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Témoignages de consommateurs
20 ans accro à la cocaine
Bonjour/Bonsoir tout le monde,
J'ai enfin eu le courage de prendre mon téléphone et d'appeler le numéro de Drogues info service pour me faire aider afin que je sorte de ma toute récente addiction à la cocaine. Malheureusement J'ai bien choisi mon jour car la ligne est indisponible à cause de la grève, elle réopérera à 20h, j'espère toujours avoir le même courage d'ci-là...
En tout cas, en attendant je décide de vous écrire, sans trop savoir à quoi m'attendre en terme de réponses, peut-être que de simples partages d'experiences personnelles m'aidera déjà un peu... Cela fait maintenant presque 5 mois que consomme de la cocaine, certes ce n'est pas une très longue période par rapport à ce que J'ai pu lire sur divers forum, mais pour moi; un jeune adulte de 20 ans qui, avant d'avoir commencé à fumer à 18 ans, n'avait jamais touché à rien de rien, même pas d'alcool, pour moi, je commence à le ressentir; je tombe dans une spirale infernale. Je suis incapable d'en parler à ma famille, mes amis savent que je consomme de la cocaine mais je leur cache la sévérité de ma consommation qui est enfaite récemment devenue une addiction.
Tout a commencé lors d'un after avec ma collègue, mon boss et quelques amis (je travaille dans un bar-discothèque où il arrive souvent qu'on fasse des after en fin de service), lorsque ma collègue m'a proposé d'essayer. Quelques mois passent, ma collègue a trouvé un autre job et nous ne nous parlons plus trop. Bonne nouvelle pourriez-vous penser sachant que je ne consommais qu'avec elle. Et bien non, J'ai continué de mon côté et j'en arrive maintenant à me sniffer 2g de cocaine tout seul chez moi, sans raison, simplement par "pulsion".
Le pire est que pendant presque 1 mois j'avais réussi à ne plus en prendre du tout, jusqu'à hier où mon dealer m'a envoyé un message pour "prendre de mes nouvelles", message qui a comme déclenché quelque chose en moi. Vous l'aurez deviné, J'ai passé la nuit entière à sniffer mes 2g, j'en arrive, à la seconde ou j'écris, à la fin. Il est 17h, je n'ai toujours pas dormi et je redoute la descente après presque 1 mois sans en avoir touché.
Si vous avez des conseils à me donner, sur tout et n'importe quoi par rapport à la cocaine je suis preneur (évitez le très drôle "un conseil : arrête", si seulement c'était si simple).
je cache la sévérité de mon addiction à la cocaine à mes amis, que je fais passer pour une simple consommation
Commentaire du modérateur
Bonjour Amande,
Tout d'abord merci de ne pas vous être découragée en n'arrivant pas à avoir l'un de nos écoutants au téléphone et en témoignant ici. Merci pour votre confiance.
L'addiction à la cocaïne a ceci de particulier qu'elle est très pulsionnelle. Ce n'est pas un manque physique qui dicte la "nécessité" de consommer mais des envies fortes internes, des cravings quand on a arrêté ou la peur d'être déprimé ou "down" quand on consomme régulièrement. Je ne suis pas très étonné que le simple fait que votre dealer prenne des nouvelles est recréé l'envie d'en prendre. Vous ne vous y attendiez sans doute pas mais c'est une leçon à tirer pour la prochaine fois.
Ce que vous dites aussi c'est que vous cachez l'ampleur de votre consommation à vos proches et surtout que vous avez une addiction. C'est vrai que c'est un pas difficile à franchir que d'en parler. Il faut être prêt à l'assumer. Mais en même temps c'est peut-être une façon de vous mettre "au pied du mur" et surtout cela donne l'occasion à certains de vos amis de vous épauler !
Car vous avez besoin d'aide, même si vous avez su vous en passer seule pendant un mois. "Ne pas consommer" comme vous l'avez fait c'est bien, c'est très bien même, mais la non consommation ce n'est pas mettre fin à votre addiction. L'épisode avec le dealer, la facilité avec laquelle vous avez recommencé dès que vous avez été mise en présence de celui qui vous fournissait, en est la preuve. Si vous voulez vous soigner de votre addiction il va falloir que vous creusiez un peu plus, que vous augmentiez surtout les ressources à votre disposition pour ne pas rechuter. Vos amis proches en font peut-être partie mais je vous conseille aussi de faire la démarche de prendre contact avec un Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) où vous pourrez rencontrer des professionnels spécialisés dans les addictions. Les consultations y sont gratuites. Vous pouvez aussi, éventuellement, vous faire épauler par votre médecin généraliste s'il est assez ouvert sur le sujet. Ces professionnels vous guideront pour réussir à arrêter durablement. Même si votre chance est que vous avez une consommation relativement récente, l'addiction étant là vous n'avez pas d'autre choix que de "travailler" à ne plus être addict. Mais réjouissez-vous aussi car quand on y arrive c'est quand même une libération, un poids de moins sur vos épaules et sur votre santé.
Je vous souhaite plein de courage pour y arriver. Si vous voulez l'adresse d'un CSAPA réessayez de nous appeler ou utilisez notre rubrique d'adresses utiles. Et si vous voulez pouvoir partager avec d'autres usagers de cocaïne qui essaient d'arrêter, alors il faudrait que vous racontiez votre histoire dans le forum pour les consommateurs. Désolé si cela vous demande encore un effort mais ne vous découragez pas : vous allez y arriver !
Cordialement,
le modérateur.