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Hello Angel,
Si tu veux, tu peux lire mon témoignage, dans réussite, et aussi ceux des autres, tu verras que c'est possible. Et aussi, souvent, fait de rechutes.
Moi aussi, je me shootais, à la fin, dans les mains et dans les pieds, parce que j'avais plus de veines. Amphétamines - en shoot, cocaine, héroine, morphine prescrite par quatre ou cinq médecins différents pour tenir le mois, en shoot, et du lsd, et beaucoup de shit et d'herbe.
J'étais dans la rue, dans des squatts ou chez des amis qui m'hébergeaient, dès que j'avais un peu de sous, c'était pour la came.
Pour moi, les drogues dures, c'est lié à un viol. Avant je fumais du shit et je buvais pour être saoule, je n'aimais pas l'alcool, mais j'aimais être saoule.
A quinze ans, je buvais pour oublier mon enfance...
J'ai réussi à partir aux usa pour étudier, grâce à une bourse et l'aide de ma tante, enfin, je pouvais changer de vie, me reconstruire loin de mes parents.
J'ai assuré, je ne suis sortie qu'un soir, au bout de quelques mois,pour fêter ma réussite... et, comme je voulais rentrer de bonne heure, pour pas déranger les autres, j'ai voulu prendre le bus, à huit heures du soir, dans un quartier dit tranquille.
Séquestration - entre douze et vingt heures - viols, arme blanche, menace de mort, pipes de crack - en plus, c'était à la Nouvelle Orleans, j'étais mineure - dix sept ans, blanche, lui était black, dans les trente ans, accro au crack - je savais même pas ce que c'était le crack !! - avait visiblement prémédité son coup - cordelette, arme, et il savait où m'emmener...
Donc j'étais sûre qu'il allait me tuer, pas risquer autant d'années de taule en me laissant en vie derrière.
J'ai un putain d'instinct de survie, à un moment, j'ai réussi à partir - et je suis rentrée à la fac.
J'étais en état de choc, j'ai passé trois heures sous la douche, j'ai changé de fringues et je suis allée dans l'endroit le plus craignos que j'ai pu trouver, je voulais me prendre une balle, vu que j'avais pas le courage de le faire.
On m'a proposé du crack, pendant plusieurs semaines, j'ai fumé gratos, jusqu'à ce que je comprenne que j'allais devoir rembourser, et finir au tapin.
Là, je suis allée à l'hôpital public, ils m'ont pris direct, j'ai porté plainte une semaine plus tard.
Puis retour en France, hôpital psychiatrique, mes parents voulaient plus entendre parler de moi - j'étais majeure.
Alors j'ai plongé, je shootais tout ce qui était injectable et me détachais de mon enfer perso.
Sept ans, jusqu'à ce que j'ai mon fils.
Sept ans de thérapie, de rechutes, de trois mois sans came puis rechute, tout le monde croyait que j'étais fichue, les psys me donnaient une chance sur un million de réussir.
Pourtant mon fils va avoir quatorze ans, et tout va bien. Bon, j'ai pas de travail, mais au moins, aujourd'hui, j'ai le goût de vivre, je suis heureuse, et heureuse d'être heureuse ! J'ai envie de me réaliser, des projets, une petite vie tranquille.
Des amis qui ont rien à voir avec la came, ni l'alcool, le père de mon fils qui fait de son mieux même si on n'est plus ensemble depuis longtemps.
Et pourtant, je reviens de loin ! Cela a été long, difficile, parfois je baissais les bras, parfois je luttais.
Mais tout ça m'a servi le jour où j'ai eu mon fils, si je n'avais pas fait tout ce travail avant, ces tentatives et ces rechutes, je n'aurais pas su arrêter comme j'ai pu le faire.
A plus
blue
Profil supprimé vendredi 30 mars 2012 13:21:44