Par chat
Chattez avec
Drogues Info Service
Vos questions / nos réponses
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesChattez avec
Drogues Info Service
Drogues Info Service répond à vos questions
Vos questions / nos réponsesYa toujours un début à tout, et forcément ya le premier joint. Ya ce truc qui fait que pendant longtemps tu vois juste ça comme un truc cool, ou même comme un truc bon pour toi. Tu vois pas les risques, ya pas de raison d'avoir peur, c'est ce qu'on se dit au moins, qu'on n'est pas toxicomanes non plus, qu'on aime juste la vie.
Moi le shit a pris de l'importance dans ma vie quand je suis rentré au lycée. J'avais déjà essayé quelques fois au collège mais rien de bien sérieux. C'était une période de ma vie étrange où je sentais que les choses changeaient en moi mais je ne savais pas trop comment. J'avais besoin d'un truc peut-être qui me donne de l'assurance, et puis je pense que y avait beaucoup de curiosité. En seconde on fumait par période avec mes potes : pendant deux semaines on fumait pas mal et après on touchait rien pendant trois semaines. Quand je suis arrivé en première, beaucoup de choses ont changé. Mon bien être s'est effondré, et ma consommation, comme par soucis d'équilibre elle a augmenté vraiment pas mal. Je fumais pas pendant les cours mais je m'explosais le crâne les week-ends, en soirée, ou en vacances. J'ai commencé à fumer tout seul aussi. J'ai commencé à prendre de l'ecsta aussi. Ça ma rendu totalement instable, une catastrophe. Et je pense qu'à un moment honnêtement heureusement que le shit était là, ça me permettrait de garder le contrôle quand je commençais à péter des câbles dans ma tête. Pourtant j'ai vraiment touché le fond, je suis allé voir une psy, elle ma dit que je faisais une dépression. Ça a été dur. Il a fallait remonter la pente et vu que je prenais des tazs, bah je les voyais vachement comme l'ennemi quand le shit c'était l'allié quoi. Pour moi tout était de la faute de l'ecsta et y avait aucun soucis avec le shit. Si bien que quand j'arrive en terminale, j'ai du shit sur moi tous les jours, et j'en fume 6 par jour. Je suis déblayé à tous les cours mais je m'en sors quand même. Et c'est ça qui ma enfoncé en fait, c'est que quand tu fumes du shit, c'est jamais le shit le problème. Et là bah, scolairement ça allait a peu près même si je séchais quelques cours donc pas d'alerte. Et la thune bah je viens d'un milieu aisé donc je trouvais malheureusement toujours les moyens. Et puis toute l'année s'est passée comme ça. Pourtant j'ai eu mon bac, et j'ai eu l'école dans laquelle je voulais aller, je suis parti de chez moi et je suis allé vivre tout seul à Paris .C'est là que tout ma pété à la gueule. En fait je me suis rendu compte que j'étais totalement addict, que ma vie entière tournait autour de ça, que si j'en avais pas j'étais triste, irrité, insupportable...Je me suis rendu compte de l'argent qui y passait, environ 400 balles par mois. Je me suis aussi rendu compte, que j'avais dépensé tout l'argent que j'étais sensé avoir pour me payer mon permis, que je mangeais que des pâtes pour me financer ma cons, et que si ça continuait je savais pas comment ça allait se terminer, sûrement mal pour moi en tout cas. Je me suis rendu compte aussi qu'en fait tout ça je le savais mais que je m'en battais les couilles.
Alors là j'en suis là. Je pense avoir fait une prise de conscience sans m'aventurer trop loin. J'ai surtout honte de moi, par rapport à ma santé, par rapport à la peine que ça cause à mon entourage qui ma vu m'enfoncer et je pense surtout à mes parents, par rapport à toute la thune que j'ai perdu. Je me dis que j'aimerais bien ne pas arrêter mais au moins que fumer un joint relève du choix et non du besoin. Parce que je maintiens qu'à un moment et encore aujourd'hui, le shit ça ma permis de m'apaiser, de me calmer et de prendre du recul sur le monde. Même si aujourd'hui, c'est juste en train de me couler à pic. Ce que j'aimerais combattre c'est juste l'addiction en fait. J'aimerais pouvoir me dire qu'un joint peut provoquer de la joie mais pas du bonheur. Et que si je veux être heureux dans ma vie bah c'est pas vers le shit qu'il faut regarder. J'aimerais pouvoir simplement m'en passer quand j'en ai l'envie.
Commentaire du modérateur
Bonjour,
Merci pour votre témoignage très détaillé sur l'évolution de votre consommation. Bravo pour votre prise de conscience.
Si vous êtes "accro" - et vous avez l'air de l'être - il faudra passer par une longue phase d'abstinence et sans doute de deuil avant d'espérer peut-être, un jour, pouvoir fumer de temps en temps un joint. Actuellement il est trop ancré dans vos habitudes et votre vie pour que vous puissiez réellement contrôler votre consommation. Construisez d'abord une partie de votre existence loin du joint et après vous verrez. Il faut que vous puissiez vous connaître et devenir solide sans le joint pour en faire simplement un accessoire et non quelque chose de central dans votre vie.
Le sevrage peut être difficile même si cela change du tout au tout d'une personne à l'autre. Aussi nous vous conseillons de vous faire accompagner par des professionnels des addictions. Les consultations en CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) sont gratuites et sont faites pour cela. Actuellement les conditions d'accueil sont modifiées mais cet accueil est toujours possible. Appelez notre ligne d'écoute Drogues info service au 0 800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit, 7j/7 de 8h à 2h) pour en savoir plus.
N'hésitez pas à partager votre situation et à demander conseil auprès de la communauté dans notre forum pour les consommateurs. Vous y recevrez du soutien.
Cordialement,
le modérateur.