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Coucou !
Je pense qu'en plus du centre, où tu es suivie, tu gagnerais peut être à entamer une thérapie afin de mieux cerner les raisons qui ont fait que tu as plongé, et celles qui ont fait que tu as replongé.
Nos histoires sont certainement différentes, mais le fait que tu aies craqué alors que tu y étais " presque" n'est peut-être pas anodin, peut être qu'une partie de toi, plus ou moins consciente, te refuse le droit au bonheur. Et que tu dois toujours être ds la souffrance pour "expier" quelque chose.
Moi, pendant longtemps, je ne supportais pas le bonheur, cela m'angoissait terriblement, au lieu d'en profiter, tout bêtement, je me disais qu'est-ce qui se cache derrière ça.
Pour me sentir vivante, il fallait que je sois constamment en danger. Et quand j'étais en danger, j'aspirais au bonheur et au calme lol !
Tu dis que la substitution n'est pas la solution miracle, c'est clair, il faut en plus une sacrée dose de volonté, de bonnes rencontres et de la chance, il faut aussi se donner les moyens de s'en sortir. La substitution c une béquille "physique", ben tiens, ça me fait penser à ça : quand tu te casses une jambe, il faut les béquilles mais aussi parfois une opération et un plâte pour que l'os se ressoude comme il faut. Ben - c'est un peu simpliste - pour arrêter la came, la substitution joue le rôle des béquilles, cela te permet de ne pas marcher sur le pied douloureux, mais tant qu'il n'y aura pas de plâtre pour que l'os se ressoude correctement, tu ne pourras jamais quitter tes béquilles. Le psy joue le rôle du "plâtre" dans ma superbe allégorie, panser et cicatriser les blessures internes, et une fois que c guéri " à l'intérieur", tu lâches les béquilles de toi-même et réapprends à marcher seule.
Si une seule de ces étapes foire, c'est tout qui est remis en jeu. C'est pas une allégorie, c'est une parabole, je cherchais le mot lol !
D'autre part tu dis avoir mis ta vie "entre parenthèses", mais le monde de la drogue n'est pas tendre, et je suis sûre que cela te ferait du bien d'en parler aussi !
Et tu sais, une thérapie, c'est douloureux, et parfois on a l'impression de faire du sur-place, de ne pas avancer. C'est faux, durant ces séances, des choses sont mises en place, qui dorment dans un coin de ton esprit, et le jour où tu es prête, elles se développent d'elles-mêmes, même plusieurs années après.
Et ne fais pas la même erreur que moi : pendant sept ans j'ai tourné à fond, tentatives d'arrêts et rechutes, toujours spectaculaires, puis le jour où j'ai eu mon enfant, ça a marché.
Sauf que pour me protéger, j'ai tiré un trait sur tout ce passé, comme si je n'avais pas vécu toutes ces années, et j'ai décidé d'être gentille et "maman", et surtout de ne pas regarder dans cette boite bien fermée.
Alors que j'ai appris des choses, il m'a fallu du temps pour comprendre que c'était bien fini, et que je pouvais me servir des choses qui dormaient dans cette boite, que dans certains cas, je pouvais me servir de ces expériences, pour ma vie d'aujourd'hui.
En plus ce qui est très injuste, c'est que cela reste taboo. Si tu dis que tu t'entraines pour un marathon les gens se disent wow, si tu dis que tu as arrêté la drogue, ça casse l'ambiance. Alors qu'il faut les mêmes qualités et la même rigueur pour arrêter la drogue que pour courir un marathon !
Profil supprimé mardi 16 octobre 2012 12:09:11