réponse de The_Thistle m'inspirent une question. Dans la "littérature" on voit passer des rapports préconisant des structures de soins pour les femmes ou ayant des services qui leur soient réservés. Il existe quelques structures en France appliquant ce principe mais très peu. Pensez-vous qu'il faille, au niveau du soin, prendre en compte les femmes autrement que les hommes ? Quelles seraient les spécificités d'une prise en charge à l'égard des femmes ? Que pensent les femmes de la prise en charge qu'elles ont reçues dans les centres de soins qu'elles ont fréquentées (là je fais appel à vos témoignages, mesdames) ? Quels obstacles ou avantages ont-elles rencontrées, en lien avec le fait qu'elles soient des femmes ?

Cordialement,

Un modérateur curieux.

bluenaranja - 04/01/2012 à 22h56

Bonjour modérateur !

J'ai lu votre question il y a un moment déjà, mais j'ai pris le temps de réfléchir un peu.
Mon expérience date, puisque cela remonte de 13 à 20 ans.

Le truc qui m'a vraiment marquée aux Usa, alors que vraiment j'étais dans un hôpital public tout pourri, c'est que la moitié des soignants avait eu une expérience de la drogue, de la prostitution ou de l'alcool, ça, c'était génial. Mais vraiment. Cela ne remplace pas un bon psy, mais qu'est-ce ça m'a manqué en france.

Parce que finalement, ce sont eux qui passent le plus de temps avec nous, eux qui sont là la nuit pendant les insomnies.
Entendre la parole de celui qui est passé par là, et avoir constamment la preuve vivante qu'on peut s'en sortir, et super bien, ça, c'était énorme.
Et d'être entre addicts. Alcoolique, drogue, médicaments, jeu.

Pas comme en France où les toxs étant réputés chiants, ingérables, manipulateurs, et j'en passe et des meilleurs, ils pensaient qu'il ne fallait surtout pas les mettre ensemble. Plus de toxs égal plus d'emmerdes.

Au début, il y a 20 ans, ils dispatchaient un, deux toxs maxi par pavillon fermé. Je suis incollable sur les pathologies mentales, j'ai vu des gens partir/revenir d'électrochocs, des gens en crise,une femme qui était là, à errer dans les couloirs, depuis quarante ans !!! etc... Je passe les détails pour les âmes sensibles.

Puis un centre tox a ouvert et ils ont eu une dizaine de lits - c'est à dire un demi-pavillon, où ils ont évité de mettre les pathologies les plus lourdes.
C'était déjà un pas de géant ! Il y avait quand même un type qui était là depuis 20 ans !! Donc euh une vraie pathologie... Son truc, c'était de s'approcher des toxs en manque en demandant :" Ca va pas, t'es pas bien ?"
et quand le nouveau répondait que non, le type faisait un grand sourir "Ah, ben c'est bien fait !" Et il se barrait.

Sur toute l'équipe, deux soignants faisaient des stages spécial toxs et étaient à l'écoute, le reste nous faisaient bien sentir qu'on était toxs, qu'ils ne nous aimaient pas, qu'il fallait leur parler le moins possible. Eux étaient là pour faire des piqures et s'occuper des médicaments, par perdre du temps à parler avec des toxs.

Sincèrement, le seul truc positif que cet hp m'a apporté, c'est des portes bien solides entre moi et la came, et surtout, quelque soit l'heure et l'état dans lequel je me pointais, il y avait toujours un lit pour moi.

Mais le mépris et la manière dont certains nous traitaient !! Du coup, on le leur rendait bien. En même temps, ça nous occupait, on avait que ça à foutre, écouter la radio ou regarder la Tv, et à huit heures, le tintements des verres et le cri " Mééédicaments" - je l'entends encore - et le bruit des chaussons, la marche des zombies.

D'autre part, il y a le problème de rentrer de la came - perso, je l'ai jamais fait, si je voulais de la came, je signais une décharge et je sortais, mais j'ai rentré plusieurs fois du hasch.
Alors que j'étais enceinte, en train de me sevrer du sub et de la came, une copine à moi, que je connaissais à l'extérieur, a rentré de la came. Elle était tellement défoncée, ils ont bien sûr capté ce qui se passait.
Et là, convoquée par le psy, qui me dit voilà, l'équipe, on est pas d'accord, toi, tu veux quoi, qu'elle reste ou qu'elle sorte ?
Moi, j'ai juste pensé à mon bb que je devais protéger et à comment c'était dur avec elle à côté, et j'ai dit qu'elle sorte.
Ils m'ont dit ok, elle sort.

Mais putain c'était pas à moi de prendre cette décision !! Et si elle était morte d'une od trois jours plus tard hein ? !!

