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Un parcours de guérison

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Bonjour,
Lorsqu'il y a 3 ans nous avons découvert la toxicomanie de notre fils (alors agé de 19 ans), notre vie a basculé. Nous avons choisi d'être à ses côtés, car il souhaitait arrêter l'héroine. Cela n'a pas toujours été simple. Il a connu la prison,en raison d'un voyage en Hollande qu'il faisait pour rembourser ses dettes auprès d'un dealer, au cours duquel il s'est fait arrêter. Nous avons pu constater qu'un toxicomane était le plus souvent considéré par la Société d'abord comme un délinquant, et non comme un malade qui souffre. Nous avons essayé à notre niveau de lui apporter de la bienveillance et du soutien. Il est revenu vivre à la maison, avec son amie (pour qui il souhaitait arrêter, elle a été importante). Les premiers mois ont été très difficiles, malgré le traitement de méthadone il ne pouvait pas arrêter de se piquer. Heureusement la psychologue qui l'a suivi était ouverte au dialogue avec nous et nous avait expliqué combien l'arrêt du geste était difficile et douloureux. Nous passions notre temps à le surveiller et surveiller les visites qu'il recevait, en lui disant que nous comprenions sa douleur et savions que cela prendrait du temps. Il nous est arrivé de mettre certains de ses "amis" dehors car ils lui livraient de la cocaine, parfois gratuitement juste pour le faire replonger et le ramener dans le groupe des toxicomanes ; Nous avons dû également intervenir financièrement pour régler certaines dettes. Au bout d'un an, ayant pris conscience de ce que nous endurions, il a accepté une cure en clinique. Cela ne s'est pas trop bien passé, il s'est senti jugé et diminué par les médicaments qui l'assommaient; nous avons essayé l'electro-acupuncture qui a plutôt bien fonctionné et a permis de diminuer la méthadone (voir sur Internet le reportage d'un mèdecin, sur le traitement des toxicomanes à Hanoï qui se fait grace à l'electro-acupuncture).A ce jour, il a 22 ans, il se réinsère progressivement par le travail qu'il a repris peu à peu(même s'il n'en a pas de stable le pour le moment - mais c'est surtout lié à la crise) et a une nouvelle vie sociale plus saine (il accepte les réunions de famille, fréquente ses cousins et cousines avec plaisir, a fait le tri dans ses relations tout en reprenant peu à peu des sorties normales pour un jeune de son age). Il poursuit son accompagnement (obligatoire) par le service pénitencier, le centre de soins des toxicomanes et la psychologue. Il a vraiment cheminé, la méthadone est à 20mg (il avait débuté à 90mg/j). Nous l'accompagnons toujours (en prenant en charge les papiers administratifs notamment).Je voulais juste témoigner de ce parcours de guérison pour donner espoir aux parents qui soutiennent leurs enfants toxicomanes. Notre bienveillance et implication à leurs côtés peut les aider à reprendre confiance en eux. J'ai écrit un jour une lettre à mon fils qui était en rechute pour lui dire à quel point je l'aimais, étais à ses côtés et avais confiance en lui pour qu'il trouve la force et les bons relais (médicaux et autres) afin de guérir de la toxicomanie. Je ne sais pas si cela a compté, mais quelques semaines plus tard il était d'accord d'essayer une cure .... Alors bien sur cela a été 3 années difficiles pour toute la famille, et l'angoisse reste encore présente, mais ça valait la peine et j'ai bon espoir que nous arrivions tous (notre fils y compris) à nous reconstruire petit à petit. Nous sommes bien plus proches et il y a plus de liens d'affection exprimés entre nous à présent que dans l'enfance ou l'adolescence. J'espère que ce message donnera du courage aux parents qui se battent aux côtés de leurs enfants pour les sortir de la toxicomanie et reprendre confiance en eux.

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