Pepite - 10/03/2022 11:57:59

Bonjour David,

Je vais de mieux en mieux, merci.

"bravo pour le combat que vous avez eu contre votre cancer". Je vais vous surprendre mais je ne me suis pas battue.
Les cellules cancéreuses, je les fabriquais avec une origine potentiellement génétique (50%). 2 ans plus tard, les tests ont été négatifs, c'était donc une incidence.

Je me suis donc posée cette question :

Comment puis-je renouer avec mon corps que j'ai maltraité pendant toutes ces années ?

Face à la mort qui était là, omniprésente, j'ai commencé à cheminer pour l'alignement âme, corps et esprit.

Alors j'ai accepté les soins, tous, sans exceptions, en devenant partenaire de ma cure qu'une RCP a décidé sans l'avoir jamais rencontrée. Un protocole dense et intense.

Mon corps, je l'ai confié à des personnes que je ne connaissais pas. Il a été palpé, inspecté, radiographié, manipulé, découpé, râclé, tatoué, brûlé, mis à nu jusqu'à faire peur aux autres.

J'éprouve une immense gratitude envers notre système de santé tout en me rappelant que ce sont des humains qui nous soignent.

Mon mental, évidemment, s'est effondré à l'annonce de la maladie. Mes certitudes, mes croyances, mes valeurs, ce qui comptait pour moi ont été remis à plat.

J'ai donc accepter mes peurs en les laissant venir à moi et en les partageant avec celles et ceux qui étaient capables de les accueillir.
Mes pleurs, mes angoisses étaient légitimes. Mon mari est l'épaule favorite sur laquelle je peux me consoler même si j'en ai bénéficié auprès de mes amis ou de rencontres inattendues.

J'ai médité, lu, réfléchi à ce qui me rend heureuse profondément et j'ai exprimé clairement mes besoins.

Toutes les personnes avec qui je discute ont peur du cancer ou de la guerre. Ce sont les seuls mots qui "pénètrent" encore les gens...
J'entends avec incompréhension : "Il ou elle s'est bien battu". Que veut dire ce message ? Pour qui est-il ?

Pour moi cela écarte toute possibilité d'exprimer des émotions, des ressentis parce que les autres ne sont pas capables (ne souhaitent pas) d'entendre ou de supporter :

- La vulnérabilité, le désarroi, la tristesse, la réalité de la vie.

J'espère que mon mari exprimerait tout simplement ce qu'il ressent et notre impuissance face à cette maladie, tout en gardant espoir pour le futur. C'est cela lâcher prise, non ?

Votre écrit :

"Pour mon suivi psychologique, j'ai tout arrêté il y a 3 ou 4 ans, j'ai toujours cherché d' être suivi depuis l'âge de mes 20 ans, j'ai fais pas mal de centres, de cure de désintoxication et j'ai été suivi au Csapa de Versailles de 2009 à 2018, j'ai tout arrêté car j'en avais marre, de plus toute l'équipe est petit à petit partie, à chaque fois des nouveaux remplacé mais se n'était plus les personnes qui mon aidé depuis plusieurs années, pendant cette période, j'ai dû changer 3 fois de psychologue et à chaque fois, je recommençais à zéro mon histoire et se qui se passe dans ma vie.
Je n'écoute plus de musique, cela me rappelle souvent mon passé et peu me donner le cafard."

Je comprends votre lassitude David mais je lis au travers de la musique que vous avez besoin de consulter.

Avec le chant j'exprime mes émotions même devant les autres.
Croyez que c'est un moment intense mais tellement libérateur. cela fait longtemps que je dépasse la honte ou le malaise imaginaire en me permettant de ressentir ce qu'il se passe en moi.

David, je vous invite à écouter les podcast de philosophie is sexy dont celui sur la vulnérabilité.

Je vous invite aussi à donner une chance à un autre psychiatre, trouvez en un bon. Un qui pratique l'EMDR par exemple.
Moi aussi, j'ai eu des consultations décevantes mais gardez à l'esprit que rien n'est permanent, tout change.

Je vous recommande B Cyrulnik. Livres ou conférences dispo en ligne.

Merci pour le partage David,

Pépite