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Bonjour Brendalie,
Je suis le modérateur de ces forums. Je vous remercie tout d'abord d'avoir bien voulu partager avec nous ici ce qui vous arrivait. Je vois que plusieurs personnes vous ont déjà conseillé et c'est tant mieux. Je les en remercie également. Voici quelques commentaires que je peux ajouter moi-même.
Je confirme que votre mari a vraiment l'air de faire une dépression. Les conseils que vous ont donné Bluenaranja et Endgel me semblent très justes. Relisez notamment ce que vous dit "Endgel" car je crois que son message contient quelque chose de très important : il a été dépressif comme votre mari aujourd'hui mais il avait aussi {"une aide psycho-sociale chaque semaine"} et, depuis, il s'en est sorti. De son côté votre mari semble avoir "sombré" le jour où sa prise en charge est devenue, si j'ose dire, "mécanique", avec un médecin qui n'est qu'un prescripteur mais qui ne lui demande rien d'autre. Tel que je connais les centres de soins spécialisés, il est probable qu'avant ce passage de relais en médecine de ville, votre mari était sollicité par non seulement un médecin mais aussi toute une équipe derrière lui. Il y avait probablement plus d'intérêt pour sa personne qu'il n'y en a aujourd'hui. Et c'est ce qui pourrait bien expliquer la différence de comportement que vous avez pu constater entre l'avant et l'après passage à un médecin de ville.
Je ne peux donc qu'appuyer les réponses qui vous ont été fournies : il faut revoir et renforcer la prise en charge de votre mari. Pas forcément augmenter le dosage de méthadone (vous ne décrivez pas de syndrome de manque), ni forcément qu'il change d'antidépresseur ou de médicaments (ça ce sont les médecins du centre ET votre mari qui devront réévalue la chose si nécessaire), mais déjà qu'il {{voie régulièrement - si possible une fois par semaine au moins au début - une équipe réellement soignante qui s'intéresse à son sort.}} S'ils pouvaient lui proposer des activité, lui offrir un soutien psychologique voire lui proposer une réelle prise en charge psychothérapeutique s'il en est d'accord cela serait un grand plus. Cela a des chances de le stimuler et de lui redonner progressivement confiance en lui.
De votre côté lui proposer d'aller dans un centre et l'accompagner les premières fois est sans doute ce que vous pouvez faire de mieux pour l'aider.
Pour le reste, je lis que vous devez faire face à beaucoup trop de responsabilités et que vous êtes fatiguée. Je ne peux alors que vous conseiller de ne pas essayer de vous occuper de la dépendance et des problèmes de votre mari si jamais il continuait à dire qu'il veut s'en sortir tout en ne faisant rien. Je vous conseille également de ne pas prendre en charge les tâches qui lui incombent normalement, même si vous pensez que du coup elles ne seront pas faites. Vous ne lui rendez pas service en faisant à sa place les choses qu'il devrait faire. Vous ne faites que souligner son incapacité à faire certaines choses sans doute à la portée de tout le monde. Vous n'y pensez sans doute pas ou plus, mais vraiment réévaluez toutes les actions que vous faites alors que lui pourrait les faire (surtout s'il reste au lit toute la journée).
Comme l'a dit Bluenaranja - et c'est très juste - {"ce qui est terrible, c’est qu’il doit bien se rendre (compte) quelque part qu’il a tout pour être heureux, et pourtant, il n’y arrive pas"}. En essayant de lui redonner quelques tâches de la maison, en insistant sur le fait qu'elles lui incombent vraiment et qu'il est capable de les faire, vous lui redonnez l'occasion de participer au bonheur de la maison. Mine de rien cela peut vraiment l'aider.
Globalement, s'il a besoin de votre compréhension et de votre compassion - et je crois que vous lui donnez tout à fait -, il vous faut éviter de lui faire croire d'une part que si cela ne change pas tout restera pareil, d'autre part que vous serez toujours là pour lui.
Je ne peux donc que vous encourager à remettre avant tout la priorité sur vos enfants et sur vous-mêmes. Même si les problèmes et la maladie de votre mari vous concernent forcément, vous n'avez pas le pouvoir sur ses actions pour se soigner. Dès lors vous pourriez vous épuiser des années à essayer de le changer sans résultat.
Si vous focalisez toute votre attention sur le fait qu'il doive se soigner - même si c'est bien sûr ce qu'il devrait faire - et tout votre activité à essayer de le "prendre en charge", vous prenez le risque de renforcer chez lui son état d'impuissance et de vous oublier vous-même.
Là aussi, l'aider passera pour vous par le fait de lui faire comprendre qu'il est au cœur de son problème, que ce n'est pas vous qui en détenez la clé mais bien lui. Aujourd'hui vous êtes là pour le soutenir et croire en lui et il a beaucoup de chance. Vous n'êtes cependant pas obligée de le prendre en charge au prix fort : vous avez aussi votre propre vie à mener.
Bon courage,
Cordialement,
Le modérateur.
Profil supprimé jeudi 12 avril 2012 17:30:53