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Aconitum - 11/02/2022 20:23:29

Bonjour Lulu,
J’ai 52 ans et ai fumé pendant plus de 25 ans- 10 à 20 joints selon le programme, mais de toutes façons beaucoup-beaucoup et longtemps-longtemps! (Et j’aimais beaucoup ça)
(je suis venue raconter mon arrêt en réponse à Mo début octobre.)
J’ai comme toi arrêté du jour au lendemain, mi-septembre 21, décidée à ne plus fumer notamment à cause de ma peur devenue invivable des contrôles, donc même pas (à priori), pour les « bonnes raisons ».

Mon conjoint fumait depuis le même temps, et d’ailleurs nous ne nous étions jamais connus sans fumer, c’est fou quand j’y pense.
Bref, arrêt brutal, mais avec la certitude de ne pas refumer, comme si c’était une question d’orgueil.
Lui idem, arrêt brutal.

Avec maintenant 5 mois de recul, je peux te dire que tu as fait le plus ardu, même si c’est loin d’être simple physiquement pendant plusieurs semaines, je dirais même 1 mois1/2 puisqu’on a tout noté, ce qui est d’autant plus intéressant puisqu’on n’a pas du tout réagit pareil mon conjoint et moi.

Au début, tout pareil pour les 2: peu de sommeil, agité, transpiration de ouffff, tremblements, tachycardie, maux de tête.. finalement les 3 premiers jours étaient les plus simples, la première quinzaine la plus compliquée pour les syndrômes physiques. Franchement, j’ai été étonnée que ce soit si intense physiquement, je pensais que ce serait dur du point de vue volonté, mais non, y’a un vrai syndrome de manque, c’est indéniable, et c’est pas des trucs légers.

Mon conjoint est sujet-d’avance- aux crises d’angoisse: il a dû se faire aider, les tremblements et manifestations physiques lui ont fait peur chaque jour, crée un vrai mal-être, impression de faire des arrêtes cardiaques ou avc, et incapable de comprendre ce que je lui disais, que bien sûr c’était la fin du THC qui produisait cela. Si tu réagis comme ça, il n’y a pas de questions à se poser: son psy l’a pris direct, lui a donné 6 semaines d’alprazolamm’le temps de faire raccord avec la disparition du THC, rdv chaque semaine pour voir où il en était. (Pas plus que 6 sem, ça rend accro après- et c’est pas le but!!!)

Succès au rdv puisque depuis, toujours pas repris et même arrété la clop et le café

Moi pas eu besoin de psy, je me doutais que j’allais en ch..R et j’ai patienté, un peu comme si je vivais une expérience, celle de l’arrê et du manque, mais en notant les choses.
J’ai comme toi fait des rêves de dingue, des polars atroces parfois, des retours dans le passé souvent, des trucs sans sens avec 10 réveils/nuit, en sueur et démoralisée que cette nuit encore ce soit la merde.

Mais j’ai toujours écris dans ma vie: chaque cauchemar ou rêve débile est noté- dans la nuit même où le lendemain- ce qui m’a permis je pense d’évacuer, surtout que le lendemain en relisant- c’est quand même un peu barjot de se mettre dans ces états là à cause du THC…

Bilan: 5 mois d’arrêt: nuits nickel, mieux qu’avant- même si je me souviens de mes rêves (normaux maintenant!) ce qui n’était jamais le cas quand je fumais, et surtout journées actives: c’est cool de pouvoir conduire sans crainte de rien, c’est cool d’avoir la pêche pour faire plein de trucs, c’est cool de ne pas se poser de questions métaphysiques dès qu’on doit sortir ( est-ce que ça va se voir que j’ai fumé), c’est cool de plus s’affirmer parce que du coup on est plus sur de soi, c’est cool de pas être défoncé avachi sur le canapé tous les soirs, c’est cool d’avoir des discussions intéressantes avec mon conjoint- et d’avoir envie de sexe aussi(!), bref, c’est très dur physiquement 15, 20 jours, pas facile physiquement 1,5 mois, compliqué en terme de sommeil 3/4 mois, mais super valorisant de se voir bien et enthousiaste vraiment ensuite. Je me dis qu’en plus le printemps arrive, avec plein de choses positives à venir.

Mon conjoint c’est pareil, fini les crises d’angoisse, terminé le mal être, on est dans l’action, dans la vie. Bien sûr on est pas des anges: apéros, sorties, et je me suis même fait une soirée joint-sniffette (pas bien) le jour de l’an, mais sans crainte de retomber car je ne veux plus refaire le chemin de l’arrêt, c’est fini tout ça, les usages réguliers et toute les angoisses qui vont avec.

2 options je dirais pour toi:
- tu écris tes rêves, tu sais que c’est le processus de manque qui produit ces conneries et ça suffit à aller bien, à évacuer, prends toi une petite tisane à la mélisse en complément, c’est bon et ça calme,
- tu as essayé d’écrire mais RAS: psychiatre direct, ne reste pas mal alors que c’est pour aller mieux, en plus c’est remboursé, c’est normal dans le processus et sur que tu seras bien accueilli, ce sera une aide transitoire ou pourquoi pas l’occasion de régler quelques sujets qui te prennent la tête depuis « avant« 

En tous cas, je pense que tu as fait les 15 premières jours et franchement c’est le plus hard, TIENS BON !!!!!

Profil supprimé vendredi 11 février 2022 19:23:29