Je suis allée la voir pour lui dire et lui expliquer - c'était une copine, elle a compris. Elle est morte six mois plus tard, anorexique et tox, mauvais mélange.
Mais bien sûr que je me suis demandé, et si ? On sait trop bien que la vie ne tient parfois qu'à un fil.

Pareil, dans ce pavillon, il n'y avait rien à faire.
Enfermé toute la journée, pas de jardin, deux heures dans la salle de sport par semaine - quand il y avait une place !!
Bouffer, fumer des clopes et parler de came entre nous. Et voir le psy une demi-heure tous les deux jours.

Aux states il y avait une séance le matin et une l'aprèm, entre cocaine anonymes, narco anonymes, alco anonymes, etc... Plus des exercices thérapeutiques avec le psy - écrire, jouer des situations, parler. Ils n'avaient pas de moyens - c'était des dortoirs - mais vachement plus de motivation !!

Avant d'avoir mon bébé, quand j'allais à l'hp, c'est que ça allait tellement mal que c'était ça ou crever.

Je suis sûre qu'il y a encore des endroits où ça se passe comme ça, alors... Débattre sur la mixité ou non, c'est un peu se demander si quelqu'un qui meurt de soif préfère de la menthe ou de la grenadine avec son eau.
C'est de sous, de locaux, de formations, d'intervenants dont il y a besoin !!

Alors c'est vrai que de la mixité surgissent des flirts, des positionnements de 'mâle", etc.. Qui peuvent faire perdre de vue l'objectif premier.
Des gens sortent avec d'autres, il y a du tripotage dans les chambres, mais plus parce qu'il n'y a pas grand chose d'autre à faire je dirais. Et qu'au bout d'un moment, quand le corps et l'esprit vont mieux, automatiquement, l'Eros ressurgit.
A la limite, c'est une bonne nouvelle. Un comportement "normal", "socialement adapté"

A la limite, redécouvrir la sexualité et la drague sans came, c'est pas plus mal ! Parce que quand on a pas fait l'amour depuis des années sans être complètement défoncé, ben, ça change.

Et de toutes façons, à partir du moment où il y a groupe, il y a effet de groupe, et des gens qui se posent en leader, d'autres en fouteurs de merde, d'autres en je-fais-que-passer.
Mais pareil, c'est peut être pas plus mal. Quand on est tox, c'est moi et la came.
Alors c'est réapprendre un peu le monde avant d'y replonger.

Je pense pas que mixité ou pas change quoi que ce soit.
Il y a tellement de choses plus importantes à faire avant !

Une femme peut être aussi violente qu'un homme, un homme plus romantique qu'une femme, les deux peuvent se prostituer, etc...

Alors oui, dans l'absolu, il faudrait faire du cas par cas, pas de questions de sexe, mais question de vécu, on n'arrive pas à la came par les mêmes chemins.
Il faudrait plus d'intervenants, de la méditation, de l'art thérapie, des ateliers, et que chacun puisse choisir ce qui lui convient le mieux.
Il faudrait des assistantes sociales pour commencer à reprendre pied dans la vie avant même de sortir de l'hôpital.
La plupart des toxs ont des problèmes annexes qui leur sautent à la gorge à peine sortis de l'hôpital.

Il faudrait pas seulement arrêter la came mais rallumer l'espoir.

Finalement, c'est exactement comme si à l'époque j'arrivais avec les deux yeux au beurre noir à chaque fois. On me soignait les yeux, on m'expliquait ce qu'il fallait faire - vite fait hein - et on me renvoyait chez moi. Souvent à la rue.

Heureusement que j'avais une vraie thérapie en route à côté.
L'un dans l'autre, ce sont les deux, plus mon fils qui a rallumé l'espoir, qui m'ont fait changer.

Et aussi le fait qu'avoir un enfant m'a permis de toucher les allocs et d'avoir un appart à moi, au lieu d'être à la rue ou dans des foyers jeunes travailleurs glauquissimes quand j'arrivais à travailler.

Bonne journée
bluenaranja

Profil supprimé - 06/01/2012 à 10h01

Blue,

Merci pour cette longue réponse !!! Vous en avez des choses à raconter et votre témoignage est précieux !

Merci encore.

Le modérateur.

bluenaranja - 06/01/2012 à 17h09

Re !

Oui, j'ai fait une tartine, mais cela fait un moment que j'y réfléchis. Pour moi aussi, c'est une réflexion intéressante.
Je l'avais commencée, puis laissée tomber parce que visiblement, la plupart des soignants que je croisais s'en foutait : ils savaient mieux que nous.
Certains toxs pensent que les ex-toxs savent mieux que les soignants.
Je pense que c'est la somme de toutes ces expériences, pratiques et théoriques, qui fera avancer la chose.

