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Les premiers jours du reste de ma vie ?

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Bonjour à tous,

Ce témoignage est d'une certaine manière égoïste, car il me permet, d'une certaine manière d'être également un exutoire. Néanmoins, j'espère qu'il va permettre également à certain de se rendre compte de la dangerosité de la cocaïne et pour n'importe qui...

J'ai une petite trentaine d'année, j'ai fais des études plutôt longues (BAC +4) et j'ai un boulot qui me plait et qui me permet de bien gagner ma vie. J'ai, à la base un bon groupe d'amis sincères et une famille présente.

J'ai commencé mes "premiers essais" avec des ecstasy en soirée, pour tester, avec un ami. Ce premier essai n'a pas duré après avoir connu une très mauvaise descente...

Il y a 3 ans, rebelote, je décide d'essayer la C, comme ça en soirée, pour voir ce que ça fait et le pire c'est que ce premier essaie a été horrible, je me suis mis à vomir toutes tripes pr finir la soirée sur les genoux d'un ami, blanc comme un cadavre, en sueur et tremblant comme jamais. Le lendemain fût très difficile.

Le plus désolant est que j'ai recommencé, de manière épisodique. Je me disais "tant que j'en prends qu'en soirée c'est pas grave", "tant que je ne prends pas le numéro du dealer c'est pas grave", "si j'en achète ça sera que pour le we, j'en prendrai jamais la semaine". La descente en enfer se déroula petit à petit, chaque limite que je me posais était dépassée inéluctablement.

Depuis un an et demi, la prise de lignes s'est faite presque au quotidien, ça devenait une habitude après ma journée de boulot... seul chez moi, ça devenait "mon moment à moi". Et jusqu'à ces dernières semaines j'arrivais à passer des soirées jusqu'à deux grammes par jour.
Hormis le nombre de milliers d'euros que j'ai mis dans ma blanche, je me suis retrouvé à mentir aux personnes les plus importantes de ma vie, à emprunter voire leur voler de l'argent pour me payer mes lignes.
La situation s'est empirée, je me suis isolé au fur et à mesure des mois, voyant de moins en moins mes amis, préférant passer une soirée accompagné de ma paille plutôt que de fêter Noël en famille ou mon anniversaire.

Je commence tout juste à ouvrir les yeux. J'ai parlé de ma détresse à mes amis les plus proches et à mon frère. J'ai encore l'envie de m'en sortir sortir seul sans rentrer dans la prise de médicaments ou de devoir aller voir un psy. Ces mêmes amis, à qui il m'est arrivé de mentir et de voler, essaient d'être présent et d'avoir des mots confortant.

Néanmoins, je passe encore des nuits sans arriver à dormir avant 4h du matin, et avec des crises d'angoisses. Je suis à fleur de peau, me sentant très bien à certains moments et me retrouvant en larmes certains soirs. J'ai essayé de ne plus prendre de ligne mais j'ai encore craqué il y a deux jours. Cette rechute s'est accompagné d'un sentiment de culpabilité et d'une nuit d'angoisse en larme.

Je ne veux plus connaitre ce type de moment. Je suis devenu l'opposé de ce que j'étais, moi qu'on qualifiait de toujours souriant et optimiste j'ai la crainte de tomber dans une dépression. Cependant, je sais que je suis entouré aujourd'hui, par mon frère et mes amis. Je sais que le sevrage psychologique va prendre des mois. J'ai découvert votre site hier et ne serait ce que d'avoir lu quelques témoignages ou la rubrique Q&R, ça me conforte dans le fait que je puisse y arriver. Je ne sais pas encore en combien de temps et non plus par quel moyen exactement. Je commence tout juste à réaliser dans quel galère je me suis mis seul et à quel point je souhaite retrouver mon vrai "moi" et ma vie d'avant.
Tout ça pour dire que l'enfer de la drogue n'épargne personne, pauvre riche, chômeur ou personne active, des personnes seuls ou entourées, mal dans sa peau ou non. On peut tous tomber dedans et j'aime à penser qu'on peut tous également s'en sortir. Je suis au tout début de ma "guérison" et le fait d'en parler autour de moi me fait un bien fou et m'encourage comme jamais. Pour tout ceux qui souhaitent sortir de là, PARLEZ ! A vos amis, votre copain, votre copine, votre famille, même si ce n'est qu'une ou deux personnes. Ça rassure de savoir qu'ils sont là avec vous, n'hésitant pas à décrocher leur téléphone même à 3h du matin quand vous êtes en pleine crise d'angoisse.

Je sais pas ce qui le futur à prévu pour moi, mais je sais que je veux m'en sortir et que pour ça l'aide de mes proches est sûrement le plus important.

Je veux rester optimiste même si je crains encore mes nuits d'angoisse et mes rechutes.

La suite au prochain épisode...

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