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Bonjour Louna,
Je suis le modérateur de ce forum et je vous remercie d'avoir partagé ce que vous avez écrit avec nous. Après avoir laissé le temps à d'autres de vous répondre - et je remercie Caroline de l'avoir fait - je me permets de vous apporter un regard extérieur.
Tout d'abord, comme Caroline, nous vous disons bravo pour votre parcours. Il n'est pas facile d'arrêter, on passe par de mauvaises périodes et à ce moment-là avoir des proches qui vous soutiennent est très important. Vous avez pu vous raccrocher à votre conjoint et c'est très bien.
Malheureusement dans la période récente vous vous êtes retrouvée au chômage. Cela vous laisse inactive et laisse la place à la cogitation, à une remise en cause personnelle et aussi à un sentiment d'ennui et de vide. Il est tout à fait normal que vous vous retrouviez dans un tel état en ce moment. Cela arrive à tout le monde.
Cependant quand, comme vous, on a pris de la drogue par le passé, alors on sait combien celle-ci peut remplir le temps qui passe et le vide que l'on ressent. Et c'est ce souvenir qui, à notre avis, vous hante surtout et vous "tente".
Nous avons bien lu que vous vous sentiez aujourd'hui exclue de votre cercle d'amis. Nous avons bien compris aussi que vous souffriez de la souffrance que vous infligez à votre mari en l'empêchant de voir plus souvent vos amis. Mais honnêtement nous pensons que tout cela provient d'abord de ce sentiment d'ennui et de vide qui vous occupe aujourd'hui. C'est pour cela que le fait de ne pas suffisamment voir vos amis prend une telle importance aujourd'hui alors que ce n'était pas le cas par le passé.
Reprendre "{{au moins}} la fumette" serait une erreur. Vous n'avez rien à faire en ce moment dans vos journées, vous êtes en train de vous remettre en cause, bref vous êtes fragilisée. L'expérience montre aussi que lorsqu'on a intensivement touché à la drogue dans sa vie, une reprise, y compris après plusieurs années d'arrêt, dégénère rapidement dans une rechute. Tous les ingrédients sont donc potentiellement là pour d'une part que la fumette ne reste pas occasionnelle, d'autre part que vous preniez aussi autre chose un peu plus tard. Quand vous écrivez "au moins" c'est qu'implicitement vous n'excluez pas de revenir au reste.
Que deviendrait votre mariage si vous repreniez de la drogue ? Que deviendraient vos perspectives d'avenir aussi ?
Ce qui vous a permis de vous en sortir c'est notamment la construction de votre couple. Dans tout ce que vous écrivez votre mari occupe une place importante. Il est donc clair que c'est probablement avec lui que vous trouverez en partie les ressources nécessaires pour vous recentrer et lutter contre cet ennui et cette tentation qui vous occupe aujourd'hui. Mais en tout cas, s'il est équilibré, il doit pouvoir surmonter cette souffrance de ne pas voir souvent vos amis. Cela ne nous paraît pas être une souffrance "essentielle". Il est plus important que vous ne vous remettiez pas à consommer.
Le conseil que vous donne Caroline est tout à fait pertinent : avec votre conjoint préservez-vous et trouvez d'autres sources de distraction. Pourquoi pas aussi vous investir dans des activités qui vous permettent de trouver aussi d'autres cercles d'amis ?
Il nous semble aussi évident que lorsque vous aurez retrouvé une activité régulière, alors tous ces doutes et toutes ces questions que vous vous posez prendrons moins d'importance.
Enfin, cet épisode révèle que même si vous avez réussi à arrêter, ce qui est difficile et montre que vous avez de la force, vous restez néanmoins fragile. N'est-ce pas le moment, alors, d'essayer d'entamer une psychothérapie qui vous aide à gérer cette période de remise en question que vous traversez ?
Cordialement,
le modérateur.
Profil supprimé mardi 12 avril 2011 09:24:38