Je pense que c'est aussi trop compartimenté, qu'il y a même des guerres de position néfastes entre psychologue et psychiatre, psy et neurologues, alors que justement, tout entre en ligne de compte dans ce combat contre l'addiction en général.
La génétique, la biochimie du cerveau, la psychiatrie ET l'anti-psychiatrie. Et les ex-toxs bien sûr. Et qu'il faut regarder ce qui fonctionne au niveau mondial et pas juste local.

Je sais trop bien qu'il y a un immense travail à faire !! Quand je vois qu'aujourd'hui encore, beaucoup de gens, au lieu de parler de dépression, psychose, bipolarité, disent " c'est les nerfs " une expression qui remonte au 18eme, ben, ça fait peur !!

J'ai l'impression que chacun possède un petit bout de la solution, mais que faute de moyens, et pour des questions d'ego et de spécialité, ils campent sur leurs positions.

Au USA, le point positif c'était :
les soignants avaient une vraie expérience et s'en étaient super bien sortis - une des soignantes (je ne sais pas quel était son statut) avait fumé du crack et s'était prostitué, l'autre avait était un ex très alcoolique, etc...

On était pas mal occupé, par groupes, basés sur le système des alcooliques anonymes et des exercices pratiques - et des thérapies psys et comportementales.

Le mauvais point : on était en dortoirs de vingt, côté male/female et une grande salle commune. Mais il n'y a jamais eu de bagarres ou de tension, peut être parce que, deuxième mauvais point, le "stage" ne durait que quinze jours, trois semaines max, et il y avait une liste d'attente longue comme le bras. Donc les gens savaient pourquoi ils étaient là, et que au moindre faux pas, c'était la porte.
Et n'avaient pas le temps de se reconstruire suffisamment pour se mettre à flirter.

Une forte présence de la religion, propre aux alcooliques anonymes, avec une prière au début. Depuis, j'ai lu que la foi, croire en quelque chose, était un facteur important pour éviter la rechute. Je pense que c'est juste : je ne crois pas aux religions d'état, mais pour la première fois, j'ai rencontré une sorte de foi, de certitude, sur le fait d'être mère et d'avoir un enfant. Je ne me pourrissais plus la vie avec des questions pseudo-existentielles, je savais pourquoi j'étais là, et tout était beaucoup plus simple. Il me semble que c'est ce que la religion apporte à quelqu'un qui a la foi : appartenir à une famille ou à un groupe, avoir des certitudes, donner un sens à sa vie et à ses actes - entre autres.

Ce que m'a apporté l'HP français, en plus d'apprendre à jouer à la belote et au tarot, et d'avoir l'occasion d'en apprendre plus sur les diverses pathologies mentales et la nature humaine, c'est un lit à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit - et je crois que cela m'a parfois sauvé la vie.
Des portes entre moi et la came.
Certains infirmiers psys avec qui je pouvais parler

Les journées s'étiraient, levés à huit heures, à onze heures visite de l'interne ou du psy dans les chambres, plus pour former la cohorte des étudiants qu'autre chose.
Une fois tous les deux jours, une demi-heure de rendez vous avec le psychiatre, plus là pour doser le traitement que vraiment entamer une thérapie verbale.

Et les réflexions et les soupirs de la plupart des infirmiers, qui étaient là pour donner des médicaments à des patients et pas s'occuper de tox. Mais vraiment.
Eux avaient signé pour travailler en psychiatrie, c'est à dire préparer les médicaments, noter les symptômes, gérer les patients et passer les consignes. Pas discuter avec les patients, et surtout pas des toxicomanes.

Il faut dire que cette ville, c'est le trou du cul du monde - mais je l'adore !! Un des taux de délinquance les plus bas de france, presqu'autant de vaches que d'habitants, même si cela a changé ces dix dernières années.

Je crois que le centre méthadone a ouvert en 90, et le demi-pavillon peu après, avant ça, il n'y avait rien.
Je pense que cela évolue - heureusement - mais il reste que le "ton" est donné par le chef de service, c'est lui qui oriente la façon dont les patients sont perçus.

Et quand je suis arrivée enceinte, le psy m'a dit d'accoucher sous x. Vu mon passif, je ne m'attendais pas à ce qu'ils m'accueillent à bras ouverts donc je l'ai bien vécu. Il m'a fallu un moment avant de les convaincre. Là, ils ont parlé de miracle.
Aujourd'hui ils parlent de "réussite".


J'aimerais bien que d'autres prennent le temps, comme je l'ai fait, de lister ce que l'hp leur a apporté, en positif comme en négatif. Ou le centre, ou la post-cure dans laquelle ils étaient.
Perso, on m'a jamais parlé de post-cure par exemple. Ils devaient estimer que je n'étais pas prête.

Question au modérateur : pourquoi certains psys pensent qu'il ne faut pas de mixité ?
Si vous avez le temps, à l'occase, cela m'intéresse !!

bonne journée à tous
bluenaranja


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